Élite est un substantif de genre féminin, dérivé de l'ancien français eslite (du latin eligere qui donnera élu). Étymologiquement, le terme se rattache donc à l'idée d'élection, non au sens du suffrage mais à celui de l'approbation par autrui de la place détenue par quelqu'un dans la société. L'élite, c'est la fleur d'une société : de même que la fleur se dresse sur sa tige, l'élite entend dépasser le niveau du sol.

À l'origine, le statut d'élite n'est pas accordé par la détention du pouvoir, mais par l'autorité morale, c'est d'ailleurs pourquoi le terme est employé au singulier. Aujourd'hui il est plus courant d'évoquer les élites. Le pluriel donne une connotation négative : ce n'est plus la qualité de l'être qui est concernée, mais la domination d'une catégorie sociale sur les autres

Discours à la Commission Trilatérale, 1991

La souveraineté supranationale d'une élite intellectuelle et de banquiers mondiaux est assurément préférable à l'autodétermination nationale pratiquée dans les siècles passés.
  • (en) The supranational sovereignty of an intellectual elite and world bankers is surely preferable to the National autodetermination practiced in past centuries.
  • La source dont elle est tirée est partiellement une œuvre de fiction, ce qui peut mettre en doute l'authenticité de cette citation.
  • Discours à la Commission Trilatérale, juin 1991, Baden Baden, dans Matrix of Power: How the World Has Been Controlled by Powerful Men Without Your Knowledge, paru en 2000.

Isaac Asimov, Seconde Fondation, 1953

Quels que fussent les bouleversements économiques et sociologiques [...], il subsistait toujours une élite ; et de tout temps, la caractéristique d'une élite a été de posséder des loisirs comme récompense primordiale de sa propre condition.
  • Seconde Fondation, Isaac Asimov (trad. Pierre Billon), éd. Denoël, 1966  (ISBN 2-207-24913-1), partie II.Arcadia Darell, p. 157 (voir la fiche de référence de l'œuvre)

Friedrich Nietzsche

Si l'on admet [...] que, de tout temps, le danger n'a rapproché que des hommes qui pouvaient désigner, au moyen de signes semblables, des besoins semblables, des événements semblables, il résulte, dans l'ensemble, que la facilité de communiquer dans le péril, c'est-à-dire en somme le fait de ne vivre que des événements moyens et communs, a dû être la force la plus puissante de toutes celles qui ont dominé l'homme jusqu'ici. Les hommes les plus semblables et les plus ordinaires eurent toujours et ont encore l'avantage ; l'élite, les hommes raffinés et rares, plus difficiles à comprendre, courent le risque de rester seuls et, à cause de leur isolement, ils succombent aux dangers et se reproduisent rarement. Il faut faire appel à de prodigieuses forces adverses pour entraver ce naturel, trop naturel, progressus in simile, le développement de l'homme vers le semblable, l'ordinaire, le médiocre, le troupeau — le commun !
  • Par-delà le bien et le mal, Friedrich Nietzsche (trad. Henri Albert), éd. Le Livre de Poche, coll. « Les Classiques de Poche », 1991  (ISBN 978-2-253-05614-0), partie IX, chap. « Qu'est-ce qui est noble ? », § 268, p. 344
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