503e régiment de chars de combat

Le 503e régiment de chars de combat est une unité, créée le , qui a participé aux deux conflits mondiaux. Amalgamé au 501e RCC pour former le 501e-503e régiment de chars de combat, une unité équipée de 80 char AMX Leclerc, le régiment a finalement été dissous le .

503e régiment de chars de combat

Insigne régimentaire du 503e RCC

Création 1918
Dissolution 2009
Pays France
Branche Armée de terre
Type Arme blindée cavalerie
Rôle Régiment de chars de combat
Garnison Mourmelon-le-Grand
Devise « Feux et foi »
ou
« Du chic et du cran »
Inscriptions
sur l’emblème
Soissonnais 1918
Montdidier 1918
Vauxaillon 1918
La Lys 1918
Anniversaire Saint Georges
Guerres Première Guerre mondiale
Seconde Guerre mondiale
Fourragères Aux couleurs du ruban de la Médaille militaire avec olives aux couleurs du ruban de la Croix de Guerre 1914-1918 puis aux couleurs du ruban de la Croix de Guerre 1939-1945
Décorations Croix de guerre 1914-1918
huit palmes
trois étoiles
Croix de guerre 1939-1945
deux palmes

Création et différentes dénominations

  • 1916 : création de l'artillerie d'assaut
  • 1918 : création, le , du 503e régiment d'artillerie spéciale (503e RAS)
  • 1920 : devient le 503e régiment de chars de combat (503e RCC)
  • 1939 : le régiment devient le 503e groupe de bataillons de chars (503e GBC)
  • 1940 : dissolution du groupement
  • 1951 : nouvelle création du 503e RCC
  • 1994 : amalgamé au 501e RCC[1], il devient le groupe d'escadrons 503 du 501e-503e RCC
  • 2009 : dissolution, le , du GE 503, le régiment reprend le nom de 501e RCC

Historique des garnisons, campagnes et batailles

Garnisons

Première Guerre mondiale

Le 503e régiment d'artillerie spéciale est issu de l'artillerie d'assaut créée en 1916. Né le par la réunion des 7, 8 et 9e bataillons de chars légers, le 503e RAS comprend à sa formation les unités suivantes :

  • 7e BCL
    • AS 319
    • AS 320
    • AS 321
  • 8e BCL
    • AS 322
    • AS 323
    • AS 324
  • 9e BCL
    • AS 325
    • AS 326
    • AS 327

Le régiment est engagé dans la bataille de la Marne pour colmater la poche de Château-Thierry. En trois jours de combat dans le Soissonnais, les bataillons fournissent 40 heures de marche dont 30 de combat. Le régiment est ensuite envoyé en Picardie et se couvre de gloire à Montdidier. En , revenu dans la région de Soissons, le régiment participe, dans le cadre de la 10e armée, à l'exploitation de la contre-attaque Mangin. Commençant par le dégagement de Soissons, les trois bataillons ont comme axe de marche Vauxaillon. Ils repoussent l'ennemi jusqu'au Chemin des Dames d'où était partie l'offensive allemande du . En octobre et en , ils poursuivent les troupes allemandes en déroute et terminent la campagne sur la Lys en Belgique[3].

Entre-deux-guerres

Chars Renault FT du 503e RCC à la revue du à Longchamp.

Deuxième Guerre mondiale

Lors de sa dissolution, le , le 503e RCC donne naissance à quatre bataillons de chars de combats qui seront ventilés dans différents groupes de bataillons de chars

  • GBC 503 du lieutenant-Colonel Hudry
    • 3e bataillon de char de combat, anciennement II/503e RCC (Versailles - 45 chars R35)
    • 7e bataillon de char de combat, anciennement I/503e RCC (Versailles - 45 chars FCM 36)
  • GBC 513
    • 29e bataillon de char de combat (63 chars Renault FT)
  • GBC 518
    • 33e bataillon de chars de combat (63 chars Renault FT)

Le nouveau GBC 503 est constitué de 3 bataillons de chars légers[4] et est affecté à la 2e armée :

Le , deux bataillons du GBC 503, équipés chacun de 45 FCM 36, sont déployés à proximité du verrou de Stonne et en Argonne. Les 4e et 7e BCL mènent des combats désespérés pour dégager les unités d'infanterie françaises encerclées. Ils se sacrifient sur place pour tenter d'arrêter la percée de la Panzer division du général Guderian. Les 9 et 10,le 4e BCC combat sur l'Aisne, à Voncq, devant Vouziers, au sud des Ardennes.

De 1945 à 2009

Le , le 503e RCC est recréé à Mourmelon. Le régiment est équipé des nouveaux chars ARL 44 et de chars lourds Panther.

En 1952, il reçoit des M47 Patton.

Durant la guerre d'Algérie, de 1956 à 1963, le régiment est transformé en centre d'instruction du personnel avant leur départ en Algérie.

