Église Saint-Barthélemy de Rion-des-Landes

L'église Saint-Barthélemy se situe sur la commune de Rion-des-Landes, dans le département français des Landes.

Pour les articles homonymes, voir Église Saint-Barthélémy.

Église Saint-Barthélemy
de Rion-des-Landes

Église Saint-Barthélemy de Rion-des-Landes
Présentation
Culte Catholique romain
Type Église
Rattachement Paroisse Notre-Dame-du-Midadour
Diocèse d'Aire et Dax
Début de la construction XIIe siècle
Style dominant Roman et néogothique
Géographie
Pays France
Région Nouvelle-Aquitaine
Département Landes
Ville Rion-des-Landes
Coordonnées 43° 56′ 03″ nord, 0° 55′ 19″ ouest
Géolocalisation sur la carte : Landes
Géolocalisation sur la carte : France

Histoire

Moyen Âge

L'église d'abord dédiée à saint Martin, fut fondée à la seconde moitié du XIIe siècle sous le nom latin de Sanctus Martinus de Arrione selon le Liber rubeus de la cathédrale de Dax.

La baronnie de Rion était une étape sur deux chemins secondaires de Compostelle, qui dépendaient de l'Abbaye de la Sauve. L'un venait du nord en passant par la houn de Sen Yan (la fontaine de Saint-Jean), et l'autre venait de l'est depuis Beylongue. Les deux chemins se croisaient au tuc de Pouytauzin où se trouvait une chapelle en bois de la Sainte Vierge, et puis partait sur Boos par la fontaine de Sainte-Clair et l'hôpital adjacent.

Elle fut massivement fortifiée par les Anglais pendant les 300 ans de leur occupation de la Gascogne incluant la guerre de Cent Ans.

L'église forteresse se composait d'une enceinte de murs crénelés de cinq mètres de haut et d'un mètre d'épaisseur, d'un donjon de trois étages qui servait aussi de clocher, d'une tour carrée qui gardait la porte d'entrée et d'une tour prison. Le cimetière était à l'intérieur de l'enceinte.

Elle connut de nombreux sièges durant la guerre de Cent Ans dont un en 1437, mené par les mercenaires du bandit Rodrique de Villandro, épaulé de Charles II d'Albret qui avait pris parti des Français, ceux-ci dans Rion et contre les Anglais. Ce siège fut une victoire pour la France.[1]

Renaissance

Entre le XV et XVI siècle, elle est reconstruite avec une chapelle spéciale qui se trouvait dans une rotonde, vis-à-vis du chœur, avec les fonts baptismaux et deux autels, un pour la Sainte Vierge et un pour saint Roch. La nef est reconstruite avec le bas-côté nord. La porte d'entrée se trouvait au Nord près de la base du clocher. Le clocher est reconstruit en bois avec une flèche de 36 mètres; L'église comptait 3 sacristies et 3 autres autels dédiés à saint Barthélemy, saint Jean et saint Michel.[2]

Révolution Française, la Terreur

Avant la Révolution, la dime en grain s'y montait à 4 750 livres et le curé en avait les neuf dixièmes, il avait aussi le dixième de la dîme des agneaux, chevreaux et abeilles.

Sur ordre du district de Tartas, donc de la République, la municipalité fit l'inventaire des biens de la paroisse en 1792, et officiellement ont donné au district les objets en argent, d'un poids de vingt livres et seize once. Dans les faits, l'argenterie est restée sur place.

C'est dans l'église qu'ont eu lieu les premières séances municipales et les premières élections.

Le 10 mai 1793, la république réquisitionne les cloches des églises afin de les convertir en canons. Le district de Tartas réquisitionne 2 cloches à Rion, laissant la cloche de l'horloge de 1720, et la cloche du XIVe siècle.

En 1794 le culte cessa dans toute la France. L'église fut renommée "Temple" est y était célébré le culte de la Raison. Les 5 autels furent détruits et les débris laissés sur place.

Le 17 nivôse de l'an II de la République, soit le 5 janvier 1795, le commissaire D'Arnaudin du district Tarusate, tient une vente aux enchères sur la place publique de Rion. Sont vendus tout le mobilier, les statues et les objets de culte de l'église dont l'argenterie, ainsi que les débris des 5 autels qu'il nomme "les restes des dépouilles du fanatisme". Seule la chaire à prêcher résiste aux révolutionnaires.[3]

La Reconstruction du XVIIIe siècle

Dès 1802, avec le rétablissement du culte, les marguillers successifs s'attachent à remeubler l'église dont seuls les derniers débris des autels sont présents à l'intérieur.

L'église en violet, avec son enceinte fortifiée au début du XIXe siècle.
L'église en 1866, avant ses grands travaux.

Grâce à l'appel à la générosité et à la piété, de nouveaux objet de culte sont achetés, en 1825 fut construit l'autel dédié à saint Barthélemy par des Italiens, en 1827 l'autel dédié à saint Roch.

En 1832 le cimetière, qui se trouvait dans l'enceinte fortifiée de l'église, est déplacé à son emplacement actuel (le cimetière Nogaro). En 1834 on rénove le clocher en bois et on détruit les fortifications. Avec ses pierres, sont pavées les rues du bourg et est construite une maison commune.

En 837, à peine le clocher rénové que celui-ci fut frappé par la foudre, qui l'incendia complètement.

