Affaire Karine Torchi

L'affaire Karine Torchi est une affaire criminelle française dans laquelle Karine Torchi a tué et tenté de tuer des enfants dont elle avait la garde.

Karine Torchi
Tueuse
Information
Nom de naissance Karine Torchi
Naissance
Nationalité Française
Surnom La tueuse d'enfants
Condamnation
Sentence 30 ans de réclusion criminelle
Actions criminelles Meurtre
Victimes 1
Période
Pays France
Arrestation

Affaire Torchi
Titre Affaire Karine Torchi
Fait reproché Homicide
Chefs d'accusation Assassinat
Pays France
Date
Jugement
Statut Affaire jugée
Date du jugement

Karine Torchi, que l'on surnomme la « tueuse d'enfants » est une Française, née le . Elle aurait tué un enfant et blessé volontairement 3 autres enfants, dont l'enfant de sa sœur cadette, empoisonné par une injection d'insuline[1]. À l'âge de 38 ans, elle est condamnée à trente ans de réclusion criminelle pour maltraitance et meurtre aggravé d'enfants[2].

Biographie

Karine Torchi est née le . Elle est issue d'un milieu modeste et est une mère de trois enfants.

Enfance

Sa mère était femme au foyer et son père a longtemps travaillé en tant que conducteur d'engin avant d'être arrêté pour longue maladie. Karine Torchi est l'ainée de quatre enfants et a 7 ans d'écart avec la petite dernière Brigitte. Elle a eu une enfance particulièrement difficile du fait que son père était alcoolique et violent envers sa mère. Son père était beaucoup plus sévère avec elle qu'avec ses frères et sœurs. De plus, elle avait des tâches ménagères à effectuer. À chaque problème, tout se retournait contre elle. Le père ne cherchait pas à savoir qui avait fait quoi, il s'en prenait toujours à Karine. À 18 ans, ses parents divorcent et pour elle c'est le drame. Sa mère part vivre à la Réunion et de ce fait, Karine se sent abandonnée une fois de plus. De ce divorce, elle développe son diabète. Ses frères et sœurs donnent une toute autre version et disent seulement que le père est alcoolique et qu'il bat la mère et non Karine. Brigitte évoque le fait que le père faisait tout pour que la vie de ses enfants se passe au mieux. Ses frères et sœurs ont également indiqué que leur sœur Karine les frappait. Karine est qualifiée d'enfant remettant toujours la faute sur les autres[3].

Âge adulte

À l'âge adulte, elle a un parcours professionnel très instable. Tout d'abord, elle travaille comme agent hospitalier avant d'enchaîner les petits boulots en maison de retraite, en maternelles ou en centres de loisirs. Ses relations sont en général désastreuses. Elle a des difficultés à garder ses amis et également à gérer ses propres enfants. Elle disputait beaucoup ses enfants et leur donnait des coups. Elle a eu affaire aux services sociaux qui lui reprochent de ne pas savoir les éduquer. Son principal mal-être porte sur la perte de son fœtus à six mois de grossesse. Elle se fait examiner par plusieurs psychiatres qui ne lui trouvent rien et la jugent tout simplement responsable de ses actes. Selon certains médecins, elle aurait un trouble de la personnalité. Elle est jalouse de la naissance d'un nouveau-né comme ce fut le cas à chaque naissance de ses frères et sœurs[3].

Faits

Pendant son enfance

En 1987, Karine Torchi alors 14 ans, joue seule dans une pièce avec Matthieu, le jeune enfant des voisins, âgé de 6 ans et souffrant de handicaps. L'enfant est retrouvé par sa mère quelques instants après avec des brûlures au troisième degré au niveau du dos qui semblent infligées par un fer à repasser. Il est transporté en urgence et sauvé. Karine prétend que ce n'est qu'un accident domestique, et l'affaire en reste là. Aucune procédure n’est engagée mais la mère du garçonnet ne peut croire que son fils s'est brûlé tout seul surtout dans le dos.

