Dextropropoxyphène

Le dextropropoxyphène (DPX) est un analgésique opioïde synthétique. Agissant sur les récepteurs opioïdes, il est quinze fois moins puissant que la morphine. Il est commercialisé en association avec des analgésiques de faible puissance comme le paracétamol (Di-Antalvic® par exemple) et est indiqué dans les douleurs d'intensité modérée à forte. Comme la codéïne et le tramadol, il est classé comme antalgique de niveau 2 par l’OMS.

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Dextropropoxyphène
Identification
Nom UICPA propanoate de (2R,3R)-4-diméthylamino-3-méthyl-1,2-diphényl-butan-2-yle
No CAS 469-62-5
No ECHA 100.006.747
Code ATC N02AC04
PubChem 10100
SMILES
InChI
Propriétés chimiques
Formule brute C22H29NO2  [Isomères]
Masse molaire[1] 339,4712 ± 0,0204 g/mol
C 77,84 %, H 8,61 %, N 4,13 %, O 9,43 %,
Données pharmacocinétiques
Biodisponibilité 100 % (IV)
Métabolisme Hépatique
(nordextropropoxyphène)
Demi-vie d’élim. 13 heures (2 - 26)
Excrétion

Urinaire

Considérations thérapeutiques
Classe thérapeutique Antalgique opioïde faible
Voie d’administration Orale

Unités du SI et CNTP, sauf indication contraire.
Comprimés américains de dextropropoxyphène.

Retrait du marché

Alors que la commercialisation du DPX datait d'environ 45 ans[2], l'Agence européenne des médicaments (AEM) a recommandé en 2009 le retrait progressif en Europe des médicaments contenant cette molécule du fait des risques, mortels en cas de surdosage, qu'ils présentaient[3]. Cela concernait une trentaine de médicaments[4]. L'AEM considérait que « les preuves d'efficacité thérapeutique (étaient) insuffisantes au regard du risque de mort, en cas de surdosage accidentel ou volontaire » et concluait « qu'aucune mesure complémentaire permettant de minimiser le risque ne pourrait être suffisante pour éviter les conséquences graves d'un surdosage »[5].

Cas de la France

Les Français étaient de très loin les plus gros consommateurs européens de l'association dextropropoxyphène/paracétamol, représentant à eux seuls 95 % de la consommation européenne. En 2007, le Di-Antalvic constituait le 28e médicament le plus remboursé en France, avec 7,4 millions de boîtes prescrites[2].

L'avis de l'AEM a été finalement suivi par l'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps), qui a décidé qu'à partir du 1er mars 2011, les médicaments contenant du dextropropoxyphène feraient l'objet d'un retrait d’autorisation de mise sur le marché. Initialement, elle estimait qu'ils présentaient « un profil de sécurité d'emploi satisfaisant dans des conditions normales d'utilisation », et soulignait que, même si ces médicaments étaient à l'origine de nombreux décès du fait d'intoxications volontaires ou accidentelles, ce n'était pas le cas en France, où d'autres médicaments étaient choisis pour les tentatives de suicide, et où le mode de conditionnement et les conditions de délivrance étaient différentes[5].

En effet, alors que l'AEM constatait entre 200 et 300 décès par an en Suède et en Angleterre, où le conditionnement en flacon favorisait le surdosage, l’Agence française ne relevait que 65 décès chaque année, alors que huit millions de Français prenaient des médicaments à base de dextropropoxyphène[6]. Une autre source rapportait sept décès par an en France après une enquête effectuée auprès des centres antipoison pour la période 1995-2003[2]. D’après l’Afssaps, le rapport bénéfices/risques plaidait en faveur du maintien de ce médicament en France[6]. Son avis était partagé par l’Académie nationale de médecine : « Cette association est utile, largement mise à profit en thérapeutique, en France, avec sécurité. Elle correspond au besoin d’antalgiques de puissance moyenne (palier II de l’OMS), supérieure à celle du paracétamol seul et inférieure à celle des opiacés/opioïdes de palier III. Le nombre restreint de médicaments de ce niveau II de l’OMS est à souligner. » De plus, l’Académie faisait observer que la recommandation européenne ne proposait pas de solution de remplacement[6].

L'Afssaps recommandait que les prescriptions de dextropropoxyphène/paracétamol soient remplacées soit par des antalgiques de palier I, « paracétamol à dose efficace, c'est-à-dire un gramme par prise, aspirine ou anti-inflammatoire non stéroïdien comme l'ibuprofène », soit par un autre antalgique de palier II, codéine ou tramadol, et réfléchissait à une éventuelle procédure dérogatoire pour que les patients non soulagés par les paliers I et intolérants aux autres paliers II puissent continuer à recevoir du dextropropoxyphène[7].

Notes et références


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