Émilie Fortin-Tremblay

Émilie Fortin-Tremblay, née le à Saint-Joseph-d'Alma et morte le à Victoria, est la première femme blanche à avoir traversé le col de Chilkoot.

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Biographie

Émilie Fortin-Tremblay, née Marie-Émilie Fortin, nait le à Saint-Joseph-d'Alma au Québec[1]. Ses parents sont Cléophas Fortin et Émilienne Tremblay[2]. À l'âge de 15 ans, sa famille s'installe à Cohoes dans l'état de New York[3]. C'est à cet endroit qu'elle rencontre son mari, Pierre Nolasque Tremblay, un chercheur d'or canadien-français surnommé Jack[4]. Émilie et Pierre Nolasque se marient le [5]. Le marque le départ d'un voyage de noce de plus de 8 000 km en direction de Miller Creek au Yukon[6]. Elle devient, ainsi, la première femme blanche à traverser le col de Chilkoot[6]. Arrivée à Miller Creek, elle organise sa vie dans la cabane rudimentaire de son mari[5]. Étant la seule la seule femme à avoir accompagné son mari pour la ruée vers l'or, elle occupe rapidement divers rôles, dont celui d'infirmière, de sage-femme et de prêtre de service[5]. Elle se chargeait également d'accueillir les missionnaires, ce qui lui a valu son surnom « la mère des missionnaires »[5].

En 1906, le couple part en voyage en Europe pour une durée de quatre mois[7]. Ils visitent la France, la Belgique et l'Italie[7]. À leur retour au Canada, ils adoptent une des nièces d'Émilie[5]. En 1913, Émilie ouvre un magasin générale à Dawson au coin de la 3e Avenue et de King's Street, le Mme Tremblay's Store[8]. La bâtiment est hybride, c'est-à-dire qu'il sert à la fois de commerce et de résidence[9],[8]. Elle y demeurera jusqu'en 1940[8]. Pierre-Nolasque "Jack" Tremblay meurt le [10],[11]. Émilie et ont partagé leur vie pendant 43 ans, sans jamais avoir eu d'enfant[5]. Émilie se retrouve veuve à l'âge de 63 ans et se remarie sept ans plus tard, le , à un ancien chercheur d'or canadien-français, Louis Lagrois[12]. La pionnière canadienne vit ses dernières années à Victoria, Colombie-Britannique, où elle meurt le à l'âge de 77 ans[5].

Elle a été membre des plusieurs sociétés, dont la Société des Dames du Nord Doré (Ladies of the Golden North)[13]. En 1927, elle devient présidente de la Société des Femmes pionnières du Nord (Yukon Women Pioneers)[13]. Elle est également membre des Filles de l'Empire (Imperial Order Daughter's of the Empire), du Primary Life Member[1]. En 1937, Émilie reçoit la médaille commémorative du couronnement de sa Majesté le roi George VI[13]. Durant sa vie, elle a activement participé à diverses œuvres de charité et à la vie de la communauté à Dawson[14]. Par exemple, durant la première Guerre Mondiale, elle a tricoté plus de 263 paires de chaussettes destinées aux soldats[14].

Les médailles et autres souvenirs d'Émilie Fortin-Tremblay sont conservés au musée de Saguenay[13].

Le , la valeur patrimoniale de l'édifice est officiellement reconnue par le gouvernement canadien[9].

En mémoire de son exceptionnel dévouement, on a donné son nom à la première école francophone du Yukon, à Whitehorse[5].

Honneurs et distinctions

  • Médaille d'or de la Société des Dames du Nord Doré (Ladies of the Golden North)
  • Médaille d'or de la Société des femmes Pionnières du Yukon (Yukon Women Pioneers)
  • 1937 - récipiendaire d'une médaille commémorative du couronnement de sa Majesté le roi George VI
  • Membre à vie des Filles de l'Empire (Daughters of the Empire)

Notes et références

  1. « L'épouse d'une pionnier du Yukon à Chicoutimi », Le Soleil, , p. 22 (lire en ligne)
  2. Angélique Bernard, « Aventures et vécu de femmes », sur echo.franco.ca (consulté le )
  3. M Bobillier, Une pionniere du Yukon: Madame Emilie Tremblay la premiere femme blanche qui franchit la Chilcoot Pass d'apres ses souvenirs., s.n., (OCLC 301673839, lire en ligne), p. 7
  4. M Bobillier, Une pionniere du Yukon: Madame Emilie Tremblay la premiere femme blanche qui franchit la Chilcoot Pass d'apres ses souvenirs., s.n., (OCLC 301673839, lire en ligne), p. 6-7
  5. « Radio-Canada.ca - Zone Radio - De remarquables oubliés », sur ici.radio-canada.ca (consulté le )
  6. Jean-Philippe Proulx, « Émilie Fortin-Tremblay - Figure mythique de la ruée vers l’or. », Histoire Canada, (lire en ligne)
  7. M Bobillier, Une pionniere du Yukon: Madame Emilie Tremblay la premiere femme blanche qui franchit la Chilcoot Pass d'apres ses souvenirs., s.n., (OCLC 301673839, lire en ligne), p. 54-55
  8. M Bobillier, Une pionniere du Yukon: Madame Emilie Tremblay la premiere femme blanche qui franchit la Chilcoot Pass d'apres ses souvenirs., s.n., (OCLC 301673839, lire en ligne), p. 55
  9. « Magasin de Mme Tremblay (16) », sur www.pc.gc.ca (consulté le )
  10. « L’or du Yukon miroite dans son histoire familiale », sur auroreboreale.ca (consulté le )
  11. M Bobillier, Une pionniere du Yukon: Madame Emilie Tremblay la premiere femme blanche qui franchit la Chilcoot Pass d'apres ses souvenirs., s.n., (OCLC 301673839, lire en ligne), p. 69
  12. M Bobillier, Une pionniere du Yukon: Madame Emilie Tremblay la premiere femme blanche qui franchit la Chilcoot Pass d'apres ses souvenirs., s.n., (OCLC 301673839, lire en ligne), p. 77
  13. M Bobillier, Une pionniere du Yukon: Madame Emilie Tremblay la premiere femme blanche qui franchit la Chilcoot Pass d'apres ses souvenirs., s.n., (OCLC 301673839, lire en ligne), p. 64-65
  14. M Bobillier, Une pionniere du Yukon: Madame Emilie Tremblay la premiere femme blanche qui franchit la Chilcoot Pass d'apres ses souvenirs., s.n., (OCLC 301673839, lire en ligne), p. 62-63

Voir aussi

Liens externes

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