Abdou Moumouni Dioffo

Abdou Moumouni Dioffo, né le à Tessaoua au Niger et décédé le à Niamey, est un physicien nigérien[1]. L'université de Niamey porte son nom depuis août 1992[2],[3].

Ne doit pas être confondu avec Abdou Moumouni.
Abdou Moumouni Dioffo
Naissance
Tessaoua, Niger
Décès (à 61 ans)
Niamey
Nationalité Nigérien
Profession
Formation

Biographie

Après des études scolaires à l’école régionale de Zinder et à l’école supérieure de Niamey, Abdou Moumouni Dioffo entre à l'École normale William-Ponty en 1944. Il obtient en 1948 son brevet de capacité coloniale — équivalent du baccalauréat — (option mathématiques élémentaires) au lycée Van Hollenhoven de Dakar[4].

Il est de retour au Niger à partir de 1969, où il crée et dirige l’Office Nationale de l’Énergie Solaire du Niger (ONERSOL) jusqu’en 1985.

Carte du Niger

Par la suite, il fut le recteur de l’université de Niamey de 1979 à 1983, puis professeur de sciences physiques à la faculté des sciences de Niamey de 1989 à 1991. Depuis, le professeur et scientifique était régulièrement sollicité en tant que consultant en Algérie, en Tunisie, à l’UNESCO. Il a aussi publié plusieurs ouvrages dont « L’Éducation en Afrique » en 1964 ; « Études Théoriques et Expérimentales de la répartition de l’énergie du rayonnement concentré dans le plan focal de miroirs paraboliques précis ».

Père de deux enfants, Abdou Moumouni Dioffo était marié à Moumouni Aissata, docteur en mathématiques. Après sa mort, une fondation a été créée par ses parents, amis et collègues[5].

Formations

Il a effectué ses études à l’école régionale de Zinder, au Niger entre 1936 et 1942, puis à l’école primaire supérieure de Niamey, au Niger entre 1942 et 1944. Abdou Moumouni Dioffo poursuit ses études à l’École normale William Ponty de Sébikotane, au Sénégal, de 1944 à 1947. Il entre en 1948 au Lycée Van Hollzenhoven de Dakar où il obtient le Brevet de capacité colonial,Mathématiques élémentaires,en 1949. Il est admis en préparation aux grandes écoles au Lycée Saint-Louis de Paris (1949-1951). Il obtient à l'Université de Paris Sorbonne,une licence de sciences physiques en 1953; un diplôme d’études supérieures de sciences physiques en 1954 et un doctorat d’État des sciences physiques en 1967. ces deux ont servi lors de sa participation à la conception de différentes machines à énergie solaire. La première thèse est intitulée « Étude théorique et expérimentale de la répartition de l’énergie du rayonnement concentré dans le plan focal de miroirs paraboliques précis », et la seconde « Étude théorique de caractéristiques optiques (réflexion, absorption, transmission) d’un système de lames diélectriques » . Abdou Moumouni Dioffo est agrégé des sciences physiques [6].

Carrière

Pr Abdou Moumouni a enseigné d'abord au Lycée Van Vollenhoven de Dakar (1956 à 1958 ), puis au Lycée Donka de Conakry (1958 à 1959) en suite au Collège classique et moderne de Niamey (1959 à 1961). Il a également enseigné à l'École normale supérieure de Bamako (1964 à 1969) et au Cours post-universitaire en énergie solaire de la Faculté de Perpignan en France (1974 à 1975)[7].

En tant que chercheur, il crée et dirige le Laboratoire de l’énergie solaire de la République du Mali (1964 à 1969). De retour au Niger à partir de 1969, il dirigea l’Office de l’énergie solaire du Niger (ONERSOL) jusqu’en 1985. Il est recteur de l’Université de Niamey de 1979 à 1982, et professeur de sciences physiques à la Faculté des sciences de 1975 à 1991.

le Professeur Abdou Moumouni Dioffo a Présidé le Conseil Scientifique du CRES[note 1], la CEAO et le CILSS (1989 à 1991)[8]. Il est le Consultant du gouvernement algérien en 1968 ; de l’UNESCO sur les problèmes de l’éducation en Afrique de 1967 à 1968 ; de la Société Tunisienne d’Électricité et du Gaz (STEG) sur les possibilités d’utilisation de l’énergie solaire; de la Fondation internationale pour les Sciences (SUEDE) pour l’attribution de bourses d’études en énergie solaire; de la Banque africaine de développement sur les énergies renouvelables de 1988 à 1990; du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale en 1989.

