Albert de Belleroche

Albert Gustavus de Belleroche, né le à Swansea et mort le à Southwell, est un artiste peintre et lithographe britannique de lointaine ascendance française, surnommé le « John Singer Sargent à la française »[1], qui a été formé et a vécu une grande partie de sa vie en France.

Biographie

Albert de Belleroche est le descendant d’une famille de la vieille noblesse protestante française, qui a fui la France en 1685 après la révocation de l'Édit de Nantes, pour s'installer en Angleterre.

En 1867, à la mort du père, le marquis Edward Charles de Belleroche, la famille déménage à Paris.

Portrait de Mrs Harry Vane Milbank, neé Alice Sidonie Van den Bergh
Carolus-Duran, 1877
Collection privée, Vente Bonhams 2016

Sa mère Alice (fille de Désiré Baruch Vandenberg, ou van den Bergh, originaire de Bruxelles) se remarie en [2] avec l'impécunieux William Harry Vane Milbank (1848-1892), ancien lieutenant aux Royal Horse Guards beaucoup plus jeune qu'elle et petit-neveu du duc de Cleveland[3]. Elle tient un salon dans son appartement de l'avenue Montaigne[4] où elle reçoit notamment le prince de Galles. Elle se fait portraiturer par Édouard Dubufe en 1874. Son mari commande en 1877 à Carolus-Duran (1837-1917) un portrait de sa femme[5]. Au cours de la visite du peintre, on lui montre les dessins du jeune Albert qui a treize ans et le maître l'invite à étudier plus tard dans son atelier où ont étudié John Singer Sargent et Maximilien Luce. C'est chose faite en 1882.

Carolus-Duran vénère le grand style de Vélasquez. Mais Belleroche finit par quitter l'atelier trop académique de Carolus-Duran. Il fait la connaissance à Montmartre et ailleurs de Renoir, Degas, Toulouse-Lautrec et peint même Mata-Hari. Belleroche a peint un portrait de Toulouse-Lautrec en 1882, lorsque celui-ci étudiait à l'atelier de Fernand Cormon, et a partagé avec lui la même passion pour Lili Grenier, leur modèle favori[1] et qui devient sa maîtresse pendant dix ans.

Portrait d'Albert de Belleroche (1883) par John Singer Sargent

Il est ami depuis 1882 avec Sargent (qui a fait plusieurs portraits de lui, dont deux lithographies en 1905[4], et a offert un portrait de la mère de Belleroche en 1884[6]) et s'inspire de sa technique au pastel.

En 1900, Belleroche s'essaye avec succès à la lithographie dont il maîtrise rapidement la technique. Il est en 1903 l'un des membres fondateurs du salon d'Automne[7] où il expose avec les derniers Impressionnistes. En 1904, une salle entière lui est dédiée[4]. Renoir l’appelait « le peintre des femmes décoiffées. »

En 1908, Roger Marx publie un article élogieux sur l'art lithographique de Belleroche dans la Gazette des beaux-arts et fait éditer dans L'Estampe nouvelle l'une de ses compositions, Jeune Fille du monde[8]. Il épouse en 1910 (il a quarante-cinq ans) la fille de son ami, le sculpteur Édouard Visseaux, Julie-Émilie, âgée de vingt-huit ans.

En 1910, Belleroche s'installe en Angleterre avec sa femme qui mettra au monde trois enfants. Il habite d'abord à West Hampstead dans l'hôtel particulier de sa mère (revenue à Londres après 1892, elle y meurt en 1916), puis en 1918 dans le Sussex, à Rustington, dans une maison du XIIIe siècle. Il meurt à Southwell, où il s'était installé pour fuir les bombardements de la côte, en 1944, à l’âge de 80 ans.

Une rétrospective lui a été consacrée à Londres en 2007. Sa famille a légué une partie de ses œuvres, présentées dans les salles Brangwyn-Belleroche, au musée d'art et d'histoire d'Orange[9].


Notes et références

  1. La Nutrition article du 5 juillet 2010
  2. (en) Biographie sur Westhamsteadlife.com
  3. Il défraie la chronique par le nombre de ses duels et son addiction à la cocaïne et finit par mourir dans un sanatorium de Davos à l'âge de 43 ans.
  4. (en) Notice biographique
  5. Aujourd'hui dans une collection particulière
  6. Légèrement inachevé, il fait aujourd'hui partie d'une collection particulière
  7. Et le seul Britannique
  8. « L'Estampe nouvelle, octobre 1897 - juin 1908 », in: J. Bailly-Herzberg, Dictionnaire de l'estampe en France 1830-1950, AMG-Flammarion, 1985, p. 355.
  9. « Des tableaux insolites d'Albert de Belleroche au musée » par Bernard Sorbier, in: La Provence, 10 avril 2017.

Liens externes

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