En 1963, il redevient un régiment de chars et, en 1966, après avoir participé à l'expérimentation, il est le premier régiment à recevoir l'AMX 30 B et se spécialise dans le franchissement des coupures en submersion. Son cinquième escadron (escadron porté) se voit doté de transports de troupe amphibies AMX-10 P, ayant pour mission d'assurer la protection de la zone de franchissement.

En 1982, le 503e RCC a encore le privilège d'être équipé des premiers chars AMX 30 B2.

En 1990, le chef d'état major de l'armée de terre décide de créer, à titre expérimental, un régiment de chars de combat à 80 chars Leclerc - dénommé RC 80 - constitué de deux groupes d'escadrons (GE) formés respectivement par le 4e régiment de dragons et le 503e RCC. Le , tandis que le 501e RCC est dissous à Rambouillet, le groupe d'escadrons du 4e régiment de dragons prend l'appellation de "groupe d'escadron 501" et forme, avec le GE 503, le 501e-503e régiment de chars de combat.

La dissolution du groupe d'escadrons 503 intervient le . Les 239 militaires qui appartiennent encore au GE 503 renforcent la nouvelle unité qui reprend le nom de 501e RCC. Le quatrième escadron de combat du 501e, projeté en Nouvelle-Calédonie en 2009, puis au Liban l'année suivante, a été créé à partir du 1er escadron du 503e.

Les hommes du nouveau régiment portent désormais de manière permanente le béret noir, l'insigne et la fourragère du 501e mais conservent les traditions du 503e RCC.

Symbole de la dissolution, l'étendard du 503e RCC a été roulé et remis pour la dernière fois au colonel Nimser, dernier commandant le 501e-503e RCC.

Mission

Comme le régiment, le GE 503, partage son activité entre les entraînements en métropole et les missions à l'étranger. Il participe aux relèves en ex-Yougoslavie et au Kosovo et s'est trouvé engagé ces dernières années sur tous les théâtres d'interventions extérieures (Tchad, Liban, Koweït, République centrafricaine, mais aussi Sénégal, Côte d'Ivoire Guyane et Afghanistan).

Organisation

Le GE 503 comprend 40 chars Leclerc et est soutenu par deux escadrons de moyens généraux et de maintenance qu'il partage avec le GE 501. Il est projetable et peut participer à des missions extérieures de manière autonome.

Matériels

Le 501e-503e RCC au complet est constitué de 80 chars, 500 blindés et véhicules divers et de 1 300 hommes :

  • Chars Leclerc
  • Véhicules blindés légers (VBL)
  • Véhicules de l'avant blindés (VAB)
  • Radars RASIT
  • Véhicules et blindés de dépannage
  • Véhicules de transport
  • Dépanneur chars leclerc (DCL)

Traditions

Devise

"Feux et foi" ou "Du chic et du cran"

Insigne

Le second type d'insigne réunit dans une même composition les deux attributs traditionnels des chars, sans y ajouter le moindre symbole spécifique au 503e régiment de chars de combat excepté son numéro.

Étendard

L'étendard du 503e régiment de chars de combat

Les noms des batailles s'inscrivent en lettres d'or sur l'étendard[5] :

Citations

« Magnifique unité de combat qui a pris une part glorieuse aux journées du 26 et 30 septembre 1918, frayant le chemin de sur plus de 6 km de profondeur à l'Infanterie de deux divisions successives, malgré l'âpre résistance de l'ennemie et de nombreuses contre-attaques. »

 Maréchal Pétain, 1918 - AS 307, 308, 309

« Unité d'élite. A fait preuve des plus belles qualités manœuvrières et d'une bravoure absolue au cours des combats. Malgré des pertes sévères, atteignant 50 % du personnel, a rempli sa mission avec une splendide abnégation et a donné la marque d'un esprit de sacrifice digne des traditions de l'ancienne AS »

 Général Huntziger, 1940.

Décorations

Fourragère, dite « fantaisie », aux couleurs de la médaille militaire et olives des croix de guerre 1914-1918 et 1939-1945(l'olive du bas doit être à demi jaune/vert et demi vert/rouge )

Contrairement aux règles, une décision ministérielle de 1951 a autorisé le régiment à porter sur la cravate de son étendard les palmes acquises par ses bataillons (5 palmes pour le 3e bataillon, 3 palmes pour le 7e bataillon), ainsi que trois fourragères. La Croix de Guerre 1914-18 avec huit palmes et trois étoiles.

La Fourragère aux couleurs du ruban de la Médaille militaire, avec olives aux couleurs du ruban de la Croix de guerre 1914-1918 et aux couleurs du ruban de la Croix de guerre 1939-1945.

En 1939, les unités suivantes portaient la fourragère aux couleurs du ruban de la Croix de Guerre 1914-18 et aux couleurs du ruban de la Médaille Militaire :

  • AS 319 : trois palmes
  • AS 320 : trois palmes
  • AS 321 : trois palmes
  • AS 307 : cinq palmes
  • AS 308 : cinq palmes
  • AS 309 : cinq palmes

Les trois dernières compagnies n'entrèrent dans la composition du 503e RCC qu'en 1935.
En 1918, elles contribuèrent à former le 501e RCC ce qui autorise ce régiment à revendiquer également la fourragère aux couleurs du ruban de la médaille militaire.

