Alaa Abdel Fattah

Alaa Abdel Fattah (en arabe, علاء أحمد سيف عبد الفتاح), né le au Caire, est un militant, blogueur et informaticien égyptien.

Il a été surnommé « l’icône de la révolution de 2011 », qui a provoqué la chute du régime de Hosni Moubarak[1].

Biographie

Il grandit dans une famille de militants : son père Ahmed Seif El-Islam Hamad est militant communiste et défenseur des droits de l'homme, arrêté en 1983, torturé et emprisonné pendant cinq ans ; sa mère Laila Soueif est professeur d'université et militante politique ; sa tante maternelle Ahdaf Soueif est une romancière et intellectuelle engagée; sa sœur Mona Seif a lutté contre les procès militaires des manifestants.

Informaticien, il travaille à développer des versions en arabe d'importants logiciels et plateformes[2]. Il crée aussi le blog Manalaa, qui remporte le prix Reporters sans frontières du meilleur blog en 2005[3], et prend position en faveur du journalisme citoyen dans les médias sociaux.

Il est engagé contre les régimes militaires d'Hosni Moubarak et d'Abdel Fattah Al-Sissi, mais aussi contre le parti des Frères musulmans[4].

Arrestations

Alaa Abdel Fattah est arrêté, interrogé et emprisonné à plusieurs reprises.

  • Le alors qu'il manifeste pour l'indépendance de la justice. Il est relâché le .
  • Le pour incitation à la violence à l'occasion des altercations inter-religieuses. Il est relâché le .
  • Le pendant une manifestation devant le quartier général des Frères musulmans. Il est relâché le jour même.
  • Le , pour l'incendie du siège de campagne de l'ancien candidat à la présidentielle Ahmed Chafik, survenu le . Il est condamné à un an de prison avec sursis, ainsi que sa sœur Mona Seif[5].
  • Le , pour résistance aux autorités et violation de la loi qui interdit les manifestations. Il est relâché sous caution le . En , il est condamné à 15 ans de prison et emprisonné dans l'attente d'un nouveau procès. Pendant cette détention, il entame une grève de la faim. Le , il est à nouveau libéré sous caution[6].
  • Le , la Cour de cassation confirme une peine de cinq ans de prison[7].

Il participe en juin 2013 aux manifestations organisées contre Mohamed Morsi[8].

Politiquement classé comme étant de la gauche laïque, il est accusé par le pouvoir égyptien issu du coup d'État du 3 juillet 2013 d'« appartenance aux Frères musulmans »[9].

Il est libéré sous conditions le [10], devant pointer chaque nuit au commissariat[3]. Il est de nouveau arrêté en septembre 2019 après avoir tenu sur les réseaux sociaux des propos hostiles à la dictature militaire[11]. En octobre, Amnesty International informe qu’il a été torturé par des gardiens de la prison[12]. Il se met en grève de la faim à partir d'avril 2020[4]. Il est enfermé dans une prison de haute sécurité réservée aux détenus politiques. À l’exception d’une visite mensuelle, il ne quitte jamais sa cellule qu’il partage avec deux autres détenus[3].

Sa famille subit également les représailles du régime. Sa sœur Sanaa est arrêtée en juin 2020[4],[12]. Elle est condamnée à 18 mois de prison en mars 2021[13].

Notes et références

  1. « Egypte : Alaa Abdel-Fattah, l’« icône de la révolution », à nouveau arrêté », Le Monde.fr, (lire en ligne)
  2. Worldchanging.com «Arabization - It's Harder than just Right to Left», (en)
  3. Martin Roux, « De Moubarak à Sissi, la famille Seif ou la résistance en héritage », sur Orient XXI,
  4. « En Egypte, l’acharnement du pouvoir contre la famille d’un dissident emprisonné », Le Monde.fr, (lire en ligne)
  5. Ahram On line «Activists Alaa Abdel-Fattah, Mona Seif receive suspended jail sentence»
  6. Daily News Egypt, «Abdel Fattah released on bail, judge excuses himself from the case»
  7. Égypte : cinq ans de prison confirmés pour une figure de la révolution, Le Monde avec AFP, 8 novembre 2017.
  8. « Alaa Abdel Fattah : "Daech a été fabriqué de nos mains" », sur Al Huffington Post (consulté le )
  9. Ariane Lavrilleux, « Égypte : 7 ans après la révolution, al-Sissi face aux attentes des jeunes », sur Le Point (consulté le )
  10. Paris Match, « Alaa Abdel Fattah, une figure de la révolution égyptienne, mis en liberté surveillée », sur parismatch.com (consulté le )
  11. « Egypte: une figure de la révolte de 2011, de nouveau en prison », AFP, (lire en ligne)
  12. Rébecca Devine, « Égypte. Le gouvernement s'acharne contre la famille d'Alaa Abdel Fattah », sur Orient XXI,
  13. « Une militante politique connue condamnée à 18 mois de prison », sur L'Orient-Le Jour,
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