Église Santa Maria presso San Satiro

L'église Santa Maria presso San Satiro, est une église de Milan, en Italie.

Historique

L'église actuelle s'élève à l'emplacement d'un sanctuaire primitif élevé en 879 par l'archevêque Anspertus et dédié à Satyr de Milan (it), confesseur et frère de saint Ambroise et de sainte Marcellina.

L'édifice a été construit entre 1472 et 1482, sur commande du duc Galéas Marie Sforza. Selon certaines sources, l'architecte en fut Bramante, qui venait d'arriver des Marches. Néanmoins, des documents récemment découverts attestent que Bramante n'eut qu'un rôle mineur dans le chantier, en grande partie attribuable à l'architecte Giovanni Antonio Amadeo, auteur de la façade principale. Bramante est quant à lui vraisemblablement à l'origine de la perspective de la sacristie.

Description

Le clocher est héritier de l'édifice roman ayant précédé la construction actuelle. Le baptistère rattaché à l'église remonte au XVe siècle.

Le bâtiment comprend une nef voûtée en berceau flanquée de bas-côtés voûtés en arêtes. La croisée du transept est couverte d'un dôme hémisphérique. Le chœur, amputé en raison du passage d'un axe important, fut remplacé par Bramante par une perspective peinte, ce qui constitue un des premiers exemples de trompe-l'œil. Du centre de la nef, l'autel parait placé dans un chœur profond surmonté d'une voûte à caissons et flanqué de niches peu profondes entre les piliers. Au-dessus de la croisée formée par les larges transepts, s'élève une coupole à caissons. À première vue cruciforme, cette église a en fait un plan en T. Les niches du mur est des transepts rappellent les formes austères et classiques inspirées par Piero della Francesca : coquille remplissant la partie supérieure arrondie, traitement des corniches, piliers avec application de pilastres soutenant les arcades de la nef et des transepts, traitement des caissons de la coupole et des voûtes. Une profusion d'ornements, typique de l'art milanais, masque la pureté et la rigueur des formes[1].

L'intérieur était à l'origine peint en blanc et doré. Les murs étaient ornés de fresques de Borgognone, aujourd'hui déposées à la Pinacothèque de Brera. Le petit oratoire, ou sacellum, de Saint-Satyr, était également décoré avec des briques, et par une Lamentation en terre-cuite d'Agostino Fonduli (it). On doit à ce même artiste un certain nombre de bustes en terre cuite de la sacristie — dont le plan central est inspiré de la chapelle de Portinari de la basilique Sant'Eustorgio ou de la cappella Colleoni. L'église conserve également un retable représentant L'Extase de saint Philippe Neri de Giuseppe Peroni (it) (1764).

Le baptistère est placé dans l'angle de la nef et du transept sud. Les pilastres aux angles de l'octogone sont couverts d'un fin réseau d'ornements en relief, la frise de terre cuite surmontant les différents chapiteaux est composée de putti en haut-relief soutenant des médaillons d'où dépassent des têtes dégagées : au niveau supérieur, les piédestaux, les pilastres et la frise des piliers sont recouverts des mêmes abondantes arabesques et feuillages que ceux du niveau inférieur : la simplicité du plan, avec quatre niches profondes agrandissant et modelant l'espace intérieur de l'octogone, disparait presque sous les ornements[1].

Notes et références

  1. Linda Murray, La Haute Renaissance et le maniérisme, Paris, Editions Thames & Hudson, , 287 p. (ISBN 2-87811-098-6), pp. 21-22.

Bibliographie

Annexes

Articles connexes

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