Adjib

Adjib L'Horus au cœur vaillant ») est le nom d'Horus du sixième souverain de la Ire dynastie pendant la période thinite. Manéthon l'appelle « Niebaïs » ou « Miebis » et lui compte 26 ans de règne ; la table de Saqqarah le nomme « Merbapen » ; la liste d'Abydos et le Canon royal de Turin le nomme « Meribiapou », de plus le Canon royal de Turin lui compte 74 ans de règne.

Adjib

Représentation du pharaon et de son nom - Ashmolean Museum d'Oxford
Surnom Miébis, Niebaïs, Miebidos (d'après Manéthon)
Décès v. 2975 av. J.-C.
Période Période thinite
Dynastie Ire dynastie
Fonction Souverain d'Égypte
Prédécesseur Den
Dates de fonction v. 2985 à 2975[1].
Successeur Sémerkhet
Famille
Grand-père paternel Ouadji
Grand-mère paternelle Meret-Neith
Père Den
Mère Seshemetka ou Senat, ou Serethor
Conjoint Batirytes
Enfant(s) Sémerkhet
Sépulture
Type Tombeau
Emplacement X 63 à Abydos

Généalogie

 

Ouadji
 
 
 
Meret-Neith
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Den
 
 
 
Seshemetka
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Adjib
 
 
 
Batirytes
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Sémerkhet
 
 
 

La famille d'Adjib n'a que partiellement fait l'objet d'une enquête. Ses parents sont inconnus, mais on pense que son prédécesseur, le roi Den, était peut-être son père. Adjib était peut-être marié à une femme nommée Batirytes. Sur la pierre de Palerme, elle est décrite comme la mère du successeur d'Adjib, le roi Sémerkhet. On n'a pas encore trouvé de preuves définitives à l'appui de ce point de vue. On pourrait s'attendre à ce qu'Adjib ait des fils et des filles, mais leurs noms n'ont pas été conservés dans les documents historiques. Un candidat en tant que fils de ce roi est Sémerkhet[2] ; on peut peut-être ajouter le roi , successeur de Sémerkhet, en tant que fils d'Adjib.

Attestations

Adjib est bien attesté dans les archives archéologiques. Son nom apparaît sur les inscriptions des vases en schiste, albâtre, brèche et marbre. Son nom est également conservé sur les étiquettes en ivoire et sur les sceaux des jarres en terre. Les objets portant le nom et le titre d'Adjib proviennent d'Abydos et de Saqqarah[3],[4].

Règne

Durée du règne

On situe son règne aux alentours de 2985 à 2975[1]. Manéthon lui compte 26 ans de règne[5] et le Canon royal de Turin lui attribue 74 ans de règne [6]. Les égyptologues et les historiens considèrent maintenant ces deux documents comme des exagérations et attribuent généralement à Adjib un règne de huit à dix ans[3].

Des inscriptions sur des vases en pierre indiquent qu'Adjib a commémoré une première et même une deuxième fête-Sed (un jubilé du trône), fête qui fut célébrée pour la première fois après trente ans de règne d'un roi, après quoi elle fut répétée tous les trois ou quatre ans[7]. Mais des recherches récentes suggèrent que les objets montrant ensemble les fêtes-Sed et le nom d'Adjib furent enlevés de la tombe du roi Den. Il semblerait qu'Adjib ait tout simplement effacé et remplacé le nom de Den par le sien. Les égyptologues et les historiens y voient la preuve qu'Adjib n'a jamais célébré de fête-Sed et que son règne a donc été relativement court. Des égyptologues tels que Nicolas Grimal et Wolfgang Helck supposent qu'Adjib, en tant que fils de Den et héritier légitime du trône, était peut-être assez âgé quand il est monté sur le trône égyptien.

Noms

Selon les archives archéologiques, Adjib introduisit un nouveau titre royal qu'il pensait utiliser comme une sorte de complément au nom de Nesout-bity : le nom de Nebouy, écrit avec le double signe d'un faucon sur un court standard. Il signifie Les deux seigneurs et fait référence aux divinités d'État Horus et Seth. Il indique aussi symboliquement la Basse et la Haute-Égypte. Adjib aurait légitimé son rôle de roi égyptien avec l'utilisation de ce titre[2],[8].

