GPG est l'acronyme de GNU Privacy Guard. Il permet le chiffrement et la signature de données.
Vous trouverez dans le présent document la méthode de création de clés GPG en lignes de commande. Pour créer des clés avec une interface graphique reportez-vous à la page Seahorse.
L'application GnuPG sert à chiffrer des données : vous pouvez vous en servir pour communiquer en toute sécurité (courriel, messagerie instantanée, etc.) et pour chiffrer vos fichiers (qui pourront d'ailleurs être également déchiffrés sous d'autres systèmes d'exploitation comme Windows).
Comment fonctionne le chiffrement ?
Il serait dommage d'utiliser GPG sans connaître la différence entre une clef publique et une clef privée (public key/private key). Par conséquent, je vous invite à visiter la page Cryptographie asymétrique sur Wikipédia. À noter qu'on peut également chiffrer en symétrique avec GPG (option « -c »).
Remarque : Dans cette documentation le terme de clef utilisé seul peut désigner la clef publique ou la clef privée. Cet abus de langage couramment utilisé ne pose pas de problème quand le concept de clef publique-clef privée est bien compris.
Ci-dessous une autre formulation des principaux concepts :
La clef publique sert à chiffrer un message qui pourra être déchiffré uniquement à l'aide de la clef privée. Pour que cela fonctionne, il faut fournir à vos correspondants votre clef publique. Ceux-ci chiffreront leur message avec cette clef, et vous seul pourrez le déchiffrer à l'aide de votre clef privée.
La clef privée ne doit jamais être divulguée. Pour plus de sécurité, cette clé est chiffrée en symétrique et un mot de passe y est donc associé : ainsi même lorsque quelqu'un a accès à votre clef privée (en accédant à votre ordinateur par exemple), il ne peut utiliser votre clé privée pour déchiffrer vos données.
Une clef publique et une clef privée fonctionnent en inverse. Ce que chiffre l'une, l'autre peut le déchiffrer, et vice versa. Chacune fait une partie du travail. Ainsi, vous pouvez signer vos messages à l'aide de votre clef privée en envoyant avec votre message une copie conforme de celui-ci, chiffrée avec votre clef privée. Votre clef publique pourra déchiffrer ce message, attestant ainsi de l'identité de son emetteur.
Un mot de passe est associé à la clef privée : il vous sera demandé pour signer ou déchiffrer les fichiers, courriels ou messages. Le chiffrage ne nécessite pas de mot de passe.
Évidemment, ne perdez pas ce mot de passe et ne le divulguez à personne.
Lors de la création de la clef publique, une date d'expiration vous sera demandée : c'est la date à partir de laquelle vous et vos correspondants ne pourrez plus utiliser cette clef pour chiffrer des données.
Note : Ceci ne vous empêchera pas de relire des données chiffrées avec cette clef publique. Il est aussi possible de modifier cette date d'expiration ultérieurement.
Si vous entrez “0”, la clé n'expirera jamais (cela diminue la sécurité).
Le Certificat de révocation sert à invalider une clef. Vos correspondants ne pourront alors plus utiliser cette clef. Il doit être utilisé lorsque quelqu'un est susceptible d'avoir obtenu votre clef privée ou votre mot de passe.
L'identifiant d'une clef est appelé uid (User IDentifiant) dans GPG. Il est de la forme « Prénom NOM (commentaire) <adresse de courriel> » (ou « Prénom NOM <adresse de courriel> » si aucun commentaire n'a été spécifié).
Une clef est composée de différents champs (cf. comment lister les clefs de son trousseau dans la section « Gérer son trousseau de clefs ») :
La notation « <id> » utilisée dans cette documentation est une chaine de caractères propre à une clé du trousseau. Typiquement, cela peut être le nom, ou un identifiant de la clé (« pub » ou « uid »), ou encore l'adresse de courriel.
Une empreinte (fingerprint en anglais) sert à identifier de manière unique une clef. L'idée étant que, plusieurs personnes pouvant générer une clef avec un même uid, il faut pouvoir déterminer si on a la bonne clef publique en comparant son empreinte.
Si l'empreinte ne correspond pas vous devez supprimer la clef publique invalide de votre trousseau.
Note : Les 8 derniers caractères du fingerprint correspondent à l'identifiant pub de la clé.
Signer une clef publique, c'est certifier que cette clef est bien celle de la personne indiquée par l'identifiant. C'est pour cela qu'il faut faire la vérification d'empreinte avant de signer une clef.
Après avoir signé une clef publique vous pouvez la renvoyer sur un serveur. Il est parfois apprécié de ne pas publier directement la clé signée, mais de l'envoyer à son propriétaire afin du lui en laisser le choix.
Votre signature apporte à tous votre garantie sur l'authenticité de cette clef.
Il est nécessaire d'installer le paquet gnupg2. Il existe également diverses interfaces graphiques pour GnuPG. Sous Ubuntu Seahorse est installée par défaut. Il existe aussi :
Nous favoriserons ici l'usage de gpg en ligne de commande.
N.B. : Lorsque vous utilisez GPG pour chiffrer vos messages, c'est transparent pour vous car c'est pris en charge par vos logiciels habituels.
Cette section illustre les usages les plus communs de GnuPG. Vous pouvez évidement obtenir d'autres détails en utilisant la commande :
gpg2 --help
Ouvrez une console et exécutez la commande suivante :
gpg2 --gen-key
qui vous renvoie:
Sélectionnez le type de clef désiré : (1) RSA et RSA (par défaut) (2) DSA et Elgamal (3) DSA (signature seule) (4) RSA (signature seule) Quel est votre choix ?
