clerc

Français

Étymologie

Du moyen français clerc, de l’ancien français clerc, du latin clericus, du grec ancien κληρικός, klêrikós  (homme) d’église »).

Nom commun

SingulierPluriel
clerc clercs
\klɛʁ\

Illustration souhaitable (voir l’aide)

clerc \klɛʁ\ masculin ou masculin et féminin identiques

  1. Personne qui est entré dans l’état ecclésiastique en recevant la tonsure.
    • C’est ainsi qu’en 465 le concile de Vannes interdit aux clercs non seulement de prendre part aux repas de juifs, mais de les inviter à leurs propre table.  (Léon Berman, Histoire des Juifs de France des origines à nos jours, 1937)
    • Lorsque la troupe des pastoureaux entra dans Orléans, le jour de saint Barnabas, l’évêque de cette ville interdit à tous ses clercs d’assister à ses prédications ; car, disait-il, ce sont les souricières du diable.  (Jean-Charles-Léonard Simonde Sismondi, Histoire des Français, T.5, 1836, p.194)
    • Le législateur canonique intervient aussi pour réprimer le rapt ; le Concile de Chalcédoine de 451 (canon 27) dépose les clercs coupables de complicité de rapt et excommunie les laïques dans ces cas.  (Gabriel Lepointe, La Famille dans l’Ancien droit, Montchrestien, 1947 ; 5e éd., 1956, p.93)
    • L’Église post-grégorienne exploite ce que les Écritures et la Tradition lui offrent-pour "monachiser" ses clercs séculiers et les détacher de la femme tentatrice.  (Jacques Dalarun, « Dieu changea de sexe, pour ainsi dire » : La religion faite femme, XIe-XVe siècle, Fayard, 2008)
  2. Savant ; personne instruite ; intellectuel.
    • Toutefois il me semble important qu’il existe des hommes, même si on les bafoue, qui convient leurs semblables à d’autres religions qu’à celle du temporel. Or, ceux qui avaient la charge de ce rôle, et que j’appelle les clercs, non seulement ne le tiennent plus, mais tiennent le rôle contraire.  (Julien Benda, La trahison des clercs : Avant-propos de la première édition, 1927, éd. 1946)
    • Nous savons, nous, ce que vaut l’illusion de la souveraineté populaire, et ce que pèse un bulletin de vote, mais les indigènes, plus neufs, plus confiants que nous dans la parole écrite de nos livres, se consolent mal de la trahison de nos clercs.  (Yvonne Turin, Littérature engagée et anticolonialisme européen dans l’Algérie du Centenaire : le cas singulier d’Albert Truphémus, dans la Revue d’histoire moderne et contemporaine, tome XXIII, 1976, p.618)
  3. Personne qui travaille dans l’étude d’un notaire, d’un avoué, ou d’un huissier.
    • Accompagné de sa femme, près de laquelle allait, comme un page, le premier clerc de l’Étude, un petit bossu nommé Jean Butscha.  (Honoré de Balzac, Modeste Mignon, 1844)
    • Lui, le père Henrouille, il avait été petit clerc chez un notaire au boulevard Sébastopol pendant cinquante ans. Aussi, en connaissait-il des histoires de dilapidations de fortunes !  (Louis-Ferdinand Céline [Louis Ferdinand Destouches], Voyage au bout de la nuit, Denoël et Steele, Paris, 1932)
    • Nous baignons dans un constant bourdonnement parfois haché d’éclats de voix, toujours la même : féminine. Je présume qu’il s’agit de la clerc. [...] Je n'en étais douté. Le clerc est une femme.  (Philippe Delaroche, Caïn et Abel avaient un frère, Éditions de l'Olivier / Le Seuil, 2000, p. 253 et p. 254)

Synonymes

Antonymes

Dérivés

  • clerc de la Chambre (prélat officier de la Chambre apostolique)
  • clerc de notaire
  • grand clerc (expert)
  • maître clerc (premier des clercs qui travaillent dans une étude)
  • pas de clerc (faute commise par ignorance ou par imprudence dans une affaire)
  • petit clerc (jeune employé chargé de faire les courses de l’étude, saute-ruisseau)
  • premier clerc (premier des clercs qui travaillent dans une étude)
  • principal clerc (premier des clercs qui travaillent dans une étude)

Apparentés étymologiques

Proverbes et phrases toutes faites

  • il ne faut pas être grand clerc
    • Mais, cette fois-ci, elle courait comme si tous les diables de l'enfer étaient à ses trousses - et il ne fallait pas être grand clerc pour supposer qu'elle quittait Ham sans esprit de retour.  (Jean Ray, Harry Dickson, La Cité de l'étrange peur, 1936)

Traductions

Prononciation

  • \klɛʁ\
  • France (Lyon) : écouter « clerc »

Homophones

Voir aussi

Ancien français

Étymologie

Du latin clericus, du grec ancien κληρικός, klêrikós  (homme) d’église »).

Nom commun

Cas Singulier Pluriel
Cas sujet clers clerc
Cas régime clerc clers

clerc \klɛrk\ masculin

  1. Clerc, abbé.
    • N’a si bon clerc dusqu’a Paris  (L’âtre périlleux, anonyme, manuscrit 2168 français de la BnF)

Antonymes

Ancien occitan

Étymologie

Du latin clericus.

Nom commun

clerc masculin

  1. Clerc, lettré.

Références

  • François Raynouard, Lexique roman ou Dictionnaire de la langue des troubadours, comparée avec les autres langues de l’Europe latine, 1838–1844

Anglo-saxon

Étymologie

Du latin clericus.

Nom commun

clerc

  1. Abbé.
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