Adèle Hommaire de Hell

Louise Adèle Hommaire de Hell, née Hériot le à Arbois[1] et morte le , est une femme de lettres et voyageuse française. Elle était membre de la Société de géographie de France.

Biographie

Fille de Philippe Hériot (1770-1839), maître d'écriture puis officier, et de Barbe Jeanne Euphrasie Bonvalet, Louise Adélaïde naît à Arbois dans le Jura. Orpheline jeune, après avoir déménagé avec sa famille en Auvergne, Franche-Comté et Paris, elle est placée par sa sœur aînée dans une pension religieuse à Saint-Étienne où elle reçoit une éducation distinguée. C'est à Saint-Étienne qu'elle rencontre le jeune ingénieur civil Xavier Hommaire qu'elle épouse en janvier 1835[2] et dès lors le suit dans ses voyages. Il est d'abord envoyé par le gouvernement français au service de l'Empire ottoman, afin de construire des ouvrages. Adèle le suit et lui donne trois fils (Édouard[3], Léon et Gustave) au cours de leurs quinze ans de vie commune et de voyages. En 1836, le jeune ménage est en Nouvelle Russie et poursuit jusqu'au Caucase et vers les steppes et les contreforts de la mer Caspienne. Xavier Hommaire est anobli par Nicolas Ier en 1839 pour ses découvertes (notamment d'une mine d'or près du Dniepr) et rajoute la particule et le nom de jeune fille de sa mère de Hell à son patronyme.

En 1841, les Hommaire de Hell sont en Moldavie, ils parcourent les steppes du sud de la Russie dont Adèle Hommaire de Hell publie une description et un récit de voyage en 1846, Équipées dans les steppes de Russie 1840-1844[4]. Le couple visite notamment les villages des doukhobors et des mennonites de Tauride près de la Molotchnaïa[5]. Ils rentrent en France. Adèle Hommaire de Hell publie chez Amyot en 1846 Rêveries d'un voyageur, recueil de poésies sur la Russie, la Moldavie et le Moyen-Orient.

Jules Laurens (qui accompagne les Hommaire en voyage) : La Côte de la mer Noire. La cour du Médresse (école) de Süleyman Pervane, crayon et aquarelle.

Elle part en 1846 pour la Turquie avec son mari et le peintre Jules Laurens, en passant par Naples en juin, puis Malte[6]. En , Xavier Hommaire de Hell repart pour la Perse avec Jules Laurent, et meurt de fièvre à la Nouvelle-Djoulfa d'Ispahan en 1848. Sa veuve publie les récits de voyage de son mari en 1854 Voyage en Turquie et en Perse, exécuté par ordre du gouvernement français pendant les années 1846, 1847 et 1848. Elle publie aussi en 1868 Les Steppes de la mer Caspienne. Pendant la seconde moitié du second Empire, elle tient dans son appartement rue du Bac à Paris un salon fréquenté notamment par François Guizot, Charles de Montalembert, Ernest Renan et Jules Simon[7]. Elle y meurt le [8].

En 1934, le critique littéraire et traducteur russe Marc Slonim édite chez Plon les Mémoires d'une aventurière. 1833-1852, d'attribution douteuse[9],[10].

Œuvres

  • Adèle Hommaire de Hell, Rêveries d'un voyageur : Poésies, Paris, Amyot, (notice BnF no FRBNF30614831) lire en ligne sur Gallica
  • Adèle Hommaire de Hell, Voyage dans les steppes de la mer Caspienne et dans la Russie méridionale, Paris, L. Hachette, (notice BnF no FRBNF30614832) lire en ligne sur Gallica
  • Adèle Hommaire de Hell, Les Steppes de la mer Caspienne : Voyage dans la Russie méridionale, Paris, Didier, (notice BnF no FRBNF30614833) lire en ligne sur Gallica
  • Adèle Hommaire de Hell, À travers le monde : La vie orientale, la vie créole, Paris, Didier, (notice BnF no FRBNF30614829) lire en ligne sur Gallica
  • Adèle Hommaire de Hell, Le jardin des plantes de Saint-Pierre (Martinique)

Bibliographie

  • Adèle Hommaire de Hell, Équipée dans les steppes de Russie 1840-1844, Paris, 1868, réédité en 1993, Paris, Athaud, préface de Michel Deuff, 228 pages
  • Bénédicte Monicat, Itinéraires de l'écriture au féminin: voyageuses du XIXe siècle, Rodopi, 1996, p. 19
  • Amélie Chevalier, « Madame Hommaire de Hell », dans Les voyageuses au XIXe siècle, Tours : Maison Mame & fils, s.d. (1re éd : 1888), 5e édition : 1901, pp. 23-58

Exposition

  • Exposition Xavier et Adèle Hommaire de Hell: l'explorateur et l'aventurière, Altkirch, du au .

Notes et références

  1. Selon les actes d'état-civil, naissance à Arbois (Accès direct à l'acte) et mariage à Lyon (Accès direct à l'acte).
  2. Selon l'acte de mariage no 3 de l'état-civil de la ville de Lyon.
  3. Voir le dossier dans la base Léonore, côte LH/1307/24.
  4. Rééditées chez Arthaud en 1993
  5. (en) Les Hommaire chez les doukhobors
  6. Léon-Honoré Labande, Jules Laurens : ouvrage illustré d'après les œuvres de l'artiste, (lire en ligne)
  7. « Madame de Hell », Le Gaulois, (lire en ligne, consulté le )
  8. « Le Gaulois : littéraire et politique », sur gallica.bnf.fr, (consulté le )
  9. Françoise Lapeyre, Le Roman des voyageuses françaises, Payot,
  10. Sarga Moussa, « Aux frontières de l'humanité. La représentation des Tisganes dans l’œuvre d'Adèle Hommaire de Hell », Kongresses des Frankoromanistenverbands, Universität des Saarlandes, Saarbrücken; thème n° 10: Aux frontières: Roma als Grenzgängerfiguren der Moderne, (HAL hal-01823048)

Liens externes

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