Le suicide (du latin sui caedere, se tuer soi-même) est l'acte délibéré de mettre fin à sa propre vie.

Gaston Bachelard

L'eau est l'élément de la mort jeune et belle, de la mort fleurie, et, dans les drames de la vie et de la littérature, elle est l'élément de la mort sans orgueil ni vengeance, du suicide masochiste.
  • L'eau et les rêves — Essai sur l'imagination de la matière (1942), Gaston Bachelard, éd. Le Livre de Poche, coll. « Biblio Essais », 1993  (ISBN 978-2-253-06100-7), partie V, chap. III Le complexe de Caron, le complexe d'Ophélie, p. 98

André Breton, Poisson soluble, 1924

Ce qu'il faut que vous sachiez, c'est qu'au-dessous de toutes les fenêtres par lesquelles il peut vous prendre fantaisie de vous jeter, d'aimables lutins tendent aux quatre points cardinaux le triste drap de l'amour.
  • Poisson soluble (1924), André Breton, éd. Gallimard, coll. « Poésie », 1996  (ISBN 2-07-032917-8), partie 32, p. 132

Albert Brie

Si charité bien ordonnée commence par soi-même, le suicide est plus moral que l'assassinat.
  • Le Retour du silencieux, Albert Brie, éd. Boréal, 1989, p. 17

Albert Camus

Il n'y a qu'un problème philosophique vraiment sérieux : c'est le suicide. Juger que la vie vaut ou ne vaut pas d'être vécue, c'est répondre à la question fondamentale de la philosophie.
  • Le mythe de Sisyphe, Albert Camus, éd. Gallimard, 2005  (ISBN 2-07-032288-2), p. 17

Emil Cioran

Ce n'est pas la peine de se tuer, puisqu'on se tue toujours trop tard.
  • De l'inconvénient d'être né, Emil Cioran, éd. Gallimard, 2006  (ISBN 2-07-032448-6), partie II, p. 43

Pierre Drieu La Rochelle

La vie n'allait pas assez vite en moi, je l'accélère. La courbe mollissait, je la redresse. Je suis un homme. Je suis maître de ma peau, je le prouve. [...] Un revolver, c'est solide, c'est en acier. C'est un objet. Se heurter enfin à l'objet.

Franz Kafka

J'ai passé ma vie à me défendre de l'envie d'y mettre fin.
  • « Journal, 17 septembre 1920 » (trad. Claude Marthe), dans Œuvres complètes, Franz Kafka, éd. Gallimard, coll. « La Pléiade », 1984, vol. 3, p. 507

Orhan Pamuk

Si on savait exactement pourquoi on se suicidait, si on pouvait en formuler clairement la raison, on ne se suiciderait pas.
  • Neige (2002), Orhan Pamuk (trad. Jean-François Pérouse), éd. Folio, 2005  (ISBN 978-2-07-034454-3), chap. 14, p. 579

Platon, Phédon

Socrate à Cébès : Il ne faut pas se tuer avant que Dieu nous en impose la nécessité, comme il le fait aujourd'hui pour moi.
  • Apologie de Socrate - Criton - Phédon, Platon (trad. Émile Chambry), éd. Garnier-Flammarion, 1965, p. 110

Neil Young

Il vaut mieux brûler franchement que s'éteindre à petit feu.
  • (en) It's better to burn out than to fade away.

Catherine Azoulay

Reydellet (1996) suit cette réflexion lorsqu'il étudie le cas Schreber sous l'angle des tentatives de suicide qui s'effacent au fur et à mesure de l'éclosion délirante, faisant dire à l'auteur que « le suicidant se tue pour éviter la mort psychique » et que dans ce contexte, le suicide advient « par incapacité de tenir un fonctionnement psychotique ou de construire une psychose ».
  • Processus de la schizophrénie (2002), Catherine Azoulay/Catherine Chabert/Jean Gortais/Philippe Jeammet, éd. Dunod, coll. « Psycho Sup », 2002  (ISBN 2-10-004780-9), chap. II « Approche psycho-pathologique et clinique de la schizophrénie (Catherine Azoulay) », 1. Formes et caractéristiques de la schizophrénie, p. 97
Pour Reydellet (1996), le début d'un processus psychotique est marqué par la menace de suicide qui répond au sentiment de risque de mort psychique du sujet ou d'« implosion psychique ». La psychose « réussie » permet de voir s'estomper la menace suicidaire grâce à la reconstruction psychique délirante dressant un rempart solide contre l'effondrement mélancolique. Ainsi, pour cet auteur, « mourir ou délirer » constituent deux stratégies de lutte contre la mort psychique.
  • Processus de la schizophrénie (2002), Catherine Azoulay/Catherine Chabert/Jean Gortais/Philippe Jeammet, éd. Dunod, coll. « Psycho Sup », 2002  (ISBN 2-10-004780-9), chap. II « Approche psycho-pathologique et clinique de la schizophrénie (Catherine Azoulay) », 1. Formes et caractéristiques de la schizophrénie, p. 124
Au cas où la pensée délirante ne pourrait éclore, les possibilités d'évolution se résument à trois autres choix : la solution du suicide renvoyant à la mort réelle ; l'éclosion d'un autisme infantile renvoyant au désinvestissement objectal ; ou la fuite de toute pensée, de tout désir qui renverrait au conflit source de souffrance, ce qui peut s'apparenter à la mort psychique.
  • Processus de la schizophrénie (2002), Catherine Azoulay/Catherine Chabert/Jean Gortais/Philippe Jeammet, éd. Dunod, coll. « Psycho Sup », 2002  (ISBN 2-10-004780-9), chap. II « Approche psycho-pathologique et clinique de la schizophrénie (Catherine Azoulay) », 1. Formes et caractéristiques de la schizophrénie, p. 97

André Breton

Avec la musique j'ai lié partie pour une seconde seulement et maintenant je ne sais plus que penser du suicide car, si je veux me séparer de moi-même, la sortie est de ce côté et, j'ajoute malicieusement : l'entrée, la rentrée de cet autre côté.
  • Poisson soluble (1924), André Breton, éd. Gallimard, coll. « Poésie », 1996  (ISBN 2-07-032917-8), partie 2, p. 33
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