Lors du premier Congrès mondial sur l’énergie solaire organisé à Rome en , le Niger, tout comme certains pays de la sous-région, s’est engagé dans la recherche et le développement orientés vers l’énergie solaire. À cet effet, une institution fut créée, en 1965, sous la dénomination de « Office national de l’énergie solaire » (ONERSOL). Amorcés dans le cadre d’une modeste entreprise de R&D et de production, avec les moyens limités de l’époque, les premiers efforts de production de systèmes fonctionnant à l’énergie solaire furent réalisés sous la conduite de l’ingénieur martiniquais Bernard Bazabas, à partir de matériaux locaux de récupération, le souci étant de minimiser les coûts.

En 1969, le Pr Abdou Moumouni fut nommé à son tour directeur de l’ONERSOL. L’ONERSOL est devenue en 1998 le Centre National d’Énergie solaire (CNES). Le Centre conçoit et perfectionne des procédés et des machines qui fonctionnent à l’énergie solaire ou autres énergies renouvelables.

Sa mission principale était d’effectuer des mesures de l’énergie solaire mais aussi faire des études des prototypes existants ainsi sur de futurs prototypes. Il possédait le statut d’Établissement Public à caractère Administratif et était rattaché au Ministère des Travaux Public.

En 1975, par l’intervention d’une première structuration, permis à l’ONERSOL de devenir un établissement public à caractère industriel et commercial sous la tutelle du Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche. Pour se faire, elle fut divisée en deux parties : la Recherche qui a pour objectif de promouvoir la recherche sur les énergies renouvelables et la Fabrication qui est chargée de la production et commercialisation des produits conçu par la partie Recherche.

En 1982 après à la faillite de la partie Fabrication et Commercialisation, une nouvelle restructuration s’est faite. Cette dernière fût la transformation du secteur Recherche en EPA nommée « Centre National de Recherche en Énergie Nouvelles et Renouvelable » ainsi que la transformation du secteur Fabrication et Commercialisation en une société d’économie mixte : la « Société Nigérienne d’Énergie Nouvelles ».

Elle devient le CNES en 1997 à cause de la situation de réforme engagée et inachevée et de conjoncture économique peu favorable pour l’ONERSOL qui a entrainé la liquidation du secteur Fabrication.

Les principaux systèmes commercialisés dans le domaine de la thermique sont : les capteurs plans à double vitrage (entre 1973 et 1989) ;les chauffe-eau solaires (avec un succès entre 1976 et 1984) ; les distillateurs solaires (1984) ; les cuisinières et fours solaires (depuis les années 1970) ; le séchoir solaire qui n’a pas eu de retombée commerciale autre que le ICARO.

Tandis que les systèmes commercialisés dans le domaine de la thermodynamique sont : le moteur solaire thermodynamique à cycle de Rankine[note 2] du fréon 11 ou 113 (construit 1979/80, testé en 1980/82 mais remis en local en 1984) et le four solaire à miroir réflecteur de forme paraboloïde éclairé par deux héliostats mobiles (début du projet en 1978/81).

Tous les travaux se nourrissent de l’œuvre entreprise par le Pr Abdou Moumouni et son équipe entre les années 1960 et 1980, et la poursuivent.

Moumouni et son équipe conçurent et fabriquèrent les panneaux solaires pouvant chauffer le gaz pour l’alimenter. C’est cette pompe qui fut installée en 1972 à Bossey-Bangou, ce petit village à quelques encablures de Niamey.

Distinctions

  • Commandeur de l’Ordre national du Niger ;
  • Officier des Palmes académiques du Niger ;
  • Prix « Guinness Awards for scientific achievement » ;
  • Diplôme de la médaille d’or de l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle.

Bibliographie

  • Livre hommage à Abdou Moumouni : Abdou Moumouni Dioffo (1929-1991), Éditions science et bien commun (lire en ligne).
  • « L’Éducation en Afrique », Paris, Maspero, en 1964, de 400 pages.
    Ce livre a été réimprimé en 1967, 1998 et 2019.
  • « L’Énergie solaire dans les pays africains », Présence africaine, en 1964, réédité en 2018.

