Église Notre-Dame-sur-l'Eau

L'église Notre-Dame-sur-l'Eau est l'église d'un prieuré de l'abbaye de Lonlay située à Domfront en Poiraie, dans le département français de l'Orne en région Normandie.

Pour l'ancienne abbaye cistercienne, voir Abbaye Notre-Dame de l'Eau.

Église Notre-Dame-sur-l'Eau
Présentation
Culte catholique romain
Type église paroissiale
Début de la construction fin XIe siècle
Fin des travaux début XIIe siècle
Autres campagnes de travaux restaurations fréquentes
Style dominant roman
Protection  Classé MH (1840)
Géographie
Pays France
Région Normandie
Département Orne
Ville Domfront
Coordonnées 48° 35′ 26″ nord, 0° 39′ 28″ ouest
Géolocalisation sur la carte : France

Construite entre les XIe et XIIe siècles, elle a subi de nombreuses avanies mais reste un édifice majeur de l'architecture de cette région. Classée très tôt monument historique, elle figure sur la liste de 1840[1].

Elle était nommée Notre-Dame-sous-l'Eau jusqu'au milieu du siècle précédent[2], [3].

L'église en 1820.

Situation

L'église est située sur la commune de Domfront-en-Poiraie, dans l'Orne. Elle doit son nom à sa proximité d'un gué de la Varenne.

Historique

Plan et coupe avec l'ancienne nef
Abside romane du chœur.

Le site de l'église Notre-Dame-sur-l'Eau est donné vers 1020 à l'abbaye de Lonlay par le fondateur du château de Domfront, Guillaume Ier de Bellême. L'abbaye de Lonlay alors dépendante de l'abbaye de Saint-Benoît-sur-Loire en fait un important prieuré[4]. Sa construction s'est sans doute échelonnée du milieu du XIe siècle jusque vers 1100. Sa structure est typiquement bénédictine et elle constitue un type parfait de l'architecture romane normande, donc probablement postérieure à l'annexion de Domfront par la Normandie en 1050. Elle est dédiée en 1156[5].

Au Moyen Âge, elle est la seule paroisse de Domfront et est fréquentée par les ducs de Normandie. Henri II Plantagenet y fait baptiser en 1162 une de ses filles Aliénor future grand-mère de saint Louis. Elle subit plusieurs restaurations au XVIe siècle notamment en 1578. Elle est restée la paroisse de l'aristocratie locale et on y trouve de nombreuses pierres tombales, parmi lesquelles celles des familles des Landes, Galleri de la Tremblais, Gilebert de Lhene, de la Jaminière. Elle échappe aux destructions de la Révolution grâce à ses sépultures mais sert d'entrepôt, usine de salpêtre, filature de coton, de chapelle pour l'hôpital et est subdivisée par des cloisons. Vers 1826, la flèche octogonale en charpente qui couronnait la tour est remplacée par une pyramide quadrangulaire. En 1836, la nef de l'église est amputée de quatre travées sur les six lors de l'ouverture de la route de Domfront à Mortain. Un bombardement aérien atteint la nef et le clocher en 1944, sans pour autant détruire totalement l'église qui est restaurée avec soin et les peintures du chevet mises en valeur[5],[6].

Architecture

Le plan d'origine comporte une nef de six travées à larges bas-côtés, un transept saillant, un chœur d'une travée terminé par une abside et deux absidioles ouvrant sur le transept. On note deux phases de construction très proches, la nef et le transept avec le chœur. Elles sont marquées par un changement d'axes[6].

Avant la destruction, la tour carrée (remaniée au XIIe siècle) s'élève à la croisée du transept, entre la nef et le chœur, l'escalier étant ménagé dans un pilier. La nef mesure 40 m de long et 15,60 m de largeur avec une hauteur de 13 m. La façade est ornée d'un grand portail roman avec six colonnes et chapiteaux couverts d'entrelacs, séparés par des angles saillants que l'on a replacé dans le nouveau mur. La nef, après démolition, est rebâtie sur une longueur de 9,45 m et une largeur de 7,50 m. Presque toutes les maçonneries extérieures des bas-côtés étaient disposées en arêtes de poisson, le mur intérieur des bas-côtés offrait une suite d'arcades voutées. Le transept est la partie la plus caractéristique de l'édifice, certains supports cruciformes ont des demi-colonnes montant sur toute la hauteur ce qui est très rare en France mais fréquent dans le monde germanique, le chœur est vouté d'arêtes sur deux rangées d'arcatures surmontées de fenêtres hautes comme la nef qui elle n'est pas voutée. L'abside et les chapelles du transept sont seules intactes[7],[5].

Sculptures romanes des chapiteaux

La sculpture

Les chapiteaux taillés dans du granite n'ont pas la finesse de ceux taillés dans du calcaire, mais ils s'ornent de décors géométriques : entrelacs informes, étoiles et crossettes, de végétaux stylisés, de formes humaines et de masques, de têtes de béliers et de bœufs. Cette sculpture porte la marque des chantiers caennais et de la Bretagne toute proche[6].

Le mobilier

Dans l'église, se trouvent un maître-autel du XIIe siècle, une Vierge à l'Enfant du XIVe siècle, un gisant du XVe siècle, ainsi qu'une collection de dalles funéraires dont celle de la marquise de Lesdin du début du XVIIe siècle[8].

Notes et références

  1. « Eglise Notre-Dame-sur-l'Eau ou Notre-Dame-sous-l'Eau », notice no PA00110792, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  2. « Lettres choisies - Mérimée » (consulté le )
  3. « Monuments historiques : Rapport au ministre de l’Intérieur » (consulté le )
  4. Fromentin Loriot, Histoire du prieuré de Notre-Dame-sous-l'eau, Imprimerie de l'Eure, Evreux, (lire en ligne).
  5. Lucien Musset, Normandie romane, vol. 1, Zodiaque, La nuit des temps, , p. 211.
  6. Maylis Baylé, L'architecture normande au moyen-âge : Domfront : églises Notre-Dame-sur-l'Eau et Saint-Symphorien, vol. 2, Charles Corlet-Presses universitaires de Caen, (ISBN 2-85480-950-5), p. 88.
  7. Léon de La Sicotière : La Normandie monumentale et pittoresque, Orne, tome: 1, page: 175.
  8. « Œuvres mobilières à Domfront », base Palissy, ministère français de la Culture.

Bibliographie

  • Fromentin Loriot, Histoire du prieuré de Notre-Dame-sous-l'eau, Imprimerie de l'Eure, Evreux, (lire en ligne)
  • Henri Lefaverais: Église de Notre-Dame-sur-l'eau, dans: La Normandie monumentale et pittoresque, Orne, tome: 1, page: 175, sous la direction de Léon de La Sicotière
  • Lucien Musset, Normandie romane, vol. 1, Zodiaque, La nuit des temps, , p. 211
  • Maylis Baylé, L'architecture normande au moyen-âge : Domfront : églises Notre-Dame-sur-l'Eau et Saint-Symphorien, vol. 2, Charles Corlet-Presses universitaires de Caen, (ISBN 2-85480-950-5), p. 85-88.
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