Anorexie mentale

L’anorexie mentale (du grec ancien ἀν-όρεξις (anorexis) = « perte du désir (de manger) »)[1] est un des troubles des conduites alimentaires (TCA). Elle se manifeste notamment par une préoccupation très forte de l'apparence, qui entraîne des restrictions alimentaires drastiques. Les sujets qui souffrent de ces troubles sont surtout des adolescentes, même s'il y a de plus en plus de garçons et d'adultes.

Anorexie mentale
Portrait de "Miss A—” en 1866 et en 1870 après le traitement. Elle était l'un des premiers cas décrits d’anorexie mentale.
Spécialité Psychiatrie, psychologie clinique et psychothérapie
CISP-2 P86
CIM-10 F50.0-F50.1
CIM-9 307.1
OMIM 606788
DiseasesDB 749
MedlinePlus 000362
eMedicine 805152 et 912187
eMedicine emerg/34  med/144
MeSH D000856

Mise en garde médicale

Les causes sont inconnues. Les mécanismes sont probablement complexes. On retrouve souvent une perturbation psychologique de l'image du corps. La mode et les phénomènes d'imitations entre adolescents sont souvent incriminés, mais ils restent difficiles à isoler de l'histoire du sujet qui souffre de son environnement familial et d'événements de vie déclenchants. De la même façon, la quête spirituelle et le désir d'absolu au moment notamment de l'adolescence peut-être questionnée[2].

L'anorexie mentale ne se retrouve pas dans les mêmes proportions dans toutes les cultures et à toutes les époques.

Description

Clinique

L'anorexie mentale, ou anorexia nervosa, est un trouble des conduites alimentaires. Elle se manifeste par « un refus catégorique de maintenir un poids corporel normal et par des mesures extrêmes et intentionnelles visant à perdre du poids ou à ne pas en prendre en période de croissance. »[3]

Dans l'anorexie mentale, le patient lutte contre la faim ou a perdu l'appétit.

Souvent, ces restrictions s’accompagnent d’activités physiques ou intellectuelles intenses. Certains experts estiment que l’hyperactivité des anorexiques serait une attitude intentionnelle, destinée à perdre davantage de poids en brûlant plus de calories. Mais cette hypothèse est remise en cause par une étude de 2012 qui met en évidence chez l'animal un mécanisme moléculaire commun à l’anorexie et à l’hyperactivité, qui associerait inévitablement les deux traits[4].

Le diagnostic

Le diagnostic doit être établi ou confirmé par des médecins spécialistes. Des adolescents présentent parfois des conduites alimentaires d'allure anorexique mais qui sont passagères, relevant parfois d'attitudes d'identification à des camarades, à des vedettes ou autres mannequins. Lorsque le trouble persiste, il doit faire l'objet de consultations spécialisées et de traitements ad hoc.

Les critères actuels du DSM-V[5],[6] pour porter un diagnostic d'anorexie mentale sont les suivants :

  1. restriction des apports alimentaires et énergétiques menant à un poids inférieur au poids normal pour le sexe, l'âge et la taille ;
  2. peur intense de prendre du poids ou de devenir gros, malgré une insuffisance pondérale ;
  3. altération de la perception du poids ou de la forme de son propre corps (dysmorphophobie) ;
  4. influence excessive du poids ou de la forme corporelle sur l’estime de soi, ou déni de la gravité de la maigreur actuelle ;

L'anxiété et le besoin de maigrir sont également responsables d'une hyperactivité physique.

Classifications

Différents types

On peut distinguer schématiquement deux types d'anorexie mentale :

  • type restrictif : pendant l'épisode actuel d'anorexie mentale, le sujet restreint intensément son alimentation et n'a pas, de manière régulière, présenté de crises de boulimie ni recouru aux vomissements provoqués ou à la prise de purgatifs (c’est-à-dire laxatifs, diurétiques, lavements) ;
  • type avec crises de boulimie/vomissements ou prise de purgatifs : pendant l'épisode actuel d'anorexie mentale, le sujet restreint intensément son alimentation et a, de manière régulière, présenté des crises de boulimie et/ou recouru aux vomissements provoqués ou à la prise de purgatifs (laxatifs, diurétiques, lavements).

