Éléonore Sioui

Née en 1925 sur le territoire wendat, Sioui est la fille d’Emery Sioui, un trappeur wendat et de Caroline Dumont[1]. En 1946, Éléonore Sioui a épousé Georges-Albert Sioui et ils ont eu sept enfants ensemble : Carole, Georges, Vincent, Régent, Konrad, Hugues et Danielle. Georges E. Sioui, l'un de ses fils, est, lui aussi, un écrivain et chercheur reconnu. Un autre de ses fils, Régent[2], travaille aussi le domaine de l’activisme autochtone en partageant sa culture avec le monde. Konrad, quant à lui, est actuellement le Grand Chef de Wendake[3]. Malheureusement, Hugues[4] est décédé le 12 janvier 2013. Les fils Sioui, membres de la Nation huron-wendat, ont suivi l’exemple de leur mère quand ils se sont battus contre le gouvernement dans L'affaire Sioui[5].

Après avoir élevé ses enfants, Sioui décide de se concentrer sur ses études. À l'Université Laval, elle étudie les langues et l'éducation. Puis, elle reçoit un diplôme en coopération internationale à l'Université d'Ottawa. Elle fait ses études de troisième cycle à l'Université de Miami en s’intéressant au développement des ressources humaines et à la communication internationale[6]. Sioui croit que l'éducation fournit des leçons sur la contribution positive à la société. En raison de cette conviction, elle retourne à l'université pour obtenir son doctorat[7]. En 1988, Sioui est la première autochtone canadienne à obtenir un doctorat en philosophie et spiritualité amérindienne. Elle reçoit son diplôme de l'Union Institute & University de Cincinnati[8]. De plus, non seulement a-t-elle fait des études supérieures, mais ses parents lui ont transmis un savoir important pendant son enfance. Son père, un trappeur wendat, était un travailleur appliqué. Il est la source d’inspiration des œuvres de sa fille[8]. Sa mère était guérisseuse. Avec l’aide de sa mère, Sioui a été initiée aux valeurs traditionnelles[6]. Ce sont des valeurs qu'elle a enseignées à ses enfants. Dans les remerciements de son livre, Les Wendats, une civilisation méconnue, son fils, Georges E. Sioui explique que sa mère lui a enseigné que le meilleur médicament était la parole[9]. Dans Histoires de Kanatha, un autre livre de Georges E. Sioui, ce dernier écrit dans les remerciements que sa mère défend la vérité dans l'histoire[10]. Ces valeurs traditionnelles transmettent des leçons mémorables qui restent vivantes dans les générations suivantes.

Éléonore Sioui dédie son travail à l'avancement et au développement des peuples autochtones. Ses œuvres activistes sensibilisent les lecteurs et lectrices aux conditions réelles et actuelles des personnes autochtones. Son inspiration vient de ses ancêtres et de son père. Dans ses poèmes, Sioui utilise un langage précis. Parfois, elle écrit avec un ton ironique. Ses poèmes peuvent porter des images de souffrance et de violence, mais aussi des moments tranquilles. En particulier, ces images illustrent sa communion spirituelle avec la nature. Son travail est publié entre autres en anglais, en français et en espagnol[11].

Son poème Autochtonicité, par exemple, dépeint son identité. Ce poème est publié en 1990 dans un numéro spécial de la revue Sur le dos de la tortue, « Femme de l'île » qui lui est dédié. Puis, en 2008, ce poème est publié dans le livre de Maurizio Gatti intitulé Littérature amérindienne du Québec : Écrits de langue française. Utilisant un ton ironique, Sioui démontre un conflit entre l'identité des autochtones et l'identité des non-autochtones. Ce poème a une forme semblable à une recette et un choix de vocabulaire péjoratif. Sioui y utilise des images qui montrent ses blessures causées par la colonisation. Elle évoque une identité perdue qui est toujours contaminée par les récits des Européens. En effet, son authenticité est détruite. De plus, Sioui décrit que les autochtones viennent d'une classe moyenne, comparé aux non-autochtones qui viennent d'une classe supérieure.

• 1972, Novembre : Le droit d’être, Recherches amérindiennes au Québec, vol. II, nos, 4-5, p. 40[8].
• 1985 : Andatha, Val-d’Or, Hyperborée, coll. « Bribes d’univers »[8].
• 1990 : Autochtonicité, Sur le dos de la tortue, numéro hors série : « Femme de l’île », p. 12[8].
• 1991 : Mon frère, le Warrior, Tecumseh, Apartheid et Communion, respect, liberté, Liberté, nos. 196-197, dossier « Liberté aux Indiens », p. 109-114[8].
• 1992 : Corps à cœur éperdu, Val d’Or, D’ici et d’ailleurs [édition trilingue : français, anglais et espagnol][8].
• 2007 : [Poèmes], La poésie québécoise des origines à nos jours, sous la direction de Laurent Mailhot et Pierre Nepveu, Montréal, Typo, p. 238-239[8].
• 2008 : [Poèmes], Anthologie de la poésie amérindienne, sous la direction de Manuel Van Thienen, Pantin (France), Le temps des cerises.[8]
• 2009 [2004] : [Poèmes], Littérature amérindienne du Québec : Écrits de langue française, sous la direction de Maurizio Gatti, Montréal, Bibliothèque québécoise, p. 91-96[8].

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