Plus tard en 1847, on fait un appel à la générosité et à la piété des habitants, pour remplacer la cloche de l'horloge de 1720. La charité publique surpassa les attentes tellement que fut décidé de fondre 2 cloches. Ces 2 cloches furent fondues au pied de l'église le 11 novembre. L'horloge est changée en 1862.

Dû à l'accroissement de la population, le monument fut rénové et agrandi en 1868, on détruit la chapelle rajoutée à la Renaissance, on construit le clocher actuel en pierre de taille, le porche et le bas coté sud et on installe les verrières du chœur. En 1894 est construite la tribune.

Les dernières rénovations

En 1918, on construit le monument aux morts, le premier de la commune.

Une restauration de l'intérieur est effectuée en 1968, on repeint les murs en bleu ciel et les voutes en orange, on change le maitre autel avec celui actuel qui est d'un seul bloc de granit. On enlève les prie-Dieu et autres chaises personnelles que l'on remplace par les bancs actuels.

L'église avec le linge qui sèche, début XXème

Les derniers travaux de restauration datent de 2010, l'édifice était noir de pollution et la flèche commençait à pencher. Le monument est intégralement nettoyé, la flèche réparée, sont installés de nouveaux vitraux et l'intérieur est repeint.[4]

Architecture

L'église primitive était romane, comme l'atteste son seul vestige, le remarquable portail du XIIe siècle. De style roman, il développe l'essentiel du mystère chrétien. Son tympan montre le Christ en majesté, inscrit dans une mandorle, assis sur un trône de gloire et entouré des quatre évangélistes : saint Matthieu (ange), saint Jean (aigle), saint Marc (lion) et saint Luc (taureau). Le tympan est surmonté de voussures. Leurs cinq ornements (torsades, étoiles, perles, tores, bandelettes) représentent la beauté et la joie de la vie avec Dieu[5].

L'église en 2010

Sur le premier chapiteau de droite, l'enfant Jésus est présenté au Temple. Le motif représenté sur le second chapiteau n'est pas attesté. Le premier chapiteau de gauche représente la fuite en Égypte et le massacre de Bethléem. Le second développe le thème de la Résurrection à travers l'allégorie de Daniel dans la fosse aux lions[5].

Les murs de l'église primitive ont été arrondis pour former les colonnes de la nef principale et des bas-côtés. Le bas-côté nord et la nef datent du XVe siècle, le bas-côté sud de 1868.

Le porche et le clocher sont de style néo-roman et sont construits en pierre de taille. Le clocher abrite l'horloge de 1862, un ensemble de 2 cloches fondues en 1847 sur lesquelles sont gravés "Santa-Maria" et "Sanctus-Bartholomeus". Il abrite aussi une cloche classée du XIVe siècle, il s'agit de la plus vieille cloche du département.

Le chevet est de style néo-gothique, il se compose de 3 verrières de 1868. Voici leur signification :

  • Vitrail coté nord : Saint Mathieu et saint Luc avec Dieu le Fils dans le trèfle.
  • Vitrail du milieu : Saint Pierre et saint Paul avec Dieu le Père dans le trèfle.
  • Vitrail coté sud : Saint Jean et saint Marc avec le Saint Esprit sous la forme d'une colombe dans le trèfle.

Les vitraux symboliques des bas-cotés nord sud, les plus prés des autels, sont fabriqués et posés en 2010 par la verrière dacquoise Brigitte Nogaro.

Il y a trois autels :

  • L'autel en marbre coté nord date de 1868, est dédié à saint Joseph.
  • L'autel en marbre coté sud date de 1868, est dédié à la Vierge Marie.
  • l'autel de chœur date de 1968, il s'agit d'un seul bloc de granite de Cauterets.

L'église possède une chaire à prêcher remarquable datant en partie du XVIII siècle à double escalier, elle fut remaniée au XVIIIe siècle[6], et un orgue réalisé par la maison Pesce à Pau en 1972[7],[8].

Galerie

Notes et références

  1. Pierre (1830-1903) Auteur du texte Cuzacq, Les grandes Landes de Gascogne : études historiques et géographiques / par P. Cuzacq,..., (lire en ligne)
  2. Césaire (1858-1945) Auteur du texte Daugé, Rion-des-Landes : son histoire / l'abbé Césaire Daugé,..., (lire en ligne)
  3. Césaire (1858-1945) Auteur du texte Daugé, Rion-des-Landes : son histoire / l'abbé Césaire Daugé,..., (lire en ligne)
  4. Janette Duboscq-Lamarque, Rion des Landes Regard sur le passé 1960-2000
  5. Église Saint-Barthélemy de Rion-des-Landes, panneau de présentation consulté sur site en septembre 2011
  6. « Chaire à prêcher - Inventaire Général du Patrimoine Culturel », sur inventaire.nouvelle-aquitaine.fr (consulté le )
  7. « Orgue de Rion-des-Landes, Église Saint-Barthélémy - A.D.OR.A », sur orgue-aquitaine.fr (consulté le )
  8. « Église paroissiale Saint-Barthélemy - Inventaire Général du Patrimoine Culturel », sur inventaire.nouvelle-aquitaine.fr (consulté le )

Voir aussi

Bibliographie

  • abbé Césaire Daugé, Rion-des-Landes : son histoire, Bergerac, Imprimerie Générale du Sud-Ouest, (lire en ligne)

Article connexe

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