Forme particulière : l'anorexie des nourrissons

Outre les adolescents, l'anorexie peut toucher directement les nourrissons. L'anorexie symptomatique des nouveau-nés est le signe de perturbation fonctionnelle des centres réflexes situés dans le cerveau, et, si l'enfant n'est pas prématuré, cette perturbation est due à des lésions cérébroméningées à la naissance (hémorragie cérébrale, anoxie, par exemple)[réf. nécessaire]. Dans ce cas, le refus de l'alimentation est évidemment important et tenace, et, par là, se distingue de l'anorexie dite « primitive », où le nouveau-né, hypotonique, ne tire pas ou refuse sein et tétine.

Pathologies associées

Elle s'accompagne souvent d'anxiété, de dépression, de repli sur soi et parfois de dépendances aux drogues ou à l’alcool. Elle peut prendre une forme suicidaire. Il faut être attentif à distinguer borderline ou d'une pathologie psychotique masquée avec parfois des délires d'empoisonnement.

Complications et pronostic

Sur le plan physique

Cette maladie se traduit par une perte de poids. La perte de poids est directement liée à la privation alimentaire. Elle induit une dénutrition.

La privation alimentaire entraîne assez vite de nombreux déficits en minéraux, vitamines et autres éléments essentiels[7]. Ceux-ci, ainsi que la perte de poids vont induire des dérèglements voire des dommages sur l’organisme : perte des muscles, chute de tension artérielle, malaise, perte de connaissance, chute des cheveux, anxiété, insomnie, fatigue, sensation de froid permanente, perte de mémoire, décalcification, ostéoporose, hypothermie, difficultés relationnelles majeures (perte des amis, conflits familiaux).

Sur le plan psychique

On estime que la guérison est obtenue dans environ 50 % des cas et pour un tiers des cas, les malades gardent plus ou moins de troubles alimentaires, un poids trop bas et une peur de grossir très forte. Les rechutes font partie du traitement. Les considérer comme des échecs peut conduire à un découragement et des abandons. Elles doivent être travaillées et élaborées en psychothérapie pour qu'elles puissent être intégrées comme une étape du traitement. On estime aussi 20 à 25 % les cas où l’anorexie mentale persiste. De toutes les façons, les traitements sont à envisager sur le moyen ou long terme. Les troubles des conduites alimentaires mettent à l'épreuve les processus d'adolescence, la pensée, l'action, la sexuation, l'autonomie, etc. Ils remettent aussi en cause les équilibres et les acquis de l'enfance.

Avec un taux de mortalité aux alentours de 10 % (à 10 ans, il est de 5 % et avoisinerait les 20 % à plus long terme), il s'agit de la maladie psychiatrique la plus mortelle[8]. Cependant l'évolution de la maladie dépend des thérapies entreprises. Il est souvent nécessaire de poursuivre le traitement psychique au-delà de la reprise d'un poids proche de la normale. Dans certains cas, la santé de celles et ceux qui ont vu leur état s'améliorer reste fragile et une reprise du traitement psychothérapique peut s'avérer nécessaire à distance de l'épisode initial[9]. Les dérèglements physiques peuvent, à terme, menacer la vie de la personne. La mortalité est estimée à un peu moins de 6 % par décennie dans la maladie[10].

Épidémiologie

L’anorexie touche moins de 0,5 % des jeunes femmes dans la forme anorexique pure. Le syndrome boulimique touche 1 % des jeunes femmes et 0,1 % des jeunes hommes[11]. Cette maladie concerne essentiellement les jeunes filles de 12 à 20 ans, mais peut apparaître dès l’âge de 9 ou 10 ans. Les garçons sont moins touchés (9 anorexiques sur 10 sont des filles) mais l'évolution de la société tend à les rendre plus susceptibles à la maladie.

