Al-Shaghour

Al-Shaghour (en arabe : الشاغور, Chaghour sous le mandat français) est une municipalité et un quartier situé dans la vieille ville de Damas, en Syrie, au sud et à l’est de la Vieille Ville, et à l’est d’al-Midan. Al-Shaghour est l’un des plus anciens quartiers connus dans la ville[1]. Le quartier traditionnel est divisé entre la partie située à l’intérieur de l’ancienne enceinte de la ville, connue comme Shaghour al-Juwani, et la plus grande partie située à l’extérieur des murs. La dernière partie est devenue une municipalité connue comme "al-Shaghour" et comprend les districts (hayy) de Shaghour al-Barrani, Bab Sharqi, al-Zuhur, al-Wihdah, al-Bilal, al-Nidal, Ibn al-Asakir et Rawdat al-Midan.

Al-Shaghour la vieille est séparée d’ al-Midan , à l’ouest par la rue al-Beit[2] et de Harat al-Yahud (le quartier Juif) par la rue al-Ameen[3]. Cette dernière, du nom d’une éminente figure chiite, est la route principale du quartier et dessert la place du marché et les principaux commerces[1]. Al-Shaghour est également le quartier où résident de nombreuses familles de musulmans chiites importantes de Damas[1].

Histoire

Al-Shaghour en 1910

Avec l'expansion urbaine du quartier kurde de Qaymariya, les habitants du quartier se sont déplacés vers les vergers entourant le quartier. Cette nouvelle zone dans l'enceinte de la ville de Damas a été appelée le quartier de Al-Shaghour. L’origine du nom du quartier vient du mot « şax » /ʃɑːx/ en kurde qui signifie branche d’arbre.

Pendant le mandat français, une partie du quartier, connu comme « Chaghour el-Jouanié  »[4] était située à l’intérieur de l’ancienne enceinte de la ville, alors que le quartier situé à l’extérieur des murs de la ville était connu comme « Chaghour el-Barranié »[5]. La population était alors de 18 715 habitants en 1936, dont 34% vivent dans Chaghour el-Jouanié et 66% dans Chaghour el-Barraniéi. L’ensemble de la population était musulmane[6].

Chaghour était un important centre de résistance à la domination française (voir Hasan al-Kharrat). Beaucoup de ses habitants furent impliqués dans l’activisme politique et dans le développement du nationalisme syrien dans les années 1930. Chaghour fut le foyer de plusieurs éminents intellectuels et de personnalités politiques, dont le célèbre poète Nizar Qabbani, le ministre de la défense du Royaume de Syrie, Youssef al-Azmeh[1], et Hasan al-Kharrat, le plus éminent chef des rebelles à Damas au cours de la Grande Révolte syrienne de 1925[7].

Au XXIe siècle, Chaghour el-Barranié évolua pour devenir la municipalité de Chaghour, qui, en 2004, était composée des districts de la ville (hayy) de Chaghour el-Barranié (pop. 13 169), al-Bilal (pop. 21 408), Ez Zouhour (pop. 37 367), Bab Charki (pop. 12 318), al-Wihdah (pop. 29 953), Rawdat al-Midan (pop. 4 887), al-Nidal (pop. 15 588) et Ibn al-Asakir (pop. 4 539)[8],[9]. Chaghour el-Jouanié est située dans la Vieille Ville de la municipalité et comptait, en 2004, une population de 2 506 habitants[8],[9].

Références

  1. Catherine Miller, Arabic in the City: Issues in Dialect Contact and Language Variation, vol. 5, Routledge, (ISBN 978-0-415-77311-9), p. 192
  2. Brian Stoddart, A House In Damascus - Before The Fall, Syracuse University Press, (lire en ligne), p. 129
  3. Totah, p. 45.
  4. Deutsches Archäologisches Institut iDAI.gazetteer https://gazetteer.dainst.org/app/#!/show/2348120
  5. Deutsches Archäologisches Institut iDAI.gazetteer https://gazetteer.dainst.org/app/#!/show/2348121
  6. Philip S. Khoury, « Syrian Urban Politics in Transition: The Quarters of Damascus during the French Mandate », International Journal of Middle East Studies, vol. 16, no 4, , p. 510 (lire en ligne)
  7. Neep, 2012, p. 79-80.
  8. « Syrian Arab Republic Damascus Governorate Reference map », sur ReliefWeb, United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs (consulté le )
  9. « The Results of Population and Housing of the 2004 Census: Damascus City », Syria Central Bureau of Statistics (consulté le )

Bibliographie

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