Adriana Lastra

Son père est chauffeur de taxi et sa mère coiffeuse ; aucun des deux n'a d’antécédent dans la politique active. Elle est mariée.

Elle commence des études supérieures en anthropologie culturelle mais les interrompt et s'engage au PSOE.

Elle adhère aux Jeunesses socialistes de Ribadesella en 1998, à l'âge de 18 ans. Elle en devient secrétaire générale l'année suivante et jusqu'en 2004. Maintenant une amitié avec le fils de Ramón Canal, secrétaire général de la section socialiste de Ribadesella et maire de la ville entre 2007 et 2011[1], elle grimpe les échelons au sein de la Fédération socialiste asturienne-PSOE jusqu'à devenir membre de la direction régionale du parti en 2000 présidée par Javier Fernández[2]^,[3]. Présidente du comité régional des Jeunesse socialistes des Asturies en 2003, elle est chargée du secrétariat exécutif aux Mouvements sociaux et aux ONG en 2004. Elle change d'attributions en 2008 lorsqu'elle devient secrétaire à la Politique municipale[4] ; poste qu'elle quitte en 2012.

Elle se porte candidate lors des élections asturiennes de mai 2007 et concourt en troisième position sur la liste présentée dans la circonscription orientale conduite par l'ancienne conseillère à la Culture, à la Communication sociale et au Tourisme Rosa Migoya[5]. En obtenant 23 319 voix, la liste réalise un score de 49,29 % et remporte trois des cinq mandats en jeu permettant l'élection d'Adriana Lastra comme députée de la Junte générale de la principauté des Asturies[6]. Elle exerce alors les fonctions de porte-parole du groupe socialiste à la commission de la Présidence, de la Justice et de l'Égalité.

Elena Valenciano, en 2014.

Elle conserve son mandat au terme des élections régionales de mai 2011 voyant la victoire du Forum des Asturies de Francisco Álvarez-Cascos après avoir été remontée à la deuxième place[7] sur la liste au détriment d'Alfonso Rey López qui perd son siège[8]. Lors des élections anticipées de mars 2012 faisant suite au rejet du projet de budget présenté par l'exécutif régional, elle est chargée de conduire une liste renouvelée[9] dans la circonscription orientale[10] qui remporte deux mandats[11]. Elle remplit les fonctions de secrétaire du bureau d'âge à l'ouverture de la IX^e législature[12] et vote l'élection de Pedro Sanjurjo à la présidence de la Junte générale[13]. Elle est nommée porte-parole parlementaire pendant le reste de la mandature.

En décembre 2013, elle participe avec Alfredo Pérez Rubalcaba, Elena Valenciano, Purificación Causapié et Ángeles Álvarez au mouvement visant à dénoncer et refuser la polémique loi sur l'avortement présentée par le ministre de la Justice conservateur et ancien maire de Madrid Alberto Ruiz-Gallardón et qui s'achève par le retrait du projet de loi et la démission du ministre[14]^,[15].

Pedro Sánchez en 2015.

Lorsque le député de Madrid Pedro Sánchez remporte les primaires précédant le congrès fédéral extraordinaire de juillet 2014 face au basque Eduardo Madina qui bénéficiait pourtant du soutien de l'appareil du parti, les « barons territoriaux » s'allient pour imposer certaines personnalités au sein de la commission exécutive fédérale dans le but de contrôler plus facilement l'action du nouveau secrétaire général. Adriana Lastra est ainsi choisie par la FSA-PSOE pour la représenter dans l'organe décisionnel du parti au poste de secrétaire à la Politique municipale[16]. Elle remplace ainsi l'andalou Gaspar Zarrías en place depuis le congrès de Séville de 2012 ayant vu l'élection d'Alfredo Pérez Rubalcaba. La nomination de Lastra permet à la FSA-PSOE d'obtenir trois membres dans l'organigramme du parti puisque Javier Fernández prend la présidence du nouveau conseil à l'Industrie[17] et María Luisa Carcedo devient secrétaire au Bien-être social[18].

Dans des déclarations à la presse, elle indique que le PSOE est le « seul outil que possède [l'Espagne] contre les inégalités »[19] et que le défi est de « récupérer la crédibilité »[20] perdue depuis le début de la crise économique de 2008. Elle refuse toute négociation sur la modification du système électoral avant les élections municipales de mai 2015 tel que proposé par le PP qui souhaite l'élection directe du maire par les habitants[21].

Dans un cadre de renouvellement général et l'éviction des anciens ministres et personnalité historiques à l'image de Trinidad Jiménez, Jesús Caldera, Manuel Chaves et Alfonso Guerra[22], elle est investie en première position sur la liste présentée par le parti dans la circonscription des Asturies[23] tandis que son collègue Vicente Álvarez Areces conserve la tête de liste sur le ticket sénatorial[24]. Derrière Lastra, les places sont respectivement occupées par l'ancien président de la principauté Antonio Trevín, la militante Natalia González Peláez et le maire de Laviana Adrián Barbón[25]. Au soir du scrutin, sa liste remporte le soutien de 146 336 électeurs soit 24,84 % des suffrages et le pire score jamais réalisé par le PSOE dans la circonscription qui n'obtient que deux des huit mandats en jeu. Élue au Congrès des députés, elle s'inscrit à la commission de la Coopération internationale pour le développement et à la commission bicamérale chargée des Relations avec le Défenseur du peuple. Elle est choisie comme porte-parole à la commission des Finances et des Administrations publiques ainsi que comme membre titulaire de la députation permanente.

