Littérature

Récit de voyage

Guy de Maupassant, La Vie Errante, 1890

La Côte italienne

Quand je relève les yeux sur les rochers du rivage, j’y aperçois des groupes de gamins nus, au corps bruni, étonnés de ce rôdeur. Ils sont innombrables aussi, comme une autre progéniture de la mer, comme une tribu de jeunes tritons nés d’hier qui s’ébattent et grimpent aux rives de granit pour boire un peu l’air de l’espace. On en trouve cachés dans toutes les crevasses, on en aperçoit debout sur les pointes, dessinant dans le ciel italien leurs formes jolies et frêles de statuettes de bronze.
  • La Vie errante, Guy de Maupassant, éd. P. Ollendorff, 1890, La Côte italienne, p. 42
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