Édouard de Perregaux

François Charles Édouard de Perregaux, né le à Paris et mort le à Saint-Cyr-sur-Loire, est un militaire français.

Pour les articles homonymes, voir Perregaux.

Biographie

Fils d’Adèle Elisabeth Mac Donald de Tarente et du comte d’Empire Alphonse Perregaux, Perregaux a d’abord été officier de cavalerie. Ayant débuté comme simple soldat, il a participé aux siège de Constantine de 1836, de 1837 et des Portes de Fer, et terminé comme lieutenant au 2e hussards[1] , puis dans les spahis au 3e régiment d’Afrique[2], stationnés à Bône. Noté par ses supérieurs pour sa « conduite légère et insolvabilité », il a quitté les spahis, en , parce qu’il était incapable de régler une note de 3 630 francs à un marchand de vin bordelais[3]:161.

Rendu à la vie civile, à l’âge de 26 ans, il perd, à l’été 1841, son père, et hérite en partie de sa fortune. Membre du Jockey Club, il est surtout connu dans le monde pour ses conquêtes amoureuses, notamment celle de la comédienne Alice Ozy, qu’il subtilise, en , au duc d’Aumale, parti pour sa campagne militaire en Algérie, en lui offrant une calèche et un attelage magnifiques, qu’elle ne sait pas refuser, et l’introduit dans le « demi-monde »[4].

En , il fait la connaissance d’Alphonsine Plessis, dite Marie Duplessis, dont il devient l’amant de cœur, au début de 1844. Au printemps 1844, il lui achète une demeure à Bougival[3]:162. Joueur compulsif, il apprend, de retour d’un voyage en Allemagne et en Suisse avec Alphonsine, que sa fortune est dilapidée et qu’il frôle la ruine. Sa maitresse lui laissait le choix entre l’épouser ou la perdre[3]:168, il tente sans succès de persuader sa famille qui est moins qu’enthousiaste.

En , ayant appris qu’Alexandre Dumas fils est désormais le nouvel amant de cœur de Marie Duplessis, il tente de repartir pour l’Algérie. Il contacte la Légion étrangère, s’entant entendu répondre, lors d’une précédente requête, l’année précédente, qu’ayant quitté l’armée régulière de son propre chef, il ne pouvait y rentrer, mais qu’il lui restait la possibilité d’intégrer ce dernier corps[3]:208. Le , il épouse, à Kensington, Marie Duplessis[5]. Sincèrement épris, il a 29 ans et la nouvelle comtesse 22, mais cette dernière semble avoir été plus intéressée par le titre de comtesse que par le mariage lui-même, car si elle affiche son nouveau statut, elle cesse de voir son mari[3]:242. Même à l’agonie, elle lui fermera sa porte. Une fois celle-ci morte, il pourra enfin entrer lui rendre ses derniers devoirs, tandis que deux de ses partenaires fouillent en vain les meubles à la recherche d’un « papier en anglais » – leur certificat de mariage. Il entamera également aussitôt des procédures pour récupérer des diamants et un étalon prêtés par lui à la défunte[3]:274.

Lors de son enterrement, au cimetière de Montmartre, il manque s’évanouir, au moment de donner l’eau bénite, au dessus de la tombe. Celui-ci, lorsqu’il découvre qu’elle n’est enterrée que dans une concession pour cinq ans, la fait exhumer et réinhumer, une semaine plus tard, dans un caveau avec une concession à perpétuité[3]:276. En , il renouvelle sa requête d’intégrer la Légion étrangère, requête acceptée deux semaines plus tard, à condition que « le citoyen Perregaux » paye toutes ses dettes, et qui ne semble pas avoir honorée. Après avoir démissionné du Jockey Club en 1850, il louait une villa sur la Grand-Rue à Chantilly, où il est devenu un participant actif aux prestigieuses courses de la ville[3]:231.

Selon Henry de Pène, il n’ignorait pas qu’il était devenu, sous le nom d’Armand Duval, un héros de théâtre dans la pièce d’Alexandre Dumas, la Dame aux camélias, mais « il dit qu’il n’irait jamais voir la pièce et il a tenu parole[6]. » Sur le tard, retiré à Saint-Cyr-sur-Loire, il a été retrouvé mort, un matin, par deux voisins, un jardinier et un fermier[3]:292. Il ne s’était jamais remarié[7].

Notes et références

  1. Charles André Julien, Histoire de l’Algérie contemporaine : La conquête et les débuts de la colonisation (1827-1871), t. 1, Paris, Presses universitaires de France, , 2 vol. : ill. ; 24 cm (ISBN 978-2-13-037763-4, OCLC 877924128, lire en ligne), p. 302.
  2. Henry Lyonnet, La Dame aux camélias, Paris, Société française d’éditions littéraires et techniques, , 147 p., 19 cm (OCLC 583737325, lire en ligne), p. 33.
  3. (en) Julie Kavanagh, The girl who loved camellias : the life and legend of Marie Duplessis, New York, Vintage Books, , xii, 288 p., 21 cm (ISBN 978-0-8041-7155-7, OCLC 889857577, lire en ligne), p. 162.
  4. Jules Bertaut, Secrets d’un siècle, Paris, Pierre Amiot (OCLC 901654862, lire en ligne), p. 182-191.
  5. Petite illustration, vol. 341-353, L’Illustration, (lire en ligne), p. 387.
  6. Henry de Pène, Le Paris viveur, Paris, Édouard Dentu, , 339 p. (lire en ligne), p. 12.
  7. Le Bulletin héraldique de France : ou, Revue historique de la noblesse, t. 7-8, Paris, , 680 p. (lire en ligne), p. 247.

Liens externes

  • Portail de l’histoire militaire
  • Portail de la France au XIXe siècle
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.