AJ+

AJ+ est un média par internet lancé en 2014 faisant partie du groupe d'Al Jazeera Media Network diffusé en quatre langues : anglais, espagnol, arabe et français. Il s'agit d'un service de courtes vidéos sous-titrées s'affranchissant des médias traditionnels comme la télévision ou les journaux. Il se diffuse via les réseaux sociaux, comme YouTube, Facebook ou Twitter, les « personnes qui ont un mode de consommation de l'information différent » et les plus jeunes.

AJ+

Création
Propriétaire Al Jazeera Media Network
Slogan « Connectez-vous. Informez-vous. Impliquez-vous. »
Langue Anglais, espagnol, arabe et français
Pays Monde via internet
Statut Généraliste
Siège social Doha, Qatar
Site web ajplus.net
Diffusion

Histoire

Le média voit le jour en 2014 au sein du groupe Al Jazeera Media Network[1]. Il opte pour un format s'éloignant des médias traditionnels en utilisant des vidéos courtes comme support[2].

Se voulant plus « moderne », le média les partage sur les réseaux sociaux afin de toucher le segment des « personnes qui ont un mode de consommation de l'information différent »[3] et les plus jeunes[4],[5].

Ligne éditoriale

Interrogée en 2018 par Libération, la directrice de la rédaction Dima Khatib, syrienne et palestinienne, explique vouloir « être la voix de tout le monde », et « offrir plus d’espace aux moins privilégiés, faire entendre la voix de ceux qui n’en ont pas »[2].

La ligne éditoriale de la rédaction française[6] mêle sujet d'actualité et reportages insolites, propres à favoriser leur partage[2]. Les thématiques ayant trait à l’égalité femmes-hommes, aux droits LGBT+, aux discriminations et à la préservation de l’environnement sont nombreux[2]. Le site se veut progressiste au regard des législations moyen-orientales et se dit indépendant du régime qatari, bien que son ton se révèle généralement très critique envers Israël et l'Arabie saoudite (deux pays rivaux de l'émirat) et largement complaisant avec les violations des droits au Qatar[2].

Ce média fait l'objet de critiques de la part du journal Marianne qui y voit sous couvert d'un progressisme féministe et LGBT un outil de propagande du Qatar dont une « fascination pour la notion de races, l'omniprésence des indigènes de la République, l'obsession pour le conflit israélo-palestinien, la promotion du voile, des partis pris et un soutien à Tariq Ramadan »[7]. Dénonçant en la succursale francophone d'Al Jazeera « un instrument du soft power de l'émirat du Golfe », l'hebdomadaire relève également qu'une enquête de la chaîne sur les conditions de travail des ouvriers dans l'émirat qatari se transforme en « un spot promotionnel pour le Qatar[8]. »

Il en est de même pour Libération, qui y voit un « outil de soft power » du régime de Doha[2] : « Sur le plan diplomatique, seuls deux pays semblent exister à ses yeux. L’Arabie Saoudite, ennemie intime du Qatar, qu'AJ+ pilonne pour son rôle dans la guerre du Yémen. Et Israël, traité à sens unique, en oppresseur du peuple palestinien », rapporte le journaliste Jérôme Lefilliâtre[2].

En , AJ+ provoque un tollé sur les réseaux sociaux lorsque le média affirme que la pensée des Lumières est à l'origine du suprémacisme blanc, notamment en faisant tenir à Montesquieu des propos erronés[9]. Face à la polémique, AJ+ retirera la vidéo incriminée[9].

Diffusion d'une vidéo aux « accents négationnistes »

En , le média avait déjà été dénoncé par Conspiracy Watch après la publication d'une vidéo « aux relents négationnistes » sur sa déclinaison en langue arabe[10]. Libération, qui parle d'une vidéo aux « accents négationnistes », rapporte :

« Dans la vidéo, les deux journalistes affirmaient que la “narration” sur les Nazis ayant tué six millions de Juifs pendant la Seconde Guerre mondiale (1939-1945) avait été “adoptée par le mouvement sioniste”. »

Les deux journalistes sont par la suite suspendus par le groupe Al Jazeera Media Network[11].

Notes et références

  1. « Le mot - AJ+ », sur Libération, (consulté le ).
  2. Jérôme Lefilliâtre, « Avec AJ +, Al-Jezira séduira le genre oumma », sur Libération, (consulté le ).
  3. « AJ+, le nouveau-né d'Al-Jazeera pour la génération smartphones et réseaux sociaux », sur L'Express, .
  4. Sylvain Trinel, « AJ+ se lance en France pour concurrencer Brut », sur IGN, .
  5. « AJ+ : des vidéos virales made in Al Jazeera », sur www.franceinter.fr (consulté le ).
  6. Dirigée par la Française Kheira Tami et qui comporte 22 personnes dont 12 journalistes.
  7. « "AJ+ français" : quand la propagande du Qatar se cache derrière un progressisme féministe et LGBT », Hadrien Mathoux, marianne.net, le 25 avril 2018.
  8. Hadrien Mathoux, « Quand AJ+ transforme une enquête sur la vie des ouvriers au Qatar en clip de propagande », marianne.net, 24 octobre 2018, lire en ligne.
  9. « Vu sur AJ+ (et supprimé) : la pensée des Lumières à l'origine du suprémacisme blanc… », Louis Nadau, marianne.net, le 9 août 2010.
  10. « Al-Jezira suspend deux reporters pour une vidéo aux accents négationnistes sur l'Holocauste », sur Libération.fr (consulté le ).
  11. « AJ+ en arabe diffuse (puis retire) une vidéo éducative aux relents négationnistes », conspiracywatch.info, 18 mai 2019, lire en ligne.

Lien externe

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