Littérature
Nouvelle
Renée Vivien, La Dame à la Louve, 1904
La Dame à la Louve
D’un geste hébété je tâtai mon front, où je sentais, affreusement saillants, les os du crâne. Le squelette en moi m’épouvantait.
Charles Bukowski, Journal d'un vieux dégueulasse, 1969
quand les hommes contrôleront les gouvernements, ils n'auront plus besoin d'être gouvernés, mais, jusque-là, ils l'auront dans l'os.
- Journal d'un vieux dégueulasse (1996), Charles Bukowski, éd. Grasset & Fasquelle, coll. « Le Livre de Poche », 1969 (ISBN 978-2-253-14384-0), p. 250
Prose poétique
André Breton, Poisson soluble, 1924
Campagne d'os blancs et rouges, qu'as-tu fait de tes arbres immondes, de ta candeur arborescente, de ta fidélité qui était une bourse aux perles serrées, avec des fleurs, des inscriptions comme ci comme ça, des significations à tout prendre ?
- Poisson soluble (1924), André Breton, éd. Gallimard, coll. « Poésie », 1996 (ISBN 2-07-032917-8), partie 9, p. 53
Octavio Paz, Liberté sur parole, 1958
Travaux du poète
La nuée enceinte de mots vient, docile et ténébreuse, survoler ma tête, se balance et mugit comme une bête blessée. Je plonge la main dans ce sac de brume et j'en retire ce que j'y trouve : des esquilles de corne, un éclair rouillé, un os gratté. A l'aide de ces armes, je me défends, je bâtonne les visiteurs, je coupe des oreilles, je combats à bras-le-corps, durant de longues heures de silence à la belle étoile.
- Liberté sur parole (1958), Octavio Paz (trad. Jean-Clarence Lambert), éd. Gallimard, coll. « Poésie », 1966 (ISBN 2-07-031789-7), partie II. AIGLE OU SOLEIL ? (1949-1950), Travaux du poète — I, p. 46
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