Émile Stahl

Émile Stahl, né le à Schiltigheim (près de Strasbourg), et mort le dans cette même ville, est un peintre de genre alsacien, paysagiste et portraitiste. Élève de Bonnat. Il débute au Salon de Paris en 1879. Le Musée des beaux-arts de Strasbourg conserve de lui la toile Laveuse de vaisselle.

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Biographie

Emile Stahl fait ses études secondaires au gymnase protestant de Strasbourg[1]. Il s'initia ensuite à la sculpture chez le statuaire strasbourgeois André Friedrich, puis fréquenta l'école des Beaux-Arts de Paris entre 1866 et 1870. Il travaille les années suivantes chez le portraitiste Léon Bonnat, avant son retour en Alsace en 1881. Il fait partie de la Kunschthafe durant quelques années, avant de s'isoler dans son art, qui va ensuite évoluer au cours de ses voyages à Munich (1886-97), en Espagne (1897), à Capri (1906) et en Hollande (1911). Il meurt le à Schiltigheim.

Vie et œuvres du peintre

Période parisienne

Après la guerre franco-prussienne de 1870-71 qui annexa l'Alsace à l'empire allemand, Emile Stahl partit pour Paris, et entra dans l'atelier de Léon Bonnat, un peintre représentatif du milieu peinture académique et bourgeois, et qui par la suite devint le portraitiste favori des milieux officiels de la IIIe République. Son premier tableau accepté au Salon des artistes français, Visite au grand-père convalescent, en 1879, y est remarqué. Émile Stahl se fait aussi connaître en Alsace durant cette période en envoyant nombre de ses œuvres aux expositions organisées à Strasbourg par la Société des amis des arts de Strasbourg[2].

Paysages et scènes d'Alsace

De retour à Schiltigheim en 1881, il expose à Strasbourg sous l'égide de la Société des amis des arts de Strasbourg. Comme les autres artistes alsaciens de cette époque, il peint des scènes de la vie contemporaine[3] : Intérieur alsacien (1881), des natures mortes comme Nature morte à la faisselle et au pot au lait, des scènes de la vie rurale comme Gardeur d'oies à Mittelhausbergen ou encore des paysages ruraux. telle une Scène de rue à Weyersheim. Il excelle également dans les toiles d'intérieur, tel ""Intérieur alsacien.

Munich et Strasbourg

Entre le et le , il loue à Munich un atelier de peintre au 71a Theresienstrasse où il réside durant les saisons d'hiver, arrivant en automne et retournant à Schiltigheim au printemps. Durant cette décennie, Emile Stahl s'est familiarisé avec une culture de l'Antiquité inspirée par Franz von Stuck, mais aussi avec le réalisme et le naturalisme de Max Liebermann et Wilhelm Leibl. Il s'est aussi intéressé à la représentation architecturale, notamment religieuse, avec comme exemple la toile Intérieur de l'église protestante de Pfulgriesheim. Durant cette période munichoise, il a également peint des scènes à connotation Guerre et Paix telle la toile Moine faisant la lecture à un jeune soldat (1891) [4]. Durant cette période, il continue à peindre des paysages et des scènes de vie alsaciennes.

Espagne

Lors d'un séjour prolongé en Espagne en 1797-98, Emile Stahl visite Madrid, Tolède, Burgos, Salamanque, et Grenade[5].. Velasquez, le peintre de la vérité est Le maître dont il se réclamait. De ce voyage il a aussi ramené des croquis pris sur le vif, des scènes de rue, des paysages.

De retour d'Espagne fin 1898, Emile Stahl s'associe au Kunschthafe, un groupe de peintres, sculpteurs, musiciens et poètes qui s'est constitué autour en 1896 sur l'initiative d'Auguste Michel. Il dvient un assidu des dîners qui se tenaient régulièrement dans ce cadre entre 1897 et 1909.

Capri

Dans les années suivantes, Emile Stahl voyage en Italie, et fait halte à Florence, à Rome, et surtout à Capri vers 1907[6] d'où il ramené des peintures comme son lumineux tableau de la Baie de Capri.

Hollande

Son voyage en Hollande est situé vers 1911, mais il est possible qu'il en ait fait à plusieurs reprises, à des dates différentes. Si peu de tableaux ou dessins faits durant ce voyage sont connus, l'influence de Rembrandt est bien visible dans ses tableaux comme Intérieur d'une buanderie.

La stèle, dans l'ancien cimetière de Schiltigheim qui commémore l'artiste (mai 2017).

Notes et références

  1. François Lotz, Artistes peintres alsaciens de jadis et de naguère (1880-1982), Kaysersberg, Éditions Printek, , p. 311
  2. René Metz 1987, p. 27-42.
  3. René Metz, Emile Stahl : 1847-1938, Saint-Dié, Le Chardon, , 184 p. (ISBN 2-9068-4902-2), p. 44-60
  4. René Metz, Emile Stahl : 1847-1938, Saint-Dié, Le Chardon, , 184 p. (ISBN 2-9068-4902-2), p. 62-86
  5. René Metz, Emile Stahl : 1847-1938, Saint-Dié, Le Chardon, , 184 p. (ISBN 2-9068-4902-2), p. 90-94
  6. René Metz, Emile Stahl : 1847-1938, Saint-Dié, Le Chardon, , 184 p. (ISBN 2-9068-4902-2), p. 106-110

Annexes

Bibliographie

  • René Metz, Émile Stahl, 1847-1938, Saint-Dié, Le Chardon, (ISBN 978-2-906849-02-0) — remanié et réédité par Françoise Metz en 2013
  • René Metz, « Émile Stahl, 1847-1938, à la rencontre d'Obernai », Annuaire de la Soc. d'hist. et d'arch. de Dambach-la-Ville, Barr, Obernai, 1992, no 26, p. 31-34
  • René Metz, « Émile Stahl, 1847-1938. Le 'petit cloître' de la chapelle Sainte-Marguerite à Epfig », Annuaire de la Soc. d'hist. et d'arch. de Dambach-la-Ville, Barr, Obernai, 1994, no 28, p. 95-98
  • René Metz, « Chrétien Émile Stahl », in Nouveau dictionnaire de biographie alsacienne, vol. 35, p. 3724
  • Julien et Walter Kiwior, Le Kunschthaafe. Art, histoire et gastronomie en Alsace, Association A.R.S Alsatiae, 2010 p. 322 (ISBN 9782746617339)

Liens externes

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