Mortalité et morbidité

Il existe un risque vital estimé à un peu plus de 5 % avec un certain nombre de morts subites[12], peut-être en rapport avec une prolongation de l'intervalle QT sur l'électrocardiogramme[13]. Environ la moitié des anorexiques parvient à guérir et un tiers s'améliore mais parfois seulement de manière transitoire. Un cinquième reste résistant à la prise en charge et se chronicise[14].

Mécanismes

Les mécanismes restent inconnus. Il existe de probables facteurs génétiques, soupçonnés sur les formes familiales et chez les jumeaux[15].

Explications neurologiques

L'imagerie cérébrale fonctionnelle note des anomalies chez les anorexiques. Il est ainsi retrouvé une activité différente de certaines structures cérébrales lors de la présentation d'aliments chez ces derniers[16] et même après régression des symptômes[17].

Explications biologiques

De nombreuses hypothèses physiologiques sont travaillées depuis des décennies, toutes ne sont plus d'actualité, comme pour toutes les autres psychopathologies, les recherches dans le domaine sont en cours et aucune d'elles ne s'impose actuellement comme pouvant être retenue comme définitive. On doit donc être prudent lorsqu'on en prend connaissance et qu'on les diffuse.

En 1994, a été isolée une hormone sécrétée par les cellules du tissu gras, les adipocytes. Cette hormone, appelée leptine, renseignerait le cerveau sur les réserves en graisse de l'organisme. La leptine est le produit de l'expression du gène obèse (ob). Les mutations de ob induiraient une obésité morbide majeure associée à un diabète gras. La sécrétion de leptine aurait pour action de diminuer les apports alimentaires et de favoriser la perte de poids. Les taux plasmatiques de leptine sont fortement corrélés à la masse graisseuse mesurée par l'index de masse corporelle. La perte de poids due à la restriction alimentaire serait associée à une diminution des taux plasmatiques de leptine. Il existerait des récepteurs à leptine au niveau du noyau arqué de l'hypothalamus. Une élévation du taux de leptine circulante est détectée par les neurones du noyau arqué. Il s'ensuivrait un ensemble de réponses complexes, humorales, viscéro-motrices et comportementales qui inhiberaient la prise alimentaire.

Un des moyens par lesquels la leptine diminuerait l'apport alimentaire serait la baisse de la valeur appétitive des aliments. La leptine modifierait l'état du circuit méso-limbo-cortical impliqué dans les mécanismes de récompense. La perte de poids résultant d'une restriction alimentaire chronique augmenterait les effets de récompense d'une stimulation de l'hypothalamus latéral et inversement, l'injection de leptine diminuerait l'effet de récompense d'une stimulation de l'hypothalamus latéral chez le rongeur. Ce mécanisme pourrait être utile à l'analyse du phénomène de chronicité de l'anorexie mentale.

Les adipocytes ne secréteraient pas seulement de la leptine. Un autre peptide identifié en 1995[18], l’adiponectine, interviendrait dans la régulation du métabolisme glucidique et lipidique. Les taux sanguins d’adiponectine sont abaissés dans l’obésité et augmentés chez les boulimiques à poids normal. Des études épidémiologiques faites chez les jumeaux montrent qu'il existe un héritage partiel des troubles de conduites alimentaires. Pour les jumelles monozygotes, Kendler et col. trouvent 56 % de concordance dans l'anorexie, 23 % de concordance de la boulimie, et pour les jumelles dizygotes, 5 % dans l'anorexie et 8,7 % dans la boulimie. Il est donc possible qu'il existe une vulnérabilité biologique en partie héréditaire, passant peut-être par le gène codant la leptine ou les autres neuromédiateurs impliqués dans la régulation des conduites alimentaires.

Une autre cause serait la destruction de l'hypophyse qui sécrète les hormones[19],[20].

Explications psychologiques

L'anorexie est l'effet combiné d'une obsession (une pensée sans cesse présente à l'esprit dont on ne parvient pas à se débarrasser) de maigrir, d'une peur de grossir, voire de devenir énorme en remangeant normalement. L'anorexique interprétant son image comme beaucoup plus grosse qu'elle n'est en réalité (le fait de se répéter qu'elle est trop grosse l'amenant à conclure qu'elle est trop grosse dès qu'elle identifie son image dans un miroir par exemple).

