Œnanthe safranée
Oenanthe crocata
Règne | Plantae |
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Division | Magnoliophyta |
Classe | Magnoliopsida |
Ordre | Apiales |
Famille | Apiaceae |
Genre | Oenanthe |
Ordre | Apiales |
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Famille | Apiaceae |
L’œnanthe safranée (Oenanthe crocata) est une plante herbacée de grande taille de la famille des Apiacées, commune dans les zones humides de l'ouest européen[1].
L'intoxication par cette plante est une urgence médicale.
Habitat
Elle se rencontre dans les régions atlantiques de l'Europe tempérée (Royaume-Uni, Irlande, Belgique, France, Espagne, Portugal), mais également sous climat méditerranéen dans l'Ouest de l'Espagne[1].
Elle pousse dans les zones humides où elle participe à la formation de communautés de mégaphorbiaies. On la rencontre également dans les sous-bois des forêts alluviales claires, surtout en situation de lisière.
Noms communs et étymologie
En français on l'appelle « œnanthe safranée » : traduction littérale du nom latin de l'espèce (crocata : jaune safran[2]) qui vient du fait que la racine de la plante exsude un liquide jaune-orangé[3].
Un autre nom moins usité est « pansacre »[réf. nécessaire] en référence au mot latin « pancration » qui désigne une scille[réf. nécessaire] : plante également très toxique[4].
En néerlandais, elle est appelée « Dodemansvingers » (qui signifie doigts de mort), et en espagnol "nabo del diablo" (navet du diable).
Description
Plante vivace (géophyte), herbacée, de grande taille, sa tige érigée porte de nombreuses feuilles pennatipartites, rappelant celles du persil. Elle produit à la fin du printemps de grandes ombelles de fleurs blanches. Ses racines forment des tubercules allongés.
- Organes reproducteurs
- Couleur dominante des fleurs : blanc
- Période de floraison : mai-juin
- Inflorescence : ombelle d'ombellules
- Sexualité : androdioïque
- Ordre de maturation : protandre
- Pollinisation : entomogame
- Graine
- Fruit : akène
- Dissémination : hydrochore
- Habitat et répartition
- Habitat type : mégaphorbiaies planitiaires-collinéennes, mésotrophiles, acidophiles
- Aire de répartition : atlantique
Données d'après : Julve, Ph., 1998 ff. - Baseflor. Index botanique, écologique et chorologique de la flore de France. Version : 23 avril 2004.
Confusion possible : angélique, angélique des estuaires, carotte sauvage
Toxicologie
C'est une plante toxique[5] ; avec la grande ciguë (Conium maculatum) et la ciguë vireuse (Cicuta virosa), l’œnanthe safranée est, parmi les Apiacées, « l'une des 3 principales espèces dangereuses trouvées en France »[5].
Elle a fait l'objet d'une thèse de pharmacie en 1878[6].
Des intoxications sont possibles ; chez l'homme ou l'animal, et notamment chez l'homme car le tubercule peut être confondu avec la racine du radis, du navet ou du céleri. Les feuilles peuvent être confondues avec certaines variétés de persil. Des accidents sont rapportés plusieurs fois par an, parfois mortels, souvent à la suite d'une de ces confusions, notamment lors d'opérations « survie » ou lors d'un repas au « naturel » improvisé[10].
- Dix cas d’ingestion involontaire ont été rapportés en France entre 2012 et 2018, selon le bulletin des vigilances de l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail.
- Un cas d'intoxication volontaire a été décrit (2005) dans la littérature (le patient de 43 ans a été sauvé, après 4 jours de réanimation et traitement des symptômes[11].
- Chez un enfant ayant confondu cette plante avec une carotte sauvage et en ayant mangé, les symptômes étaient un état « confus avec une somnolence et des céphalées, puis présentait des troubles digestifs (douleurs abdominales, vomissements, diarrhée). À l’hôpital étaient constatés un myosis, une ophtalmoplégie et une rhabdomyolyse »[5].