Choisissez RSA et RSA (par défaut) en tapant 1. On vous proposera une clef de 2048 bits, cela vous assurera une bonne protection, appuyez sur Entrer.
Voir « Les clés primaires devraient être des clés DSA-2 ou RSA, de 4096 bits ou plus (de préférence RSA) » ou encore l'interview de Phil Zimmermann [de], l'inventeur de PGP, qui, en 2013, recommandait déjà une longueur minimale de 3072 bits pour les clés RSA.
Choisissez alors dans combien de temps votre clef expirera. Vous pouvez rentrer 30 comme nombre de jours pour faire vos premiers essais.
Confirmez par o.
Vous allez alors créer un identifiant pour votre clef :
Validez par « O ». Il faut maintenant fournir une Phrase de passe dans la fenêtre qui s'ouvre. Le terminal vous renvoie ceci :
De nombreux octets aléatoires doivent être générés. Vous devriez faire autre chose (taper au clavier, déplacer la souris, utiliser les disques) pendant la génération de nombres premiers ; cela donne au générateur de nombres aléatoires une meilleure chance d'obtenir suffisamment d'entropie.
Patientez jusqu'à la fin de l'opération.
Ouvrez un terminal, et exécutez la commande suivante :
gpg2 --gen-revoke <votre_courriel>
le terminal vous renvoie:
Faut-il créer un certificat de révocation pour cette clef ? (o/N)
Faites « o ». Il ne vous reste plus qu'à choisir la cause de la révocation. Et à répondre aux dernières questions.
Voici quelques commandes pour gérer son trousseau de clefs:
gpg2 --list-keys
gpg2 --send-key <id> --keyserver <serveur>
Vous pouvez spécifier un serveur de clef spécifique avec l'option « –keyserver <serveur>
», c'est aussi bien pour la recherche, l'importation ou exportation de clef.
gpg2 --search-keys <identifiant>
gpg2 --recv-keys <identifiant>
gpg2 --import
Collez ensuite la clef dans le terminal. et taper Ctrl D
gpg2 --delete-keys <identifiant>
Cela est utile par exemple si votre trousseau de clé a été créé sous Windows. Pour cela il vous suffit de copier tous les fichiers présents dans le dossier du trousseau de clé keyring vers le dossier correspondant sous Ubuntu. Vous le trouverez dans le dossier caché .gnupg.
Si vous êtes en dual boot avec Windows et que vous utilisez GnuPG dans les deux systèmes, il vaut mieux partager le dossier du trousseau de clefs. Pour cela on crée un lien symbolique à la place du répertoire .gnupg avec la commande :
sudo ln -s <chemin du dossier du trousseau de clé/> /home/<utilisateur>/.gnupg
Exemple :
sudo ln -s /media/windowsdata/Mes\ documents/GPGkeys/ /home/toto/.gnupg
Ceci est généralement utilisé par les personnes disposant de plusieurs adresses de courriels.
gpg2 --edit-key <identifiant>
Gpg vous rend la main en affichant gpg>
après avoir affiché des détails sur la clef à éditer.
Pour ajouter un <uid> :
adduid
Pour retirer un <uid> :
uid <numéro_entre_parenthèses>
. Gpg affiche alors une étoile à côté de l'uid sélectionné.deluid
.
Quittez avec quit
en validant les modifications par o
.
gpg2 --fingerprint <identifiant>
gpg2 --sign-key <identifiant>
Validez si vous êtes sûr de l'authenticité de la clef. Vous pouvez alors renvoyer la clef sur un serveur de clef (cf. la section « Gérer son trousseau de clefs »).
gpg2 --edit-key <identifiant> expire
Vous devez disposer de la clef secrète pour changer cette date.
Vous aurez d'abord à l'écran les informations concernant la clef puis vous pourrez rentrer une durée pour laquelle la clef sera valide en suivant le format indiqué. Validez ensuite par o, puis entrez éventuellement votre phrase de passe. Lorsque la ligne gpg>
apparaît, entrez quit et validez les changements.
gpg2 --clearsign <mon_fichier>
Votre mot de passe vous est demandé pour vérifier que c'est bien vous qui signez le fichier. Un fichier mon_fichier.asc est créé : c'est la signature du fichier mon_fichier.
gpg2 --encrypt <mon_fichier>
L'identifiant du destinataire est demandé : c'est la personne qui pourra déchiffrer le fichier (qui peut très bien être vous). Un fichier mon_fichier.gpg est créé, c'est la copie chiffrée de mon_fichier. Cependant le fichier “mon_fichier.gpg” reste illisible par un éditeur de texte, il donne une suite corrompue de caractères (car il est sous forme binaire). Pour avoir un fichier directement lisible (sous forme ASCII) que l'on peut envoyer à un destinataire sous forme de texte et non en pièce jointe il faut utiliser la syntaxe suivante:
gpg2 --armor --output "mon_fichier_chiffré" --encrypt "mon_fichier"
gpg2 --output <mon_fichier> --decrypt <mon_fichier.gpg>
Votre mot de passe vous est demandé pour déchiffrer mon_fichier.gpg. Le fichier mon_fichier est créé et lisible.
Contributeurs : Id2ndR,naoli, L'Africain,illoxx.