Alice Cary

Alice Cary (, Mount Healthy - ) est une poétesse américaine.

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Portrait d'Alice Cary par Evert Augustus Duyckinck, datant de 1872. (c) Bibliothèque de l'Université de Californie
Construit en 1832, le cottage était la maison familiale de Robert et Elizabeth Cary.

Biographie

Originaire de l'Ohio, Alice Cary grandit avec ses parents à Clovernook Farm, une ferme achetée par Robert Cary en 1813. Elle est la sœur aînée de la poétesse Phoebe Cary. Leur père n'a pas les moyens financiers de donner à ses neuf enfants une solide éducation, cependant, autodidactes, Alice et sa sœur aiment lire et étudier tout ce qu'elles croisent[1]. Elles se plongent dans les classiques de la littérature sous la tutelle de leur sœur aînée dont la mort en 1833, les affecte profondément[2].

Bien qu'élevées avec des opinions politiques et religieuses libérales et réformistes, elles fréquentent souvent les services méthodistes, presbytériens et congrégationalistes, devenant proches d'une population issue de toutes les confessions[3].

Selon Phoebe Cary, « Bien que singulièrement libérale et non-ecclésiastique dans ses opinions, Alice a toujours conservé un fort attachement à l'église de ses parents et, en général, a accepté ses doctrines. Elle croyait fermement à la fraternité humaine comme enseignée par Jésus et dans un Dieu dont la bonté est si profonde et si immuable. Même le pécheur le plus vif, dans tous les siècles de l'éternité, peut se rendre à lui. Son Père éprouvera toujours de la compassion pour lui »[3].

Alice Cary succombe de la tuberculose en 1871 à New York. Elle est enterrée aux côtés de sa sœur Phoebe dans le cimetière de Green-Wood à Brooklyn[4].

Aspirations littéraires

Alice est âgée de 17 ans et Phoebe de 13, lorsqu'elle commence à écrire des vers imprimés dans les journaux. Leur mère décède en 1835. Deux années plus tard, leur père se remarie. Leur belle-mère est contre les aspirations littéraires d'Alice et de Phoebe. Si les sœurs sont disposées à s'impliquer dans le travail domestique, elles persistent à étudier et à écrire dès la fin de la journée. Lorsque l'utilisation des bougies se trouve limitée, elles utilisent alors le dispositif d'une soucoupe de saindoux, d'un chiffon et d'une mèche comme seule lumière[5].

Son premier poème majeur The Child of Sorrow, est publié en 1838 dans The Sentinel et salué par des critiques influents, tels Edgar Allan Poe, Rufus Wilmot Griswold et Horace Greeley[6]. Alice et Phoebe Cary sont incluses dans l'anthologie The Female Poets of America préparée par Rufus Griswold[7].

Rufus Griswold encourage les éditeurs à publier une collection de la poésie des sœurs, demandant à John Greenleaf Whittier de rédiger une préface. Celui-ci refuse, le poète américain estime alors que les travaux des sœurs n'ont pas besoin de son approbation. En 1849, un éditeur de Philadelphie accepte de publier l'ouvrage Poems of Alice et Phoebe Cary. Au printemps 1850, Alice Cary et Rufus Griswold entament une importante correspondance[7].

Alice Cary écrit pour Atlantic Monthly, Harper's, Putnam's Magazine, New York Ledger, Independent et autres périodiques littéraires. Ses articles, qu'il s'agisse de prose ou de poésie, sont recueillis ultérieurement dans des volumes bien reçus aux États-Unis et à l'étranger. Parmi ses autres travaux, elle édite notamment le livre pour enfants The Clovernook Children and Snow Bagries[4].

Elle laisse un roman non achevé The Born Thrall en 1871 et suffisamment de poèmes non-collectés pour compléter deux volumes supplémentaires[8].

Succès et engagements

L'anthologie The Female Poets of America offre à Alice et Phoebe Cary une nouvelle reconnaissance. En 1850, elles s'installent à New York, où elles se consacrent à l'écriture. Les sœurs organisent des réceptions les dimanches soir, où se pressent les personnalités de la littérature et de l'art de l'époque, telles P.T. Barnum, Elizabeth Cady Stanton, Bayard Taylor et son épouse, Robert Dale Owen, Mary Mapes Dodge ou Henry Wilson[5].

Les sœurs Cary sont actives dès les premiers jours du mouvement des droits des femmes, œuvrant pour la revue The Revolution de Susan B. Anthony[2].

Abolitionnistes et suffragettes, elles s'expriment cependant rarement sur ces questions en public, bien qu'Alice Cary prit la présidence de Sorosis, un club de femmes de New York[9].

Publications

  • Poems of Alice and Phoebe Cary, 1849
  • A Memorial of Alice and Phoebe Cary With Some of Their Later Poems, une compilation dirigée par Mary Clemmer Ames, 1873
  • The Last Poems of Alice and Phoebe Cary, une compilation dirigée par Mary Clemmer Ames, 1873
  • Ballads for Little Folk by Alice and Phoebe Cary, 1873

Dans les premiers volumes, «Cary» est écrit «Carey» dans et sur les livres de Phoebe et Alice Cary.

Notes et références

  1. (en) Eugene Ehrlich et Gorton Carruth, The Oxford Illustrated Literary Guide to the United States, New York, Oxford University Press, , 297 p. (ISBN 0-19-503186-5)
  2. « Alice Cary 1820–1871 », sur https://www.poetryfoundation.org
  3. (en) June Edwards, Unitarian & Universalist Dictionary of Biography, « The Cary Sisters », sur http://uudb.org,
  4. (en) Paul Kane, Poetry of the American Renaissance, New York, George Braziller, (ISBN 0-8076-1398-3), p. 297
  5. (en) John Fiske et James Grant Wilson, Appletons' Cyclopædia of American Biography, Rossiter Johnson,
  6. (en) David S. Reynolds, Beneath the American Renaissance : The Subversive Imagination in the Age of Emerson and Melville, Cambridge, Massachusetts, Harvard University Press, , 625 p. (ISBN 0-674-06565-4), p. 398
  7. (en) Joy Bayless, Rufus Wilmot Griswold : Poe's Literary Executor, Nashville, Vanderbilt University Press, , p. 214 - 215
  8. « Alice Cary (1820 - 1871) - Find A Grave Memorial », sur www.findagrave.com (consulté le )
  9. (en) « Portraits of American Women Writers That Appeared in Print Before 1861 -Alice Cary », sur http://www.librarycompany.org

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