Alice Nory
Alice Nory, née Alice Carter le dans le 9e arrondissement de Paris et morte après 1932, est une actrice de théâtre et de cinéma française.
Biographie
Jeunesse
La mère d'Alice Carter, Berthe Émilie Enoch, a fui la guerre de 1870 en s'installant en Angleterre où elle est devenue gouvernante[1]. En 1878, elle épouse George John Carter, un Anglais né à Manningtree[2], qui dirige l'Institution Springer, une école de langues privée fondée par l'oncle de Berthe Enoch[3]. Alice Carter naît dans le 9e arrondissement de Paris en 1880[4] et sa sœur Marie l'année suivante[5].
Son père meurt en 1891, à l'âge de soixante ans[6]. Au milieu des années 1890, sa mère donne, sous le nom de Berthe Carter, des cours de diction au sein de l'Institut Carter qu'elle dirige, rue Léo-Delibes à Paris[7]. Alice y suit elle-même des cours pendant son enfance[8].
Carrière
Prix du Conservatoire en 1899 sous le nom d'Alice Nory[9], la jeune actrice joue l'année suivante dans la première de La Blessure d'Henry Kistemaeckers à l'Athénée[10].
Le 10 mai 1904, Alice Nory parait pour la première fois sur scène, aux Mathurins, dans Le Chemin de Traverse, de Hugues Delorme et Gustave Quillardet puis dans Le Bandeau de Psyché de Louis Marsolleau ; Le Mannequin de René Maizeroy ; La Gouvernante, de Michel Provins; et L'Eperon, de Louis Schneider et André Delcamp[11].
Le 21 janvier 1905, elle fait sa première grande création : Mlle Thureau-Merville dans La Bonne Intention, de Francis de Croisset, aux Capucines. Le 2 mars 1905, elle retourne aux Mathurins pour créer Le Bon Exemple, de Maxime Formont, puis reste quelque temps éloignée du théâtre. Elle fait sa rentrée le 29 octobre 1907, au Gymnase, dans L’Éventail, de Robert de Flers et de Caillavet[12]. Le 20 décembre 1907, débuts aux Variétés, dans Faux-pas, d'André Picard. Le 15 octobre 1908, aux Capucines, Suzy, d'André Barde. Mlle Nory a un tel succès que durant cent soirs, les Capucines refusent du monde. Abel Deval l'engage aussitôt pour l'Athénée, dont elle reste, de longues années, la vedette[11].
Elle crée, au Théâtre-Michel, le 18 mai 1909, Effets d'optique, de Romain Coolus, et le 21 décembre 1909, elle débute au théâtre de l'Athénée, rue Boudreau, dans Le Danseur Inconnu, de Tristan Bernard, qu'elle joue deux ou trois cents fois[11].
Puis, à l'Athénée, le 8 octobre 1910, Le Petit Dieu, de Louis Artus ; le 6 décembre, Les Bleus de l'amour, de Romain Coolus[13] ; et le 25 mars 1911, reprise de Maman Colibri, d'Henry Bataille. Le 28 décembre 1911, au Théâtre-Michel, reprise de La Brebis, d'Edmond Sée[11],[14].
Le 1er mars 1912, au Théâtre-Femina, Le Coup d’État, de Maurice Vaucaire et Fernand de Croidelys. Le 11 mai 1912, à la Comédie royale, avec Max Dearly, L'Inoubliable Nuit, vaudeville de Georges Grossmith, et Max Dearly[15] ; le 15 novembre 1912, rentré, à l'Athénée dans Le Diable Ermite, de Lucien Besnard[16]. Le 25 janvier 1913, pour l'ouverture du Théâtre-Marigny : Les Éclaireuses, de Maurice Donnay, où elle joue avec un grand succès le rôle d'une Anglaise, Mrs Smith[11].
Le 16 avril 1913, André Antoine ayant demandé à son collègue, Abel Deval, de lui prêter Mlle Alice Nory, elle crée à l'Odéon, le rôle principal de La Rue du Sentier, comédie de Pierre Decourcelle. Le 29 octobre, elle rentre à Marigny, dans Les Anges Gardiens[17], puis, le 17 février 1914, à l'Athénée, dans le principal rôle féminin de Je ne trompe pas mon mari, de Georges Feydeau et René Peter, qu'elle joue deux cents fois[18],[19]. Le 22 décembre 1915, Alice Nory consent à rejouer, au Gymnase, dans Les Deux Vestales[11],[20].
Elle semble terminer sa carrière en 1919, notamment dans une reprise du Secret d'Henri Bernstein, au Gymnase[21].
Créations
- 1900 : La Blessure d'Henry Kistemaeckers, le 12 décembre, à l'Athénée : Denise[10]
- 1905 : La Bonne Intention, de Francis de Croisset, le 21 janvier 1905, aux théâtre des Capucines : Mlle Thureau-Merville.