Activités

Des empreintes de sceaux d'argile témoignent de la fondation de la nouvelle forteresse royale Hor Nebou-khet (Horus, l'or de la communauté divine) et de la résidence royale Hor Seba-khet (Horus, l'étoile de la communauté divine). Les inscriptions sur les vases en pierre montrent que pendant le règne d'Adjib, un nombre inhabituellement élevé de statues de culte ont été réalisées pour le roi. Au moins six objets représentent des statues debout représentant le roi avec son insigne royal.

Helck souligne en outre une caractéristique inhabituelle ; toutes les images des fêtes-Sed d'Adjib montrent la notation Qesen (calamité) écrite sur les escaliers du pavillon des fêtes-Sed. La fin du règne d'Adjib fut peut-être violente[3],[8].

Sépulture

Plan de la tombe d'Adjib, entourée de tombes subsidiaires

Le site funéraire d'Adjib a été fouillé dans la nécropole d'Oumm el-Qa'ab à Abydos et est connu sous le nom de Tombe X63. Elle mesure 16,4 × 9 mètres et est la plus petite de toutes les tombes royales de la région. La tombe d'Adjib a son entrée à l'est et un escalier mène à l'intérieur. La chambre funéraire est entourée de soixante-quatre tombes subsidiaires et simplement divisée par un mur de séparation en deux pièces[9],[10]. Jusqu'à la fin de la Ire dynastie, il semble que la tradition voulait que la famille et la cour du roi se suicident (ou soient tués) et soient ensuite enterrés aux côtés du souverain dans sa nécropole[11]. Il est le seul roi de la dynastie dont la stèle funéraire n'a pas été retrouvée ; en fait, les égyptologues ont assez peu d’éléments sur son règne.

Titulature

Notes et références

  1. Autres avis de spécialistes : 2910 à 2890 (R. Krauss), 2867 à 2861 (J. von Beckerath), 2832 à 2826 (J. Málek)
  2. Iorwerth Eiddon Stephen Edwards, « Early History of the Middle East », The Cambridge Ancient History, Vol. 1, Pt. 2, Cambridge University Press, Cambridge 2006, (ISBN 0-521-07791-5), p. 27–31.
  3. Hans Wolfgang Helck, Untersuchungen zur Thinitenzeit, (Ägyptologische Abhandlungen, Volume 45), Harrassowitz, Wiesbaden 1987, (ISBN 3-447-02677-4), p. 124, 160 - 162 & 212 - 214.
  4. Toby Alexander Howard Wilkinson, Early Dynastic Egypt, Routledge, London 1999, (ISBN 0-415-18633-1), p. 78, 79 & 275.
  5. William Gillian Waddell, Manetho (The Loeb Classical Library, Volume 350). Harvard University Press, Cambridge (Mass.) 2004 (Reprint), (ISBN 0-674-99385-3), p. 33–37.
  6. Alan Henderson Gardiner, The Royal Canon of Turin, Griffith Institute of Oxford, Oxford (UK) 1997, (ISBN 0-900416-48-3), p. 15 & Table I.
  7. Jean Daniel Degreef, The Heb Set Festival, Sequence and Brooklyn 47.218.50, in: Göttinger Miscellen, vol. 223 (2009), (ISSN 0344-385X), p. 27-34.
  8. Nicolas-Christophe Grimal, A History of Ancient Egypt, Wiley-Blackwell, London/New York 1994, (ISBN 0-631-19396-0), p. 53 & 54.
  9. Günter Dreyer, Zur Rekonstruktion der Oberbauten der Königsgräber der 1. Dynastie in Abydos (Mitteilungen des Deutschen Archäologischen Instituts Kairo 47). von Zabern, Mainz 1991, p. 56.
  10. Walter Bryan Emery, Ägypten, Geschichte und Kultur der Frühzeit, 3200-2800 v. Chr. Fourier, Wiesbaden 1964, (ISBN 0-415-18633-1), p. 16.
  11. Walter Bryan Emery, Ägypten, Geschichte und Kultur der Frühzeit, 3200-2800 v. Chr, Fourier, Wiesbaden 1964, (ISBN 0-415-18633-1), p. 17.

Liens externes

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