Abbaye Notre-Dame d'Ardorel

L’abbaye de Notre-Dame d'Ardorel est une ancienne abbaye bénédictine puis rapidement cistercienne, ruinée par les guerres de religion, située à Payrin-Augmontel, située non loin de Mazamet dans le Tarn.

Abbaye d'Ardorel
Nom local Abbaye de l'Arborel
Diocèse Archidiocèse d'Albi
Patronage Notre-Dame
Numéro d'ordre (selon Janauschek) CCLXXIV (274)[1]
Fondation 1114
Début construction 1114
Fin construction 1114
Origine religieuse Bénédictins
Cistercien depuis 1124
Dissolution 1587
Lignée de Pontigny
Abbayes-filles Valmagne
Sira
Jau
Congrégation Cisterciens
Période ou style

Coordonnées 43° 32′ 31″ nord, 2° 20′ 31″ est [2]
Pays France
Province Languedoc
Département Tarn
Commune Payrin-Augmontel
Géolocalisation sur la carte : Midi-Pyrénées
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : Tarn

Histoire

Une fondation bénédictine

L'abbaye fut fondée à la fin du XIe siècle, et suivait la règle de saint Benoît[2]. Un document atteste de son existence en 1114[3]. Le nom « Ardorel » signifierait « terre de labour »[4]

Le changement de règle avec Cécile de Provence

En 1124, sous l'influence de Cécile de Provence, femme de Bernard Aton IV Trencavel, des moines viennent de l'abbaye de Cadouin, sous la direction de leur abbé, Élie, pour fonder un monastère cistercien à l'Ardorel. Mais on ignore ce qu'il advient des bénédictins qui les précèdent, comme on ignore pourquoi l'abbaye ne fut comptée comme fille de la branche de Pontigny qu'à partir de 1147[5]. Cécile de Provence fait de nombreuses donations à l'abbaye, et choisit par ailleurs d'y être enterrée. Le premier abbé, une fois Élie retourné à Cadouin, est un certain Foulque[6].

Prospérité

Cécile de Provence fait de nombreux dons à l'abbaye, soit directement, soit par l'intermédiaire de ses vassaux, les seigneurs du Vintrou, d’Hautpoul et de Miraval. La réputation de la congrégation était si grande que même des cathares comme Jourdain, fils de Bertrand de Saissac lui font des dons en 1283[3],[4]. Pendant près de 400 ans les moines d’Ardorel mènent une vie simple et fructueuse, entre travaux des champs et prières, dans la forêt entre les villages de Payrin et d’Augmontel. Puis les guerres de religion qui la confrontent aux protestants qui tiennent la vallée du Thoré affaiblissent l’abbaye.

Le déclin et la fin de l'abbaye

À partir du XVIe siècle, la réputation comme la prospérité de l'abbaye diminuent, en particulier avec l'instauration du régime de la commende. En 1586, durant les guerres de Religion, un parent de l'abbé converti en secret au calvinisme s'introduit dans le monastère et ouvre les portes à des spadassins qui assassinent les moines et en jettent les cadavres dans un puits. Quelques survivants (ou qui avaient quitté le monastère à temps) poursuivent la vie monastique à la grange de la RodeLempaut), qui dépendait de l'Ardorel[3],[4],[7].

Architecture et description

Un puits, quelques soubassements, les fondations de l’église et de la grande salle capitulaire, des pans de murs envahis par la végétation sont les seuls vestiges à l’abandon de cet ensemble autrefois remarquable, situé aujourd’hui en terrain militaire inaccessible au public.

Filiation et dépendances

Notre-Dame d'Ardorel est fille de l'abbaye de Cadouin. En pleine expansion l'abbaye ne tarde pas à fonder deux abbayes filles : l'abbaye de Valmagne, en 1138, qui connaît à son tour une grande prospérité (trois cents moines à son apogée), dans l'Hérault, puis celle de Saint-Sauveur de Sira, dans les Pyrénées-Orientales, en 1139. Par ailleurs, l'abbaye Sainte-Marie de Jau, quoique antérieure, vient se placer dans sa filiation en 1162[4].

Le domaine de l’abbaye s’étend sur les paroisses d'Aiguefonde (Saint-Pierre de Fronze et Fontalba), Roussoulp, Saint-Alby, Aussillon, Caucalières. Elle dispose de granges dont celles  :

  • du mas de Fronze donné par Huc du Vintrou et sa femme en 1163,
  • de la Rode (à Lempaut) sur des terres données par Jourdain de Saissac le et accrues durant les siècles suivants[8]
  • à Augmontel, hameau créé par les moines, leurs fermes portent les noms de Mirassou, Cantegrel, La Crozes.

Références

  1. (la) Leopold Janauschek, Originum Cisterciensium : in quo, praemissis congregationum domiciliis adjectisque tabulis chronologico-genealogicis, veterum abbatiarum a monachis habitatarum fundationes ad fidem antiquissimorum fontium primus descripsit, t. I, Vienne, Vindobonae, , 491 p. (lire en ligne), p. 201.
  2. « Abbaye de l'Ardorel », sur http://www.cistercensi.info, Ordre cistercien, (consulté le ).
  3. Nicolas Bénassi, « L'Ardorel - le passé presque oublié », sur http://nikoland.com, Bulletin N°XXXIV de la Société des Sciences Arts et Belles-Lettres du Tarn (consulté le ).
  4. « Abbaye d’Ardorel », sur http://www.mairie-payrin-augmontel.fr, Payrin-Augmontel (consulté le ).
  5. Vincent Ferras, « Abbaye Notre-Dame d'Ardorel », sur http://data.bnf.fr, Bibliothèque nationale de France, (consulté le ).
  6. La création de l'Arborel
  7. Château de la Rode : Historique.
  8. « Fin XVIe – XVIIe siècle », sur https://larode-ardorel.monsite-orange.fr, Histoire de La Rode (Lempaut - Tarn) (consulté le ).

Voir aussi

Bibliographie

  • Dom Claude de Vic, dom Joseph Vaissette, Histoire générale de Languedoc, p. 616-617, (lire en ligne)
  • Hélène Morin-Sauvade, La filiation de l'abbaye de Bonnevaux, p. 103-120, dans Unanimité et diversité cisterciennes: filiations, réseaux, relectures du XIIe au XVIIe siècle, Publications de l'université de Saint-Étienne, Saint-Étienne, 2000 (ISBN 2-86272-177-8) (extraits)

Articles connexes

Lien externe

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