Affaire Jallal Hami

L'affaire Jallal Hami est une affaire judiciaire française qui a pour origine la mort d'un homme de 24 ans, le , élève officier à Saint-Cyr, mort noyé lors d’une soirée de transmission « des traditions de l’école ». Le procès a lieu en 2020.

Jallal Hami

Jallal Hami est né le en Algérie. Sa mère est directrice de collège, elle s’oppose aux islamistes qui veulent imposer des prières dans l’établissement. Leur maison est mitraillée en pleine nuit. En 1992, ils décident de quitter l’Algérie sans le père de Jallal qui préfère rester et s'installent en Seine-Saint-Denis à Pierrefitte-sur-Seine. En 2005 Jallal obtient un Bac Lettres et histoire et entre à Sciences-po dans le cadre de la convention éducation prioritaire. En 2012, il intègre Saint-Cyr[1].

Circonstances

La mort par noyade de Jallal Hami[2], « brillant élève-officier » survient lors d’un exercice dit de « transmission des traditions » ou bizutage, une pratique théoriquement interdite. En cause, le groupe de deuxième année, chargé de la "transmission des traditions" vient réveiller les nouveaux et leurs chargent d'enfiler leurs rangers et leur casque avec comme objectif : traverser l'étang d’une cinquantaine de mètres à la nage, pratique pourtant interdite de nuit en raison de sa dangerosité. Un premier groupe y arrivera dans cette eau à 9 degrés mais certains élèves frôlent la noyade et alertent les organisateurs. Le bizuteur en chef s’entête et le bahutage se poursuit sur la musique de Richard Wagner quand le groupe de Jallal Hami s’engage. La lumière du projecteur s’éteint alors au milieu du parcours et le chaos s'installe. Jallal sera retrouvé, près de la berge, noyé[3].

Procès

Sept militaires, dont un général, colonel au moment des faits, sont poursuivis pour homicide involontaire devant le tribunal correctionnel de Rennes[4]. Le procès a lieu en [5],[6]. Ils comparaissent pour homicide involontaire. La durée longue de l'instruction s'explique, selon le quotidien Le Monde, par le fait que « l’institution Saint-Cyr, connue pour son conservatisme, voire ses valeurs rétrogrades, n’aime pas que l’on se mêle de sa vie interne », et serait en partie due « aux réticences de l’institution militaire et à la mauvaise volonté des prévenus qui ont longtemps caché la réalité des faits ». Trois d’entre eux sont condamnés, le capitaine Marc Assier de Pompignan et le chef de bataillon Hervé Wallerand sont condamnés à six mois de prison avec sursis et Hugues Delvove, qui a depuis quitté l’armée, est condamné à huit mois de prison avec sursis et les quatre autres sont relaxés[7],[8].

À l’énoncé du verdict, Rachid Hami, le frère de la victime, s’est adressé aux juges, leur lançant : « Je vous remercie d’avoir trahi mon frère. Vous m’avez déçu et vous avez déçu notre justice ».

Références

  1. sudouest.fr
  2. « Saint-Cyr : deux enquêtes ouvertes après la noyade d'un élève-officier », sur leparisien.fr, (consulté le )
  3. rtl.fr
  4. lemonde.fr
  5. Nathalie Guibert, « Étudiant mort à Saint-Cyr : ouverture du procès de sept militaires après le décès de Jallal Hami lors d’un bizutage », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
  6. Alexandra Pichard, « Saint-Cyr : Jallal Hami, mort au nom d'une «transmission des traditions» », sur Libération.fr, (consulté le )
  7. nouvelobs.com
  8. ouest-france.fr
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