- 1905 : Le Bon Exemple, de Maxime Formont, le 2 mars, aux théâtre des Mathurins
- 1907 : L’Éventail de Robert de Flers et Gaston Arman de Caillavet, le 29 octobre, théâtre du Gymnase : Thérèse Guichardy[12]
- 1909 : Effets d'optique, de Romain Coolus, le 18 mai, au Théâtre-Michel
- 1909 : Le Danseur inconnu, de Tristan Bernard, le 29 décembre, Théâtre de l'Athénée : Berthe[27]
- 1910 : Le Petit Dieu, de Louis Artus; le 8 octobre, à l'Athénée : Paulette[28]
- 1910 : Les Bleus de l'Amour, de Romain Coolus, le 6 décembre, à l'Athénée : Emmeline[13]
- 1912 : Le Diable ermite, de Lucien Besnard, le 15 novembre, à l'Athénée : Sabine Bertrand[16],[29]
- 1913 : Les Éclaireuses, de Maurice Donnay, du Théâtre-Marigny : Édith Schmith[30]
- 1913 : La Rue du Sentier, de Pierre Decourcelle, le 16 avril à l'Odéon : Catherine[31]
- 1914 : Je ne trompe pas mon mari !, de Georges Feydeau et René Peter, le 18 fevrier, théâtre de l’Athénée : Miss Doty[18].
- 1918 : Larchevêque et ses fils, de Lucien Guitry, le 16 octobre au théâtre de la Porte-Saint-Martin[32]
Cinéma
- 1909 : Le Mariage d'un gueux de Georges Monca.
- 1910 : Le Voyageur inconnu de Georges Monca[33]
- 1910 : La Petite Fille aveugle de Victorin Jasset
- 1910 : Les Cerises de Georges Monca
Iconographie
- Portrait de Mlle Alice Nory, tableau de Jacques Baugnies, exposé au salon de la Société nationale des beaux-arts de 1913[34].
Notes et références
Notes
- Il est installé comme médecin à Monte-Carlo dans les années d'après-guerre. En 1955, il dédicace son livre Un médecin raconte : regards sur le passé à sa « femme tant aimée, qui a été et qui est toute [sa] joie de vivre », ce qui pourrait laisser supposer qu'Alice Nory est toujours en vie. Il est décédé à Nice en 1966.
Références
- (en) Marchisa Stella Vitelleschi, Out Of My Coffin. An Autobiography, Hurst & Blackett, (lire en ligne), p. 145 ; 153
- Acte de mariage no 721 du 1er août 1878, Paris 9e arrondissement, Archives de Paris
- « Nouvelles diverses », sur RetroNews - Le site de presse de la BnF, Archives israélites de France, (consulté le ), p. 27/32
- Acte de naissance no 767 du 17 avril 1880, avec mentions marginales de mariage, Paris 9e arrondissement, Archives de Paris
- Acte de naissance no 2062 du 31 octobre 1881, avec mention marginale de décès, Paris 9e arrondissement, Archives de Paris
- « Informations. Décès », sur Gallica, Le Figaro, (consulté le ), p. 3
- « Institut Carter [encart publicitaire] », sur Gallica, The New York Herald, (consulté le ), p. 5
- « Médaillon. Alice Nory », sur Gallica, Gil Blas / dir. A. Dumont, (consulté le ), non paginé (vue 3/4)
- « Courrier des théâtres », sur Gallica, Le Journal, (consulté le ), p. 4
- « Le Temps », sur Gallica, (consulté le )
- Schmitt 1916.
- « Comoedia », sur Gallica, (consulté le )
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- « Excelsior », sur Gallica, (consulté le )
- Georges Feydeau, Je ne trompe pas mon mari (lire sur Wikisource)
- « Excelsior », sur Gallica, (consulté le )
- « La Rampe », sur Gallica, (consulté le )
- « Petites nouvelles. Paris », sur Gallica, La Rampe : revue des théâtres, music-halls, concerts, cinématographes, (consulté le ), p. 21
- Acte de mariage no 50 du 17 novembre 1932, Sceaux, Archives des Hauts-de-Seine (vue 26/31)
- « Principales alliances. 1907 », sur Gallica, Annuaire de la noblesse de France et des maisons souveraines de l'Europe, (consulté le )
- « Généalogie de Henri BRINDEJONC de BERMINGHAM », sur Geneanet (consulté le )
- « Mondanités. Mariages », sur Gallica, Comœdia, (consulté le ), p. 2
- Base Léonore, « Moinson, Louis Émile François », sur www2.culture.gouv.fr (consulté le )
- Tristan Bernard, Le danseur inconnu, (lire en ligne)
- « Comœdia illustré », sur Gallica, (consulté le )
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- « Comœdia illustré », sur Gallica, (consulté le )
- « Le Figaro », sur Gallica, (consulté le )
- « Fondation Jérôme Seydoux-Pathé - Le Voyageur inconnu », sur filmographie.fondation-jeromeseydoux-pathe.com (consulté le )
- « Le Temps », sur Gallica, (consulté le )
Bibliographie
: documents utilisés comme source pour la rédaction de cet article :
- Le Ménestrel, Paris, 1833-1940 (lire en ligne), lire en ligne sur Gallica
- Georges Schmitt, « Mlle Alice Nory », La Rampe, no 6, , p. 10 (lire en ligne, consulté le ).
Liens externes
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