En 1989, à 16 ans, Karine défenestre un enfant, Alexandre Santos, alors qu'elle assistait la mère de celui-ci dans les travaux ménagers. Les faits se sont produits tandis qu'elle prétexta une excuse pour pousser l'enfant à s'approcher de la fenêtre puis le bouscula violemment, le faisant basculer du premier étage. Alexandre eut une fracture du col du fémur et passa deux mois à l'hôpital après avoir subi une opération à la hanche qui nécessita une ouverture de 25 centimètres. Il accusa immédiatement Karine de l'avoir sciemment bousculé, mais cette dernière affirma encore que ce n'était un accident. Les parents d'Alexandre ne déposèrent aucune plainte à l'encontre de Karine qu'ils crurent à l'époque car leur fils était souvent agité.

Âge adulte

Le , un accident impliquant un enfant en bas âge à nouveau en présence de Karine Torchi tandis qu'elle est hébergée chez les parents de cet enfant pour la semaine. La fille de la meilleure amie de Karine, Samya âgée de 2 ans à l'époque meurt après une chute du 6e étage. Dans un premier temps, la mort de Samya est considérée par la police comme un accident domestique.

Après la médiatisation de la mort de Samya, la sœur cadette de Karine, Brigitte, témoigne d'un autre accident passé. Karine s'était proposée pour garder ses enfants durant son absence. Lors de son retour, Brigitte constata que son bébé âgé de 11 mois avait un comportement étrange et refusait de se nourrir comme à l’accoutumée. Le lendemain, le nourrisson tomba dans le coma mais fut sauvé in extremis par les médecins. Les résultats d'analyses révélèrent que le bébé avait été empoisonné par une injection d'insuline artificielle. Brigitte rappela que Karine était diabétique et qu'elle devait se soumettre à trois injections d'insuline par jour, qu'elle préparait d'avance et conservait au réfrigérateur.

Le témoignage d'une voisine de la famille de Samya dans l'affaire en cours remit en question la thèse de l'accident domestique. En effet, la voisine affirma avoir entendu un bruit et vu l'enfant tomber de la fenêtre. Elle précisa que l'accident s'était déroulé au niveau de la chambre des parents et qu'une couette se trouvait sur le rebord de la fenêtre, alors que la police pensait dans un premier temps que l'accident s'était produit dans le salon puisqu'une chaise se trouvait sous la fenêtre du salon. Cette chaise étant trop lourde pour qu'une enfant de l’âge de Samya ait pu la déplacer sans que personne ne l'entende.

Selon les parents de l'enfant, Karine affichait un comportement étrange après le décès de Samya. De plus, seul le témoignage de Karine était différent du témoignage de la famille présente dans l'appartement au moment des faits. Karine Torchi fut inculpée pour le meurtre de Samya[2],[4],[3].

Procédure

Phase d'instruction

Karine Torchi fut poursuivie des chefs de meurtre aggravé pour Samya, et d'empoisonnement sur mineur de moins de 15 ans pour son neveu.

Elle est mise en garde à vue le . Lors de sa garde à vue, elle accuse le père de Samya d'avoir tué la petite et d'avoir obligé Karine à s'accuser du meurtre en la menaçant, puis elle avoue finalement qu'elle était bien coupable de la mort de l'enfant. Le juge clôt l'instruction en janvier 2011, et Karine Torchi est renvoyée devant la Cour d'assises de l'Ain à Bourg-en-Bresse. Karine Torchi encourt la réclusion criminelle à perpétuité.

Phase de jugement

Le procès débute le , et dure 3 jours. Le substitut du procureur demande une réclusion criminelle de 30 ans sans obligation de soin. Le , le verdict tombe : Karine Torchi, 38 ans, est condamnée à 30 ans de réclusion criminelle. Les jurés n'ont pas cru à la folie de la jeune femme.

Sur les conseils de son avocat, elle tente d'interjeter appel pour plaider la folie, mais se désiste quelques jours plus tard[3].

Notes et références

  1. « Justice. Assises : une tueuse d’enfant à la santé mentale controversée », sur www.leprogres.fr (consulté le )
  2. « Karine Torchi. Repères », sur Libération.fr, (consulté le )
  3. « Faites entrer l'accusé : retour sur l'affaire Karine Torchi, « la tueuse d'enfants » », sur www.terrafemina.com (consulté le )
  4. Le 24 septembre 2011 à 07h00, « La haine de l'enfant poussée jusqu'au crime », sur leparisien.fr, (consulté le )

Documentaires télévisés

Article connexe

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