- Une intoxication a par exemple eu lieu à Vivario par ingestion de « pâté aux herbes ».
- Un officier génois a rapporté la mort de vingt-sept soldats empoisonnés « par une salade d’ochjigrisgiu (nom vernaculaire corse) » dans la région de Roccapina[12].
- En , un Nantais de 63 ans succombe douze heures après avoir ingéré cette plante qu'il avait prise pour du persil[13].
- En , un jeune homme de 26 ans est décédé à la suite de l'ingestion involontaire de cette plante. Il participait à un stage de survie[14]
La mort peut survenir en 3 heures. L'œnanthe safranée pourrait ainsi correspondre à l'« herbe sardonique », moyen utilisé par les Sardes de l'Antiquité pour droguer leurs victimes avant la mise à mort[15].
Elle est également toxique pour certains animaux domestiques, qui peuvent notamment en consommer les racines mises au jour avec l'épandage de boues de curage de mares, fossés, étangs[16].
Notes et références
- (en) « Oenanthe crocata L. », sur www.gbif.org (consulté le )
- « crocatus — Wiktionnaire », sur fr.wiktionary.org (consulté le )
- « Oenanthe crocata - Oenanthe safranée », sur Tela Botanica (consulté le )
- « pansacre — Wiktionnaire », sur fr.wiktionary.org (consulté le )
- Durand, M. F., Pommier, P., Chazalette, A., & de Haro, L. (2008). Intoxication par une apiacée sauvage: à propos d’une observation pédiatrique. Archives de pédiatrie, 15(2), 139-141 (résumé)
- C. Ordonneau, Études sur l’œnanthe safranée (Œnanthe crocata) ; thèse présentée et publiquement soutenue à l’École supérieure de pharmacie de Montpellier, Montpellier,
- Jeantet S (2004) Intoxication et photosensibilisation aux Apiacées (Thèse de doctorat).
- Janot MM & Robixeeau C (1955) SUR LA CROCATONE. PRINCIPE CRISTALLISÉ NON TOXIQUE DE L'ŒNANTHE CROCATA L.(Ombellifères). Bulletin de la Société de chimie biologique, 360
- https://www.lemonde.fr/blog/realitesbiomedicales/2020/06/11/mort-apres-avoir-consomme-une-plante-toxique-de-son-jardin/
- Polese JM (2007). Encyclopédie visuelle des plantes sauvages. Éditions Artemis.
- Fradin, P., Gamelin, L., Chiale, E., Connan, L., Gabillet, L., & Pluchon, Y. M. (2005). Intoxication volontaire à l’Œnantha crocata: À propos d’un cas. Journal européen des urgences, 18(1), 33-36.(résumé).
- Archives d'Ajaccio, Archives d'Ajaccio, La Flore endémique de la Corse EDISUD
- Marc Gozlan, « Mort après avoir consommé une plante toxique de son jardin », Réalités Biomédicales, (lire en ligne, consulté le )
- Le Figaro, « Un homme décède lors d'un «stage de survie» dans le Morbihan », sur Le Figaro.fr, (consulté le )
- Appendino G, Pollastro F, Verotta L et Als. Polyacetylenes from Sardinian Oenanthe fistulosa: A Molecular Clue to risus sardonicus, J Nat Prod, 2009;72:962-965
- Geoffrion, R. (2000). Les plantes toxiques dans les cultures : à redouter dans des parcelles non ou mal désherbées. Phytoma-La Défense des végétaux, (532), 8-11.
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
- (fr) Référence Tela Botanica (France métro) : Oenanthe crocata L.
- (fr) Référence INPN : Oenanthe crocata L., 1753
- Vegetox (toxicologie végétale vétérinaire)
- Mort après avoir consommé une plante toxique de son jardin – Réalités Biomédicales
Bibliographie
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