Littérature

Prose poétique

Octavio Paz, Liberté sur parole, 1958

Le figuier

Les jours de calme, le figuier était une caravelle de jade pétrifiée, qui se balançait imperceptiblement, attachée à un mur noir qu'éclaboussait de vert la marée du printemps. Mais lorsque soufflait le vent de mars, elle se frayait, ses vertes voiles gonflées, un passage à travers la lumière et les nuages. Je grimpais à la cime, et ma tête émergeait d'entre les grandes feuilles, picorée par les oiseaux, couronnée de prophéties.
  • Liberté sur parole (1958), Octavio Paz (trad. Jean-Clarence Lambert), éd. Gallimard, coll. « Poésie », 1966  (ISBN 2-07-031789-7), partie II. AIGLE OU SOLEIL ? (1949-1950), Aigle ou Soleil ? — Le figuier, p. 94
Aujourd'hui le figuier frappe à ma porte et m'invite : dois-je saisir la hache ou entrer dans la danse ?
  • Liberté sur parole (1958), Octavio Paz (trad. Jean-Clarence Lambert), éd. Gallimard, coll. « Poésie », 1966  (ISBN 2-07-031789-7), partie II. AIGLE OU SOLEIL ? (1949-1950), Aigle ou Soleil ? — Le figuier, p. 95
Cet article est issu de Wikiquote. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.