Elle est confirmée pour conduire la liste de la FSA-PSOE au Congrès[26] et conserve son mandat parlementaire à la suite du scrutin législatif anticipé de juin 2016[27]. Durant la campagne, elle promet d'apporter son soutien au secteur minier des Asturies en crise[28]. Elle conserve, en outre, ses responsabilités à la commission des Finances et des Administrations publiques et à la députation permanente.

Javier Fernández, en 2012.

Elle reste fidèle à Pedro Sánchez lors de la démission de dix-sept membres de la commission exécutive fédérale en septembre 2016[29], critiques envers la gestion du secrétaire général et son refus de permettre un gouvernement en minorité de Mariano Rajoy[30]. La démission de Sánchez lors du comité fédéral — le parlement interne du parti — du 1^er octobre suivant et la nomination d'une direction provisoire présidée par le chef des socialistes asturiens Javier Fernández permettent de forcer l'abstention de l'ensemble des députés socialistes lors du second vote d'investiture de Rajoy le 2 novembre. Favorable à une abstention technique de onze socialistes suffisant à investir Rajoy pour un deuxième mandat et manifestant aussi le rejet des politiques du PP, elle finit par s'abstenir « par impératif »[31] afin de ne pas contrevenir aux ordres du comité fédéral et désobéir aux organes décisionnels du parti, à l'instar de María González Veracruz[32]. Elle demande la tenue immédiate d'un congrès fédéral dans le but d'élire un nouveau chef et indique que Sánchez « reste une référence pour de nombreux socialistes »[33].

La direction provisoire procède à une série de changements en profondeur au sein du groupe parlementaire qui conduisent les sanchistes à parler de « purge ». Lastra est ainsi destituée de son porte-parolat à la commission des Finances et des Administrations publiques et placée comme simple adjointe à la commission de la Défense[34]. Portant la parole de Rocío de Frutos, Sofía Hernanz, Zaida Cantera et Susana Sumelzo, elle critique alors le fait d'avoir été pénalisée pour avoir maintenu sa loyauté envers le secrétaire général déchu[35]. En décembre suivant, la direction provisoire approuve une nouvelle répartition polémique des membres de la députation permanente dans laquelle Lastra est remplacée par son collègue asturien Antonio Trevín[36]^,[37], favorable à Fernández et à la présidente de la Junte d'Andalousie Susana Díaz.

José Luis Ábalos, en juin 2017.

Adriana Lastra devient alors l'une des plus proches collaboratrice de Sánchez aux côtés du valencien José Luis Ábalos et des députés ayant voté « non » à l'investiture de Rajoy ; et le convainc de présenter sa candidature aux primaires de mai 2017 précédant le 39^e congrès fédéral du parti du mois suivant[38]. Le 28 janvier, elle participe au meeting de Dos Hermanas en Andalousie au cours duquel Sánchez annonce sa candidature[39] et devient membre du comité de campagne[40]^,[41].

Lorsque Sánchez remporte aisément les primaires face à Susana Díaz et Patxi López avec plus de 50 % des suffrages, Lastra est choisi par les militants de la FSA-PSOE pour conduire la délégation asturienne au 39^e congrès fédéral[42]. Elle devient aussi, avec Ábalos, l'une des favorites pour occuper le secrétariat à l'Organisation du parti occupé par César Luena durant le premier mandat de Sánchez[43]. Alors que Cristina Narbona est portée à la présidence du parti, Margarita Robles au porte-parolat du groupe parlementaire, José Luis Ábalos au secrétariat à l'Organisation et Rafael Simancas au secrétariat général du groupe au Congrès des députés[44], Adriana Lastra est nommée vice-secrétaire générale du parti — un poste qui n'était plus pourvu depuis Elena Valenciano en 2014[45] — et porte-parole adjointe du groupe parlementaire socialiste[46]. Ce nouveau poste lui permet de réintégrer la députation permanente du Congrès et elle devient membre titulaire de la délégation espagnole à l'Assemblée de l'Union interparlementaire. En novembre 2017, elle est désignée porte-parole à la commission pour l'Évaluation et la modernisation de l'État autonomique présidée par José Enrique Serrano[47].

• Commission exécutive fédérale du PSOE
• Circonscription électorale des Asturies
• Congrès fédéral extraordinaire du Parti socialiste ouvrier espagnol de 2014
• 39^e congrès fédéral du parti socialiste ouvrier espagnol

• Fiche sur le site de transparence du PSOE.
• Fiche sur le site de la Junte générale de la principauté des Asturies.
• Fiche sur le site du Congrès des députés : XI^e, XII^e, XIII^e, XIV^e législatures.

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