Refrain

« Pour se battre, tirer, bien marcher, le 5/3. »

Chefs de corps

Chef du 503e RCC de 1918 à 1940

Le colonel Herscher (sl) à la fin de son commandement au 503e RCC, en mars 1928.
  • 1918 - 1919 : chef de bataillon Michel
  • 1919 - 1919 : lieutenant-colonel Sabourdin
  • 1919 - 1922 : lieutenant-colonel Mahot
  • 1922 - 1926 : colonel de Torquat de la Coulerie
  • 1926 - 1928 : colonel Herscher (sl)
  • 1928 - 1930 : colonel Sauvage
  • 1930 - 1932 : colonel Martin
  • 1932 - 1934 : colonel Herlaut
  • 1934 - 1936 : colonel Stehle
  • 1936 - 1938 : colonel Boiron
  • 1938 - 1939 : colonel Buisson

Chef du 503e RCC de 1950 à 1990[6]

  • 1950 - 1951 : chef d'escadrons Marchal
  • 1951 - 1954 : lieutenant-colonel Marchal
  • 1954 - 1956 : lieutenant-colonel Potin
  • 1956 - 1957 : lieutenant-colonel Derringer
  • 1957 - 1958 : lieutenant-colonel Bezard
  • 1958 - 1959 : lieutenant-colonel de Montardy
  • 1959 - 1961 : lieutenant-colonel Potin
  • 1961 - 1964 : lieutenant-colonel Quenot
  • 1964 - 1966 : lieutenant-colonel Rouge
  • 1966 - 1968 : lieutenant-colonel Huberdeau
  • 1968 - 1970 : lieutenant-colonel Schlagdenhauffen
  • 1970 - 1972 : lieutenant-colonel Boidot
  • 1972 - 1974 : lieutenant-colonel Péret
  • 1974 - 1976 : lieutenant-colonel puis COL Dupont de Dinechin
  • 1976 - 1978 : lieutenant-colonel Caralp
  • 1978 - 1980 : lieutenant-colonel Lafont
  • 1980 - 1982 : lieutenant-colonel puis COL Vaujour
  • 1982 - 1984 : lieutenant-colonel puis COL Gouraud
  • 1984 - 1986 : colonel Forterre
  • 1986 - 1988 : colonel Maillard
  • 1988 - 1990 : colonel Avenel

Chefs du GE 503 de 1990 à 2009

  • 1990 - 1992 : lieutenant-colonel Humeau
  • 1992 - 1994 : lieutenant-colonel Tricoche
  • 1994 - 1996 : lieutenant-colonel Moreau
  • 1996 - 1998 : lieutenant-colonel Billières
  • 1998 - 2000 : lieutenant-colonel Gouraud
  • 2000 - 2002 : lieutenant-colonel Fuchs
  • 2002 - 2004 : lieutenant-colonel Hanus
  • 2004 - 2006 : lieutenant-colonel Vaglio
  • 2006 - 2008 : lieutenant-colonel Bottet
  • 2008 - 2009 : lieutenant-colonel Savary de Beauregard

Personnalités ayant servi au sein du régiment

  • Adrien Langumier, résistant et homme politique, brimé pendant son passage au régiment en 1922 car il était alors militant communiste[7].

Sources et bibliographie

  • Andolenko(général), Recueil d'historique de l'arme blindée et de la cavalerie, Paris, Eurimprim, 1968.
  • Historique du 503e régiment d'artillerie d'assaut, Paris, Fournier, , 30 p., lire en ligne sur Gallica.

Notes et références

  1. Le GE 501 est en fait le groupe d'escadrons du 4e régiment de dragons qui a pris l'appellation de « groupe d'escadron 501 » à la suite de la dissolution du 501e RCC.
  2. Fédération des chars de combat, « LE 503 RCC DEPUIS 1951 » (consulté le )
  3. « Historique du 503e régiment d'artillerie d'assaut », sur gallica.bnf.fr (consulté le )
  4. Le 4e BCC (Angoulême - 45 chars FCM 36), en provenance du 502e RCC, vient renforcer la formation.
  5. Décision no 12350/SGA/DPMA/SHD/DAT du 14 septembre 2007 relative aux inscriptions de noms de batailles sur les drapeaux et étendards des corps de troupe de l'armée de terre, du service de santé des armées et du service des essences des armées, Bulletin officiel des armées, no 27, 9 novembre 2007
  6. Dissous en 1940, le régiment n'a pas d'existence entre 1940 et 1950.
  7. « LANGUMIER Adrien, Achille - Maitron », sur maitron-en-ligne.univ-paris1.fr (consulté le )

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

  • Portail de la Première Guerre mondiale
  • Portail de la Seconde Guerre mondiale
  • Portail des chars de combat
  • Armée et histoire militaire françaises
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.