Église Saint-Antoine de Conty

L’église Saint-Antoine de Conty dans le département de la Somme, est un monument de style gothique flamboyant des XVe siècle et XVIe siècles, classée monument historique initialement sur la liste de 1840 et classée définitivement en 1908[1].

Église Saint-Antoine de Conty
Présentation
Culte Catholique romain
Type église paroissiale
Rattachement Diocèse d'Amiens
Début de la construction XIVe siècle
Fin des travaux XVIe siècle
Style dominant gothique flamboyant et Renaissance
Protection  Classé MH (1840) puis  Classé MH (1908)
Géographie
Pays France
Province Picardie
Région Hauts-de-France
Département Somme
Ville Conty
Coordonnées 49° 44′ 29″ nord, 2° 09′ 09″ est
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : Hauts-de-France
Géolocalisation sur la carte : Somme

Historique

La présence d'une église à Conty est attestée dans la première moitié du XIIe siècle[Note 1]. Elle fut agrandie en 1229 grâce aux libéralités de Jean, seigneur de Conty.

L'église actuelle a été construite dans la première moitié du XVIe siècle mais fut pillée en 1575 par les huguenots et en 1589 par les ligueurs. En 1636, les armées espagnoles vinrent jusqu'à Conty, des traces de balles sont visibles sur le clocher à proximité des meurtrières[2].

Architecture et décoration

L’église de Conty est bâtie sur un plan en forme de croix latine (30 mètres de longueur sur 21 mètres de largeur).

Clocher

Le clocher situé sur le côté sud du chœur (XIVe siècle) est une tour carrée, haute de 33 mètres. En haut de cette tour, à chaque angle, sont situées quatre gargouilles représentant des monstres ailés dont la queue s’enroule en spirale. A l’angle sud-est du clocher, une statue de saint Antoine Ermite du XIVe siècle représente le saint en train de livre un livre qu’il tient de sa main gauche, tandis que de la main droite, il tient les débris d’un tau. Marchant au milieu des flammes, il est accompagné par un cochon, son fidèle compagnon. Les flammes symbolisent le Mal des ardents ou Feu de Saint-Antoine que l’invocation à saint Antoine était censé guérir.

Sur les murs du clocher du côté de la place on voit encore des empreintes de balles contemporaines du pillage de Conty par les Espagnols après le siège de Corbie en 1636[3].

Façade occidentale

La façade principale de l’église a été restaurée à la fin du XIXe siècle en style néogothique.

Le portail se compose d’une porte ogivale encadrée par deux piliers avec pinacles à crochets. Il est surmonté d’une rosace[4].

Fontaine Saint-Antoine

À gauche du portail occidental, se trouve la fontaine de Saint-Antoine dont les eaux, selon la tradition permettaient de guérir les animaux malades. Cette fontaine prend sa source sous l’église à proximité de l’autel de Saint Antoine. Cette source fut à l’origine de la Légende de la truite[5].

Portail latéral

L’entrée du transept droit de l’Église se fait par une double porte, surmontée d’une ogive et d’un fronton en talon renversé, encadré de piliers butants couronnés de pyramides à crochets. Ce portail est orné d’une archivolte de style flamboyant et bordé d’une riche dentelle de pierre. Les colonnettes supportent deux statues représentant les seigneurs portant de longs vêtements, sans doute des bienfaiteurs de l’église de longs. Ils tiennent entre leurs mains des lambels (chartes).

À droite du portail on remarque saint Adrien en costume de guerre, avec son lion (il fut livré aux fauves) et son enclume (les bourreaux lui tranchèrent les mains et les pieds sur cette enclume).

À gauche, saint Sébastien, tenant un faisceau de trois flèches dans la main droite (il est le patron des archers et fut le célèbre médecin qui guérissait de la peste). On a longtemps considéré ces deux statues comme celles de chevaliers parce que, traditionnellement, saint Sébastien est représenté criblé de flèches et non en guerrier.

