Évangéliaire Barberini

L’évangéliaire Barberini, aussi connu sous le nom d’évangéliaire Wigbald, est un manuscrit médiéval enluminé irlandais, daté du VIIIe siècle, conservé à la bibliothèque apostolique vaticane (Barberini Lat. 570), à Rome.

Historique

Son origine géographique précise est inconnue et son colophon (f.153), enjoignant à prier pour un certain « Wigbaldo », n’a pas aidé à le situer dans un contexte historique détaillé. Il a été proposé de l'identifier à Higbald, un évêque de Lindisfarne (780-803), mais cette proposition n'est plus retenue par les historiens. L'écriture est l'œuvre de quatre copistes, deux d'entre eux semblent originaires de Northumbrie, un de Mercie. Les décorations se rapprochent d'ouvrages originaires du sud de l'Angleterre tels que le livre de Cerne, ainsi que d'ouvrages de la ville d'York. Les comparaisons stylistiques permettent généralement de le dater de la fin du VIIIe siècle[1].

L'ouvrage entre probablement dans les collections du cardinal florentin Francesco Barberini (1597-1679). Sa bibliothèque est intégrée à la Bibliothèque apostolique vaticane après son achat par Léon XIII en 1902[2].

Description

Le manuscrit contient le texte des évangiles conformes à la Vulgate précédés des traditionnels préfaces. Il contient les enluminures des tables canonniques représentées sur 12 pages, quoique restées incomplètes. les symboles représentés sous les arcades rappellent ceux présents dans le Livre de Kells ou le Codex Eyckensis. Suivent quatre portraits des évangélistes au début de chaque évangile : saint Matthieu (f.11v), saint Marc (f.50v), saint Luc (f.79v) et saint Jean (f.124v). Le début du texte de chaque évangile commence par une grande lettrine ornée d'animaux, d'entrelacs, de trompettes et de spirales et généralement faite de couleurs vives (bleu, violet, orange) : un « L » au début de Matthieu (f.12), suivi d'un « Xpi » (f.18), « Ini » au début de Marc (f.51) puis le « Q » au début de Luc (f.80) et enfin le « In » de Jean (f.125). D'autres lettrines ponctuent le texte à plusieurs reprises. Plusieurs détails des portraits d'évangélistes rappellent encore une fois le Codex Eyckensis : les cadres identiques à celui de Matthieu dans le manuscrit romain par exemple. Par contre, d'autres détails de ces mêmes évangélistes, représentés barbus, intégrés dans un décor, rappellent les portraits d'évangélistes byzantins, mais peut-être par l'intermédiaire de modèles continentaux[2].

Voir aussi

Bibliographie

  • (en) Jonathan J. G. Alexander, Insular Manuscripts : 6th to the 9th Century, Londres, Harvey Miller, coll. « A survey of manuscripts illuminated in the British Isles » (no 1), , 219 p. (ISBN 978-0-905203-01-0), p. 61-62 (notice 36).
  • (en) Nancy Bishop, The Barberini Gospels, University of Iowa, Diss., 2004
  • (en) Michelle P. Brown, « The Barberini Gospels: Context and Intertextual Relationships », In Alastair Minnis and Jane Roberts (dir.) Text, Image, Interpretation. Studies in anglo-Saxon Literature and its Insular Context in Honour of Éamonn Ó Carragáin, Turnhout, Brepols, 2007, p.89-116 DOI:10.1484/M.SEM-EB.3.3792
  • (en) Michelle P. Brown, « The Barberini Gospels », in The Wiley Blackwell Encyclopedia of Anglo-Saxon England: Second Edition, 2014 DOI:10.1111/b.9780470656327.2014.x

Articles connexes

Liens externes

Notes et références

  1. Brown, The Wiley Blackwell Encyclopedia
  2. Alexander 1978
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