Articles et communications scientifiques

  • « Nouveaux résultats expérimentaux relatifs à la courbe de répartition de l’énergie du rayonnement concentrée dans le plan focal de miroirs paraboliques précis de type projecteur » de D.C.A.C.R., Acad. Sciences, Paris, 1966, Th., 263 pages ;
  • « Justification théorique des résultats expérimentaux relatifs à la répartition de l’énergie concentrée dans le plan focal de miroirs paraboliques précis », C.R. Hebdomadaire séance Académie de Sciences de Paris, 1966.
  • « Analyse des particularités du fonctionnement des radiomètres thermoélectriques à disques récepteurs absorbants en régime permanent et variable », Revue générale de thermique, vol. VII, no 74,  ;
  • « Étude théorique des caractéristiques optiques d’un système de lames électriques : application à la discussion de la polarisation de la lumière par réfraction (piles de glaces) dans le cas de lames à pouvoir absorbant non négligeable », Revue d’optique théorique et expérimentale, T. 47, no 2, , p. 49-68 et no 3, , p. 117-129, Paris ;
  • « Contribution à l’étude d’un système thermoélectrique alimentant un réfrigérateur thermoélectrique », Advanced Energy Conversion, Philadelphia, É.-U ;
  • « Étude et expérimentation d’un chauffe-eau solaire adapté aux conditions du Sahel », communication au Congrès « Le Soleil au service de l’homme », UNESCO, Paris, 1973 ;
  • « Étude et expérimentation d’un miroir cylindro-parabolique », communication au Congrès « Le Soleil au service de l’Homme », UNESCO, Paris, 1973 ;
  • « Le moteur solaire ONERSOL[note 3]», conférence sur les applications de l’Énergie solaire. Toulouse, 1977 ;
  • « Le capteur solaire ONERSOL », conférence sur les applications de l’Énergie solaire, Toulouse, 1977
  • « Les possibilités et limites des énergies renouvelables en Afrique », BAD, Banque Mondiale, PNUD, 1990 ;
  • « A solar energy utilization for developing countries », in Solar Energy in Developing countries: perspectives and Prospects: a report of an ad hoc panel of the board on science and technology for international development, National Academy of science, Washington, 1972, p. 32-39 ;
  • Brevet d’invention no 55 407 04897 – « Chauffe-eau solaire adapté aux conditions climatiques du Sahel et plus généralement de pays à climat tropical », , Yaoundé ;
  • Brevet d’invention no 55 408 04898 – « Moteur à vapeur de fréon et à taux de détention fonctionnant entre les températures de 180° et 230° à la chaudière et 30°-35° au condenseur »,  ;
  • Brevet d’invention no 55 409 04898 – « Ensemble capteur constitué par trois étages de collecteurs plans fixés et un miroir cylindro-parabolique tournant, réalisant une chaudière solaire produisant de la vapeur et de la température », à Yaoundé. [se basant sur les annexes 1 à 5].

Notes et références

Notes

  1. Centre de Ressources pour l'Enseignement des Sciences
  2. Le cycle de Rankine est un cycle thermodynamique endoréversible qui comprend deux isobares et deux adiabatiques
  3. Office Nationale de l’Énergie Solaire du Niger

Références

  1. « Nigercultures | Abdou Moumouni », sur web.archive.org, (consulté le )
  2. « L'Afrique en marche - Le père de l’énergie solaire au Niger, un savant de renommée internationale », sur RFI, (consulté le )
  3. « Personnes », sur Africultures (consulté le )
  4. Abdou Moumouni Dioffo (1929-1991).
  5. Niger Express, « 1ère édition de la "Journée du Savoir" célébrant la mémoire du Professeur Abdou Moumouni Dioffo : ‘’Les énergies renouvelables, une arme de développement massif’ », sur Niger Express | Le Site d'Informations sur le Niger, (consulté le )
  6. « Africiné », sur www.africine.org (consulté le )
  7. Frédéric Caille, « Abdou Moumouni Dioffo : bien plus que le soleil ! », sur L'Afrique solaire (consulté le )
  8. XibniY, « Hommage à Abdou Moumouni - MS - ibni », sur XibniY : BLOG D'IBNI OUMAR (consulté le )
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