En psychopathologie, on considère l'anorexie mentale comme une conduite addictive.

Il existe un autre courant de pensée, provenant des États-Unis et du Canada, qui associe l'anorexie au domaine de la phobie, tandis que la boulimie relèverait de la dépendance[21].

Explications sociologiques

Les cas d’anorexie mentale sont en augmentation dans le monde occidental. Cela se vérifie dans l’ensemble des pays européens, aux États-Unis et au Canada, au Japon, chez les populations blanches d’Afrique du Sud et dans les classes les plus aisées d’Amérique du Sud. Ils se retrouvent majoritairement dans les populations blanches et sont rares chez les noirs américains et africains. On ne retrouve que très peu de cas d’anorexie mentale en dehors de la sphère occidentale, ainsi en témoignent diverses études en Alaska chez les populations inuites, ou en Inde[22].

Certains expliquent cette séparation par le fait que la société occidentale est plus centrée sur l’individualisme, ce qui développe la compétition. Les populations noires d’Afrique et d’Amériques seraient moins touchées par l’anorexie du fait qu’elles possèdent un esprit plus communautaire et un mode de vie moins axé sur la compétition individuelle[23].

Mais, il existe aussi des activités à risque qui augmentent les risques de TCA, dont l’anorexie mentale. D’autres études portant sur les élèves mannequins, ou encore sur les jockeys professionnels, mettent en évidence les mêmes comportements[24]. Depuis le , la législation israélienne interdit aux mannequins hommes et femmes de défiler ou d'apparaître dans les médias du pays si leur indice de masse corporelle (IMC) est inférieur à 18,5[25].

Certains évoquent la possibilité que l'anorexie soit plus fréquente dans les classes sociales moyennes et supérieures[26].

Facteurs de risques

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Environnement familial ou social, préoccupation de l'apparence des autres et de soi-même. Le manque de confiance en soi peut aussi être incriminé. En effet, en contrôlant et maîtrisant son alimentation, et donc , par ricochet en ayant un pouvoir sur son corps, la personne souffrant d'anorexie mentale ressentirait un sentiment de toute puissance[27].

Traitements

Le traitement se fonde sur deux plans, tout d'abord la reprise de poids pour éviter les problèmes de dénutrition notamment les problèmes métaboliques, de retard de croissance, d'aménorrhée et d'ostéoporose. Une alimentation par sonde naso-gastrique est parfois nécessaire dans les formes graves. Les patients sont parfois pris en charge dans des services de médecine et la prise en charge psychiatrique au départ n'est pas la priorité. Ensuite, lorsque l'état de santé est moins grave, une hospitalisation ou un suivi par une équipe de psychiatrie permet d'expliquer cette pathologie et de limiter les rechutes. Les traitements donnent des résultats positifs tant sur le plan physique que psychologique.

Une prise en charge spécialisée multidisciplinaire

L'hospitalisation, lorsqu'elle est nécessaire, a pour objet d'aider à la reprise de poids. Pour ce faire, le (la) malade est idéalement accompagné(e) par une équipe multidisciplinaire comprenant un médecin, une diététicienne et un(e) psychothérapeute.

Psychothérapie

La prise en charge doit permettre d'engager un travail psychothérapeutique qui vient donner du sens aux symptômes et proposer des solutions. Le travail sur le déni du trouble et le schéma corporel est important. La peur de grossir pourra alors se résorber, voire disparaître. La principale difficulté est le refus du traitement, par peur de prendre du poids et de devenir obèse. Il faut aider le patient à prendre conscience qu'il souffre d'une maladie qui peut se soigner.

Le traitement consiste à engager le dialogue avec l’adolescent(e) par un travail vers une ré-alimentation et une reprise de poids. Une psychothérapie familiale qui ne prend pas en compte que les troubles du comportement alimentaire mais ciblant la dynamique intrafamiliale peut être utile[28],[29].

