Aimé Olivier de Sanderval

Aimé Victor Olivier, vicomte de Sanderval, né le à Lyon[1], mort le à Marseille, est un aventurier et explorateur français de l'Afrique de l'Ouest.

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Biographie

Sa vie en Europe

Né à Lyon d'une grande famille locale, installée à Marseille[2], il se passionne dans son enfance pour les récits de voyages à Tombouctou de René Caillé[2]. Il étudia à l’École Saint-Thomas d'Aquin-Veritas entre 1847 et 1853. Il sort en 1864 de l'École centrale des arts et manufactures (actuelle Centrale Paris), fondée entre autres par Théodore Olivier, cousin de son père.

Il effectue avec son frère René et leur ami Georges de la Bouglise, le premier voyage deux-roues du monde, de Paris à Avignon en 10 jours en pour tester la récente invention du vélocipède à pédales sur la roue avant. Le 150e anniversaire de cette expédition fut commémoré du 8 au par 7 vélocipédistes sur un parcours de Paris à Avignon proche dans la mesure du possible de celui des précurseurs[3].

Inventeur de la roue à moyeux suspendus (la roue à rayons)[4] fondateur de la toute première usine de vélocipèdes, la Compagnie Parisienne des Vélocipèdes, il est le premier dans l'histoire de la poste en France à mettre les facteurs à vélo[5].

À la sortie de ses études, il se voit confier par sa famille la création d'une usine à Marennes[6] (Charente-Maritime), ville dont il devient également maire[6]. Il participe brillamment à la guerre de 1870.

Il est l'ami de l'industriel marseillais Jules Charles-Roux[7].

Sa vie en Afrique

Après avoir fait une carrière dans l'industrie chimique[2], il laisse femme et enfants pour monter une expédition de plusieurs dizaines d'hommes et partir à la découverte du pays des Peuls. Il fut l'un des premiers Européens à se rendre à la cour de l'Almamy du royaume théocratique peul du Fouta-Djalon (centre de la Guinée actuelle)[8].

Entre 1880 et 1919, il effectue cinq séjours au Fouta-Djalon, décrivant dans ses carnets de voyages la splendeur de la civilisation Peul, carnets qui sont repris dans certains journaux français de l'époque.

Avec sa devise « les connaître plutôt que les combattre » et à l'opposé de la colonisation qui suit (et qui cherche en partie à le faire passer pour un « illuminé »), Olivier de Sanderval ouvre un dialogue d'égal à égal avec l'élite Peul qui lui confère le titre de « roi » lui donnant l'autorisation de battre monnaie à son effigie)[8] et lui cédant des terres sur le plateau de Kahel qu'il va alors essayer de mettre en valeur.

Il rêve de faire traverser le pays peul par un chemin de fer. Il comprend très vite l'ambivalence des colonisations anglaise et française. Il est appuyé par Faidherbe et par De Lesseps dans ses projets africains.

Olivier de Sanderval est à l'origine de la fondation de Conakry[2], ville où sa case est toujours visible et où son nom a été donné au quartier actuel de Sandervalia[2].

Son titre de noblesse

Son titre de vicomte a été créé et accordé par le roi du Portugal[9], Louis Ier.

Œuvres

Notes et références

  1. Acte naissance Archives de Lyon
  2. "Afrique me voici", Le Point n° 1863, p 130, 29 mai 2008.
  3. « Paris – Avignon à vélocipède / 1865 – 2015 », sur parisavignonenvelocipede2015.wordpress.com (consulté le )
  4. "La famille Olivier" sur Paris Vélocipedia
  5. Les inventeurs du vélocipède sur Gallica
  6. Au service de l'Empire (1939-1945), p281.
  7. "Le Roi de Kahel" de Tierno Monénembo
  8. "Tierno Monénembo revisite la colonisation", article de Jeune Afrique 1er juin 2008.
  9. L'Intermédiaire des chercheurs et curieux, 1951.

Annexes

Bibliographie

  • Caroline Cailliau, Aimé Victor Olivier comte de Sanderval en Guinée : 1878-1899, Université Aix-Marseille 1, 1987, 138 p. (mémoire de maîtrise)
  • Baudouin Roumens, Aimé Olivier de Sanderval, l'Almamy blanc du Foutah-Djalon, roi de Kahel, la Thune, Marseille, 2011, 197 p. (ISBN 978-2-913847-47-7)
  • Tierno Monénembo, Le Roi de Kahel, éd du Seuil, Paris, 2008 (une biographie romancée d'Aimé Sanderval)

Liens externes

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