Presque tous les contreforts ou piliers butants, qui résistent à la poussée des murs, sont décorés sur leurs faces de panneaux sculptés[4].

Sur les bas-côtés qui longent le chœur une balustrade de style flamboyant porte des gargouilles. Sur le côté gauche, elles forment en ensemble de dragons, sphinx, singes, aigles, lévriers, lions, crocodiles… Certains sont recouverts de caparaçons.

La nef

A l’entrée de l’église, se trouve un fragment d’une pierre tombale, en marbre noir, datant de 1120. Sculptée en relief, elle représente Jean de Conty, seigneur du lieu.

Les voûtes sont ornées de pendentifs de style Renaissance datant des années 1550, sur l’une des clefs de voûte figurent les armes des princes de Bourbon-Conti (Cf. Liste des princes de Conti), seigneurs de Conty de 1551 à 1622.

Les piliers qui supportent les voûtes ont un profil ondulant.

À droite, avant d’entrer dans le chœur, contre un pilier, se trouve un autel dédiée à la Vierge avec les statues de la Vierge, de Saint-Louis et d’un pape[6].

L'orgue a été construit par Félix Van den Brande, en 1912.

Le chœur

Les voûtes du chœur s’élèvent à 15,50 mètres de hauteur. Les arcs qui les composent forment des compartiments variés, ornés de curieux pendentifs représentant saint Maurice à cheval et un crucifix à double face encadré par quatre anges ainsi que les armoiries d'un seigneur de Conty.

Le maître-autel datant du XVIIe siècle avec au-dessus un grand Christ du XVe siècle et en dessous un bas-relief de la Vierge vue de profil. De chaque côté du tabernacle se trouvent les statues des quatre évangélistes (St Mathieu, St Luc, St Jean et St Marc). Au-dessus du maître-autel est suspendu un Grand Christ du XVe siècle avec de chaque côté Saint Jean et la Vierge.

Les grilles en fer forgé datent de l’époque Louis XV.

Quatre statues de François Cressent[6]:

Pour approfondir

Bibliographie

  • Yvan Brohard et Jean-François Leblond, Légendes de Picardie, tome 3, Amiens, Martelle Editions, 2007 (ISBN 978 - 2 - 87 890 - 103 - 0)
  • Jean-Charles Capronnier, Christian Corvisier, Bertrand Fournier, Anne-Françoise Le Guilliez, Dany Sandron, Picardie gothique, Tournai, Casterman, 1995 (ISBN 2 - 203 - 62 004 - 8)
  • Père Daire, Histoire civile, ecclésiastique et littéraire du doyenné de Conty, Amiens, 1865.
  • R. de Guyencourt, « Conty, l'église de Saint-Antoine » in La Picardie historique et monumentale tome 5, Amiens, Yvert et Tellier, Paris, A. Picard père et fils, 1893.
  • Philippe Seydoux, Églises de la Somme, Paris, Les Nouvelles Éditions latines, 1973.

Articles connexes

Liens externes

Notes et références

Notes

  1. Jusqu'à la Révolution française, il existait à Conty une seconde église placée sous le vocable de saint Martin.

Références

  1. « eglise », notice no PA00116121, base Mérimée, ministère français de la Culture
  2. http://1886.u-bordeaux-montaigne.fr/items/viewer/9120#page/n5/mode/1up
  3. http://www.ville-conty.fr/wp-content/uploads/2011/02/EGLISE_SAINT_ANTOINE.pdf
  4. http://www.cccconty.com/telecharger/1-28-eglise-conty.pdf
  5. Yvan Brohard et Jean-François Leblond, Légendes de Picardie, tome 3, Amiens, Martelle Editions, 2007 (ISBN 978 - 2 - 87 890 - 103 - 0)
  6. Philippe Seydoux, Églises de la Somme, Paris, Les Nouvelles Editions latines, 1973


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