Aloysio Nunes

Aloysio Nunes Ferreira Filho, né le , est un avocat et homme politique brésilien.

Aloysio Nunes

Aloysio Nunes en 2015.
Fonctions
Ministre brésilien des Affaires étrangères et du Commerce extérieur

(1 an, 9 mois et 25 jours)
Président Michel Temer
Gouvernement Temer
Prédécesseur Marcos Galvão (intérim)
José Serra
Successeur Ernesto Araújo (Relations extérieures)
Biographie
Nom de naissance Aloysio Nunes Ferreira Filho
Date de naissance
Lieu de naissance São José do Rio Preto (Brésil)
Nationalité Brésilienne
Parti politique Parti communiste brésilien (1963-1974)
Mouvement démocratique du Brésil
(1974-1980)
Parti du mouvement démocratique (1980-1997)
Parti de la social-démocratie
(depuis 1997)
Conjoint Gisele Nu
Diplômé de Université de São Paulo
Profession Avocat

De 2017 à 2018, il est le ministre des Affaires étrangères et du Commerce extérieur du Brésil[1]. Il fait l'objet d'une enquête judiciaire pour corruption, en relation avec l'affaire Odebrecht[2].

Biographie

Il commence à militer politiquement à son entrée à la Faculté de droit de l'université de São Paulo, en 1963. L’année suivante, le coup d’état de l’armée a pour conséquence l’interdiction du Parti communiste du Brésil (PCB)[3], qui est contraint à la clandestinité pour pouvoir continuer à exister. Il est président du l’association des élèves de la faculté de droit[4], et obtient son diplôme en 1968.

Comme le PCB s’oppose à la résistance armée contre la dictature militaire, Nunes, comme de nombreux jeunes de l’époque, rejoint l’Ação Libertadora Nacional (ALN), une organisation armée révolutionnaire menée par Carlos Marighella et Joaquim Câmara Ferreira, ou Toledo de son nom de code[3],[5].

Aloysio Nunes prend alors le pseudonyme de Mateus, et sert pendant longtemps de chauffeur et de garde du corps à Marighella. Les actions de l’ALN comprennent alors des braquages pour récolter des fonds servant ensuite à assurer la subsistance de la résistance armée. En , il participe à l’assault sur le train de la paie de l’ancienne gare de Santos-Jundiaí, à São Paulo. Selon les journalistes de l’époque, l’attaque s’est déroulée sans que le moindre coup de feu soit tiré. Nunes est alors le conducteur de la voiture avec laquelle les voleurs s’enfuient, avec plus de 108 millions de cruzeiros, ce qui représente à l’époque 21 000 $, soit le salaire de tous les employés de la compagnie de chemin de fer de São Paulo[3],[6]. En octobre de la même année, il participe aussi à l’attaque de la voiture contenant les salaires de Massey Ferguson, visant à intercepter le véhicule sur la place Benedito Calixto, dans le quartier de Pinheiros, à São Paulo[7],[8],[9],[10].

Déjà sous le coup d’une action en justice, et craignant la découverte de ses activités avec l’ALN, Nunes est envoyé à Paris par Marighella, grâce à un faux passeport[3]. Il est a posteriori identifié comme guerrillero, et condamné sur la base de la loi de sécurité nationale appliquée par la dictature. Il devait partir pour un entraînement à la guerilla à Cuba, mais y renonce finalement à cause de la grossesse de sa femme. Il devient alors représentant de l’ALN à l’étranger, et coordonne ses relations avec d’autres mouvements de gauche partout dans le monde[3],[4],[11],[12].

Notes et références

  1. « Trump critic named Brazil's foreign minister », Reuters, (lire en ligne, consulté le )
  2. « Brazil: Top Court Investigates 100+ Politicians Over Corruption », TeleSUR, (lire en ligne, consulté le )
  3. (pt) « Golpe levou deputado às armas Ditadura marcou vida do ex » (version du 3 octobre 2010 sur l'Internet Archive), sur Jornal do Brasil,
  4. (pt) Luiz Mir, A revolução impossível, Editora Best Seller, (lire en ligne), p. 375, 401, 409, 493
  5. (pt) Reali Jr (Reali Júnior) et Gianni Carta, As margens do Sena : depoimento a Gianni Carta, Ediouro, , 319 p. (ISBN 978-85-00-01965-4, lire en ligne), p. 247
  6. (pt) Carlos Alberto Brilhante Ustra, A verdade sufocada : a história que a esquerda não quer que o Brasil conheça, Brasilia, Editora Ser, (ISBN 978-85-86662-60-7, lire en ligne), p. 161-162
  7. (pt) Elio Gaspari, A ditadura envergonhada, Companhia das Letras, , 417 p. (ISBN 978-85-359-0277-8, lire en ligne), p. 313
  8. (pt) Frei Betto, Batismo de Sangue, Sao Paulo, Editora Casa Amarela, , p. 69
  9. (pt) Aricildes de Moraes Motta, 1964, 31 de março : O Movimento Revolucionário e sua História, Distrito Federal, Biblioteca do Exército Editora, , 10 p. (ISBN 978-85-7011-330-6, lire en ligne), p. 123
  10. (pt) Raymundo Negrão Torres, O fascínio dos "anos de chumbo" : o "golpe" de 31 de março de 1964 e os "porões da ditadura" quarenta anos depois, , 243 p. (ISBN 978-85-88339-09-5, lire en ligne), p. 44
  11. (pt) Ney Eichler Cardoso, O Desentulho de Góri
  12. (pt) João Falcão, Giocondo Dias : a vida de um revolucionário, Agir, , 412 p. (ISBN 978-85-220-0359-4, lire en ligne), p. 312
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