Alexis Legrand

Alexis Legrand est un homme politique français né à Paris le et mort à Uriage-les-Bains (Isère) le . Directeur général des ponts et chaussées, il traça les plans du premier réseau de chemin de fer français (Étoile de Legrand).

Pour les articles homonymes, voir Legrand.

Alexis Legrand
Buste d'Alexis Legrand.
Nom de naissance Baptiste Alexis Victor Legrand
Naissance
Paris
Décès
Nationalité Française
Profession
Ingénieur des ponts
Autres activités
Politique
Formation
Distinctions
Légion d'honneur (grand officier)

Compléments

  • Pionnier du chemin de fer en France

Biographie

Alexis Legrand fit de brillantes études au lycée impérial et obtint, en 1806, cinq premiers prix au concours général. Entré à l'École polytechnique[1] le , puis à l'École des ponts et chaussées en 1811, il fut chargé de deux missions dans les Pyrénées-Orientales et l'Ombrone en 1812.

Aspirant le , ingénieur ordinaire des Ponts et chaussées le , il fut, de 1815 à 1820, attaché au secrétariat du Conseil général de l'école, sous la direction de Charles Bérigny. Nommé au service de la Seine en 1821, puis secrétaire de la grande commission des canaux présidée par le vicomte de Martignac, il fut nommé maître des requêtes au Conseil d'État (1820) et promu ingénieur en chef le . Deux ans plus tard, il remplaça Michel Brisson comme secrétaire du Conseil général des ponts (1828).

Ingénieur en chef de première classe (1830), il est chargé de la direction générale des ponts et chaussées et des mines en juin 1832[2], en remplacement de Bérard, nommé conseiller d'État puis inspecteur général le . En 1834 (10 juin) il est nommé directeur général des ponts et chaussées et des mines. Lorsque, en 1837, la direction générale fut supprimée et remplacée par le ministère des Travaux publics, on offrit à Legrand le portefeuille ministériel correspondant, qu'il déclina, désireux de rester, autant que possible, étranger à la politique et de se consacrer pleinement à sa profession d'ingénieur. On créa alors pour lui le poste de sous-secrétaire d'État aux Travaux publics, qu'il occupa jusqu'au , date à laquelle il fut nommé président de la section des Travaux publics au Conseil d'État et continua de prendre, dans ces fonctions, une part importante au développement des voies de communications de toute nature.

Il avait participé, comme commissaire du gouvernement, aux travaux de la Chambre des députés et de la Chambre des pairs. Le , il fut élu député par le 7e collège de la Manche (Mortain)[3], en remplacement de Leverdays, démissionnaire. Son mandat lui fut constamment renouvelé par les électeurs de l'arrondissement de Mortain, qu'il ne voulut pas quitter bien que la députation lui eût été offerte à plusieurs reprises dans l'Aveyron et dans les Bouches-du-Rhône : le [4], le [5], le [6], le [7], le [8] et le [9]. À la Chambre des députés, Alexis Legrand participa à toutes les grandes discussions concernant les routes, les canaux, les postes et les chemins de fer. La plupart des exposés des motifs des projets de loi soumis à la Chambre dans ces matières portent sa marque. Les lois de 1833 et 1841 sur l'expropriation pour cause d'utilité publique, celle de 1842 sur l'établissement des grandes lignes de chemin de fer, (En fait il reprenait les grandes lignes du mémoire de 1814 à Napoléon de Pierre-Michel Moisson-Desroches), celle de 1845 sur la police des chemins de fer, sont son œuvre. C'est sous son administration que fut tracé, après de longues et difficiles discussions devant les Chambres, le réseau des grandes lignes de chemin de fer. C'est également lui qui fit étudier et mettre au point les grands ouvrages de travaux publics réalisés dans Paris sous la monarchie de Juillet.

Il fut élevé à la dignité de grand officier de la Légion d'honneur en 1842, et Villemain rapporte qu'à cette occasion, un des membres du Conseil des ministres déclara : « Legrand est un homme qu'il faut absolument récompenser et qu'on ne peut récompenser qu'avec de l'honneur. »[10].

La Révolution de 1848 le maintint dans ses fonctions de président de section au Conseil d'État, mais sa santé s'altéra et, sur les conseils des médecins, il partit, en , aux eaux d'Uriage où, saisi d'une fièvre cérébrale, il fut enlevé en quelques jours à l'âge de 57 ans. Son fils, Arthur Legrand, fut ensuite député de la Manche de 1871 à 1916.

Notes et références

  1. Ouvrir la « Page d’accueil », sur le site de la bibliothèque de l’École polytechnique, Palaiseau (consulté le ), sélectionner l’onglet « Catalogues » puis cliquer sur « Famille polytechnicienne », effectuer la recherche sur « Alexis Legrand », résultat obtenu : « Legrand, Baptiste Alexis Victor (X 1809 ; 1791-1848) ».
  2. Ordonnance du 9 juin 1832, in Ravinet, Code des Ponts et chaussées et des mines, Tome 5, supplément, Paris, 1836, p. 245.
  3. 94 voix sur 161 votants et 270 inscrits contre 66 à M. Chardel
  4. 166 voix sur 292 votants et 322 inscrits contre 71 à François-René de Chateaubriand et 55 à M. Chardel
  5. 196 voix sur 235 votants et 322 inscrits contre 29 à M. Chardel
  6. 183 voix sur 277 votants et 326 inscrits contre 60 à Charles Achard de Bonvouloir et 31 à Odilon Barrot
  7. 144 voix sur 265 votants et 338 inscrits contre 121 à M. Demézange
  8. 238 voix sur 357 votants et 399 inscrits contre 83 à M. Demézange et 35 à Charles Achard de Bonvouloir
  9. 215 voix sur 225 votants et 399 inscrits
  10. cité par le Dictionnaire des parlementaires français

Bibliographie

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

  • Portail de la France au XIXe siècle
  • Portail du chemin de fer
  • Portail de la politique française
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.