Proteus (bactérie)

Proteus est un genre de bactéries de la famille des enterobacteriaceae, commensal du tube digestif.

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Proteus
Proteus vulgaris sur gélose Mac Conkey
Classification
Règne Bacteria
Embranchement Proteobacteria
Classe Gamma Proteobacteria
Ordre Enterobacteriales
Famille Enterobacteriaceae

Genre

Proteus
Hauser, 1885

Généralités

Il existe plusieurs espèces de proteus : Proteus vulgaris, Proteus hauseri, Proteus morganii, Proteus mirabilis, Proteus penneri (en), Proteus rettgeri, Proteus myxofaciens et Providencia.

Ce groupe de germes possède une désaminase vis-à-vis des acides aminés : ainsi la phénylalanine est transformée en acide phényl-pyruvique (APP).

Famille des Enterobacteriaceae, ce sont des germes commensaux (hôtes) du tube digestif en nombre généralement restreint, ONPG-négative, TDA-positive. Ils se multiplient rapidement dans les matières en voie de putréfaction et les aliments. Bacilles très mobiles, aéro-anaérobies, Gram négatifs, oxydase négatifs, nitrate positifs et qui fermentent le glucose.

Les Proteus sont très polymorphes : formes longues et filamenteuses ou petits bacilles droits (Protée est un dieu de la mythologie grecque qui changeait de forme à volonté).

Les Proteus hauseri ont la propriété d'envahir la surface des milieux solides, d'où la difficulté d'isolement d'autres germes ; les milieux sélectifs employés dans la coproculture empêchent cet envahissement.

Pouvoir pathogène

Les proteus sont souvent en cause dans des infections urinaires (10 % des infections urinaires en ville), infections de plaie, surinfections diverses : tumeurs, voies respiratoires…

Caractères culturaux

Les proteus ne sont pas des bactéries exigeantes. Elles poussent bien sur des milieux ordinaires tels que les géloses BCP, Drigalski, Mac Conkey et autres.

Les colonies diffusent sur les milieux riches et donnent un aspect en nappe. Ces bactéries présentent une odeur désagréable caractéristique.

Principaux caractères biochimiques

  • fermentation des sucres : glucose+
  • réduction des nitrates en nitrites : NO3+ (NR +)
  • métabolisme du tryptophane en indole : ind-
  • Lactose-
  • ONPG-
  • ornithine décarboxylase : ODC+
  • H2S+
  • uréase+
  • TDA+
  • VP- donc RM +
  • Saccharose -
  • PADA +
  • LDA +
  • LDC -

Antigènes

Différents types antigéniques sans intérêt pratique, sauf la parenté qui existe entre proteus OX19, OX2 et OXK et les rickettsia = réaction sérologique de Weil et Felix.

Résistance naturelle

P. mirabilis est naturellement résistant à la colistine, aux polymyxines (colimycine) ainsi qu'aux furanes (nitrofurantoïne). Souches sauvages sensibles à toutes les bêta-lactamines (pas de céphalosporinase chromosomique de classe C, exemple : Proteus mirabilis 1761). P. vulgaris possède quant à lui une céfuroximase à l'état sauvage.

Résistance acquise

Mécanismes identiques à ceux décrits pour E. coli. 1. beta-lactamase de classe A haut niveau (pénicillinase) : des carbénicillinases (type PSE-4) ont été décrites. 2. résistance aux inhibiteurs des beta-lactamases : un mutant de type TEM, IRT-2 (Arg244Ser), a été décrit en association avec TEM-1 dans une souche insensible aux inhibiteurs des beta-lactamases de classe A. 3. beta-lactamases de classe A à spectre étendu (BLSE) : une souche produisant TEM-10 a été décrite. 4. résistance à l'imipénème : chez P. mirabilis, elle n'est pas d'origine enzymatique. La résistance à l'imipénème semble associée à une altération des PLP1A et 2 (protéines liant la pénicilline).

Traitement

Antibiotiques

Cette bactérie est habituellement sensible aux antibiotiques actifs sur les entérobactéries, à l'exception de la colistine et des cyclines.

Bactériophagiques

Dans les pays de l'ex Union Soviétique, le traitement des proteae par phagothérapie est commun. Le médicament existe sous forme liquide ou en pulvérisateur. En cas d'impasse thérapeutique, des patients victimes d'infection par proteae multi-résistantes (généralement p.mirabilis résistante à l'imipénème) peuvent rejoindre des groupements qui facilitent l'accès aux traitements bactériophagiques étrangers[1],[2],[3].

Références

  1. « Phages-Sans-Frontières – Ensemble nous pouvons tenter de changer le destin ! », sur phages-sans-frontieres.com (consulté le 24 avril 2018)
  2. « Association PHAG ESPOIRS », sur Association PHAG ESPOIRS (consulté le 24 avril 2018)
  3. « EuroPhages - Sauver les vies de milliers de Français grâce aux bactériophagiques », sur EuroPhages (consulté le 24 avril 2018)

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