L'anthropologie est la branche des sciences humaines et/ou sociales qui étudie les êtres humains sous tous leurs aspects, à la fois physiques (anatomie, physiologie, pathologie, évolution) et culturels (sociaux, psychologiques, géographiques, etc.). Elle tend à définir l'humanité en faisant une synthèse des différentes sciences humaines et sciences de la nature. Le terme, anthropologie vient de deux mots Grec, anthropos qui signifie homme et logos qui signifie l'étude.

Gilles Boëtsch

[N]ous aurions tort de croire que la pensée classique des anthropologues, si bien illustrée par [Marc] Sauter, fut seulement une pensée raciologique. Elle n'illustre pas l'idée de suprématie des Européens car elle étend le substratum biologique des populations européennes au-delà des frontières politiques de l'Europe; elle établit d'abord la présence d'une commune humanité. Finalement, elle ne décrit pas une conjonction entre identité politique, identité culturelle et identité biologique.
  • « Identité politique, identité raciale : L'impossible construction des frontières de l'Europe », Gilles Boëtsch et Jean-Noël Ferrié, Hermès, nº 23-24, 1999, p. 195

Paul Broca

La distinction des races une fois admise, un champ immense s'ouvrit tout à coup aux investigations des savants. Il ne s'agissait plus seulement de compléter ou de rectifier la classification et les descriptions de Blumenbach, mais de chercher l'origine des variétés permanentes, des types héréditaires, des caractères si divers et en même temps si gradués qui constituent les races. [...] Il fallait ensuite déterminer les filiations des peuples, retrouver les traces de leurs migrations et de leurs mélanges, interroger leurs monuments, leurs histoires, leurs traditions, leurs religions, et les suivre même au delà de la période historique pour remonter jusqu'à leurs berceaux. Autant de questions entièrement neuves, autant de problèmes, qui jusqu'alors n'avaient pas même été posés dans la science ; et ces investigations multipliées, illimitées, qui exigeaient le concours simultané de la zoologie, de l'anatomie, de la physiologie, de l'hygiène, de l'ethnologie, de l'histoire, de l'archéologie, de la linguistique, de la paléontologie, devaient converger vers un même but pour constituer enfin la science de l'homme ou l'Anthropologie.
  • « Histoire des travaux de la société d'anthropologie » (4 juin 1863), dans Archives générales de médecine, Paul Broca, éd. Asselin, 1863, t. 2, p. 65

Marc Sauter

Pour l'anthropologiste, les frontières que tracent le géographe et l'historien ne signifient pas grand-chose. [...] En fait, sur le plan anthropologique, l'Europe déborde largement les mers méridionales, la chaîne du Caucase et les steppes russes pour englober toute une humanité. Racialement, l'Europe est partout où la peau de l'homme est blanche.
  • Les Races de l'Europe (1952), Marc Sauter , éd. Payot, 1952, p. 179-180

Otto Schrader

L'anthropologie, et en premier lieu la craniologie, avec ses moyens, est incapable, pour les périodes préhistoriques comme pour les périodes historiques, de définir des races humaines clairement délimitées. Au contraire, que ce soit dans le présent ou dans le passé, où que nous nous tournions, nous rencontrons partout des formes transitionnelles ou mélangées.
  • (de) […] die Anthropologie und vor allem die Kraniologie selbst immer mehr zu der Überzeugung gekommen ist, dass sie mit ihren Mitteln überhaupt nicht imstande sei, scharf umgrenzte Menschenrassen in der Geschichte oder Vorgeschichte Europas zu unterscheiden, sonder dass vielmehr, wohin wir uns auch in der Gegenwart oder Vergangenheit wenden, überall uns Übergangs- und Mischungsverhältnisse entgegentreten, […]
  • (de) Sprachvergleichung und Urgeschichte. Linguistisch-historische Beiträge zur Erforschung des indogermanischen Altertums (1883), Otto Schrader (trad. Wikiquote), éd. Hermann Costenable, 1906, t. I. Zur Geschichte und Methode der linguistisch-historischen Forschung, partie I. Zur Geschichte der linguistischen Palaeontologie, chap. IV. Die Untersuchungen über die Urheimat des indog. Volkes, p. 116

Paul Topinard

On demande si l'anthropologie a des applications à la vie réelle et quels buts elle prétend atteindre [...] Cuvier retraçant les caractères des espèces fossiles se proposait-il donc un but ? Plus récemment, Pasteur réfutant la théorie de la génération spontanée, songeait-il au profit que l'industrie allait en tirer ? Non; la vraie science, celle qui plus tard conduit aux applications les plus brillantes est essentiellement désintéressée. Connaitre, élargir le champs de la pensée humaine, satisfaire à une légitime curiosité, tels sont ses mobiles.


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