Abbaye Saint-Michel de Saint-Mihiel

L'abbaye Saint-Michel de Saint-Mihiel, également appelée église Saint-Michel de Saint-Mihiel est une ancienne abbaye bénédictine située à Saint-Mihiel, dans la Meuse.

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Abbaye de Saint-Mihiel

Vue de l'aile abritant l'hôtel de ville ainsi que le chœur de l'abbatiale.
Présentation
Culte Catholicisme
Type Abbaye
Début de la construction VIIIe siècle
Protection  Classé MH (1982) Façades, toitures, salles capitulaires, galeries du cloître
 Inscrit MH (1975) Bibliothèque, escalier d'honneur[1]
Géographie
Pays France
Région Lorraine
Département Meuse
Ville Saint-Mihiel
Coordonnées 48° 53′ 24″ nord, 5° 32′ 30″ est
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : Lorraine
Géolocalisation sur la carte : Meuse

Fondée à l'époque mérovingienne, elle devint un centre d'études majeur sous les Carolingiens avec l'abbé Smaragde, et le resta jusqu'au XVIIIe siècle, notamment grâce à sa bibliothèque[2]. Celle-ci fut entièrement reconstruite au XVIIIe siècle, dans une configuration maintenue jusqu'à aujourd'hui.

Historique de l'édifice[3]

C'est en 708 ou 709 que l'abbaye fut fondée par le comte Wulfoalde et sa femme Adalsinde, mais d'abord installée sur la côte de Castellion ou Châtelet, près du ruisseau appelé Marsoupe. L'établissement fut illustré au début du IXe siècle par l'abbé Smaragde de Saint-Mihiel, un proche de l'empereur Louis le Pieux, qui accorda cinq diplômes à l'abbaye entre 816 et 826. Vers 820, l'abbé Smaragde organisa le déplacement du monastère pour l'installer au bord de la Meuse, près d'un village appelé alors Godinécourt (rebaptisé depuis Saint-Mihiel).

  • 1044 à 1050 : reconstruction de l'abbaye et érection d'un clocher roman
  • 1050 à 1076 : construction de la tour-porche de l'abbatiale de style ottonien ; consécration en 1068 ou 1069 par l'archevêque de Trèves et les évêques de Toul et de Verdun
  • milieu du XIIe siècle : construction des autres parties de l'abbaye.
  • XVIe : reconstruction de l'étage supérieur de la tour-porche (effondrement de la flèche en 1550) et de l'intégralité de la nef dans le style bénédictin de l'époque.
  • début du XVIIe : modifications d'une partie de la nef et des bas-côtés.
  • XVIIIe : les bâtiments attenant à l'abbatiale sont reconstruits (bibliothèque bénédictine qui renferme près de 9 000 ouvrages dont 74 manuscrits et 86 incunables).
  • 1790 : dissolution de l'abbaye bénédictine, dont les bâtiments sont d'abord affectés au palais de justice et à la prison.

La bibliothèque bénédictine

Bibliothèque bénédictine de Saint-Mihiel.

Depuis la fondation de l'abbaye à l'époque carolingienne, les bénédictins, fidèles à leur réputation d'érudits, constituèrent une bibliothèque au fil des siècles. Initialement composée de manuscrits, la bibliothèque s'étoffe très vite avec l'invention de l'imprimerie au XVe siècle. Au XVIIIe siècle furent édifiées deux salles dont une de 50 mètres de long, permettant le classement de plus de 10 000 ouvrages.

Fait étonnant en France, la bibliothèque ne fut pas dispersée ou déplacée après la Révolution. Ainsi après un abandon notable, la collection fut confiée à la municipalité en 1848, et de fait est depuis toujours préservée dans des bâtiments conçus pour la conserver. En dépit de pertes et vols après la Révolution et de l'endommagement d'une partie du bâtiment en 1918, la bibliothèque bénédictine de Saint-Mihiel conserve toujours près de 9 000 ouvrages dont 74 manuscrits et 86 incunables) ainsi que 1 150 imprimés du XVIe siècle. La collection n'est pas exclusivement religieuse, au XVIIe siècle, 3 441 livres traitent de sujets profanes, notamment d'histoire civile, d'œuvres littéraires, de droit, des sciences et techniques, etc.

Le musée d'Art sacré

Depuis 1998, le rez-de-chaussée de l'aile abritant la bibliothèque a été organisé en musée départemental. Un premier musée avait été fondé en 1906 dans l'abbaye, mais la volonté était forte de créer un lieu permettant de conserver la riche orfèvrerie sacrée, ainsi que l'art sculptural du département de la Meuse. En effet de nombreuses communes de la Meuse ont fait dépôt au département de leurs pièces les plus riches, notamment classées monument historique, afin d'assurer leur protection contre le vol et de permettre une exposition aisée au public[6].

La Pâmoison de la Vierge

Pâmoison de la Vierge à Saint-Mihiel.

Il s'agit d'une œuvre maîtresse de Ligier Richier classée au patrimoine historique en 1897 et conservée dans l'église Saint-Michel à Saint-Mihiel. Les personnages sont de grandeur nature, taillés dans du noyer. La statue date d'avant 1532.

À l'origine elle était peinte. Les restaurations récentes ont permis de retrouver les traces de coloris: bleu azur pour le manteau de la Vierge, or et rouge vermillon pour la tunique de saint Jean. L'évanouissement de la Vierge en tant que sujet d'une scène sculptée se répand aux environs du XVe siècle. La Vierge vient de s'évanouir, ses bras pendent, ses mains sont inertes. Les mains de saint Jean viennent soutenir la Vierge pour éviter sa chute.

Le musée du Louvre conserve une tête du Christ provenant du groupe de Saint-Mihiel dont les autres parties ont disparu au cours des guerres et des révolutions[8].




Galerie

Notes et références

Voir aussi

Bibliographie

  • Dom Augustin Calmet, « Des abbés de Saint-Mihiel, ordre de S. Benoît », dans Histoire ecclésiastique et civile de Lorraine, qui comprend ce qui s'est passé de plus mémorable dans l' archevêché de Trèves, et dans les évêchés de Metz, Toul et Verdun, depuis l'entrée de Jules César dans les Gaules jusqu'à la mort de Charles V, duc de Lorraine, arrivée en 1690, chez Jean-Baptiste Cusson, Nancy, tome 3, 1728, col. CLVII-CLX (lire en ligne)
  • Chanoine Charles Aimond, « Les nécrologes de l'abbaye de Saint-Mihiel », dans Mémoires de la Société des lettres, sciences et arts de Bar-le-Duc, tome 44, 1922-1923, p. 1-206 (lire en ligne)
  • Hubert Collin, L'abbatiale de Saint-Mihiel, dans Congrès archéologique de France. 149e session. Les Trois-Évêchés et l'ancien duché de Bar. 1991, p. 293-339, Société Française d'Archéologie, Paris, 1995, (lire en ligne)
  • Joseph de L'Isle, Histoire de la célébre et ancienne Abbaye de St Mihiel [en Lorraine], précédée de cinc discours preliminaires, avec l'abrégé de la vie du Cardinal de Retz et de plusieurs grands hommes, [lire en ligne]

Articles connexes

Liens externes

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