Dans tous les cas, une approche nutritionnelle est indispensable. Il est important de noter, que dans les faits, aucune thérapie ne peut être entreprise avant que la personne n'ait atteint un certain poids, qui lui permettra de bien comprendre les concepts présentés. Et c'est ce que préconise la nouvelle méthode de Maudsley. Originaire d'un hôpital britannique, cette méthode semble obtenir des résultats favorables, plus particulièrement chez une patientèle de jeunes anorexiques dont l'âge se situe entre les 11-14 ans. Elle permet de réduire la mortalité et d'assurer le traitement de la dénutrition. Ce qui différencie cette méthode est l'implication importante des parents dans le plan de traitement[30].

Il n'existe pas de traitement médicamenteux ayant prouvé une quelconque efficacité dans cette maladie en l'absence d'autre pathologie associée[31].

Voies de recherche

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La stimulation cérébrale profonde par implantation d'électrodes intracérébrales reliées à un stimulateur, est en cours de test dans les formes graves et résistantes[32], notamment dans le cadre de la boulimie.Il s'agit d'une technique totalement expérimentale, ne répondant à l'heure actuelle à aucun protocole particulier. En appliquant un champ magnétique au niveau du cerveau, elle permettrait de modifier l'activité des neurones[33].

La remédiation cognitive est également en cours d'étude. Elle permettrait de modifier la logique et l'automatisme de certains comportements.

Histoire et société

Le premier cas mentionné dans l’Histoire est celui de Catherine Benincasa, sainte Catherine de Sienne[34], qui vécut au XIVe siècle (1347–1380). Pourtant, déjà au Moyen Âge, des périodes de jeûne et de sévères privations avaient cours au sein de communautés religieuses mystiques. Un autre cas célèbre est celui d’Élisabeth de Wittelsbach, dite Sissi, l’impératrice d’Autriche-Hongrie, qui vécut au XIXe siècle (1837–1898). Au XXe siècle, il est possible de citer également la philosophe Simone Weil ou la chanteuse et percussionniste du groupe américain The Carpenters, Karen Carpenter.

La première description de la maladie est attribuée à Richard Morton (en) qui lui donna le nom de « phtisie nerveuse » au XVIIe siècle (1689). William Gull[35] in 1873 publie son étude sur Anorexia Nevrosa, terme établi et usuel depuis dans le monde anglo-saxon. La même année, Ernest-Charles Lasègue, médecin français du XIXe siècle a été l'un des premiers à donner une description psychopathologique de ce qu'il appelait l'« anorexie hystérique ». Dans un premier temps, les spécialistes ont envisagé la présence d'un dérèglement de l'hypophyse. Ce n'est qu'à partir des années 1950 que l'idée d'une origine psychique de l'anorexie mentale se fait jour, acceptant donc l'hypothèse les problèmes physiques associés soient une conséquence de l'arrêt de l'alimentation.

À partir des années 1980, les troubles des conduites alimentaires en psychopathologie ont suscité une attention des spécialistes, notamment pour leur parenté structurelle avec les addictions.

En France, une proposition de loi pour lutter contre l'anorexie est présentée en 2008[36],[37]. Le texte n’est pas parvenu au Sénat[38]. La Loi no 2016-41 de modernisation du système de santé du 26 janvier 2016 dispose que chaque mannequin a besoin d'un certificat médical disant que le mannequin est bien en point.[39]

Mouvements pro-ana et pro-mia

Le mouvement « pro-ana » est un mouvement d'anorexiques qui prétend que l'anorexie mentale n'est pas une maladie, mais plutôt un mode de vie. Ce mouvement est le « miroir » d'un autre mouvement nommé pro-mia pour la boulimie. Même si les deux restent liés, ce dernier a moins d'adhérents. Il prône le fait de manger sans mesure et de se faire vomir ensuite pour ne pas prendre de poids. Les sites web des membres de ces mouvements sont une source de « motivation » pour les autres membres et les poussent à persévérer dans leur perte de poids en imposant des commandements et en montrant des lettres de motivation ou même d'insultes « écrites par Ana ou Mia ».

Deux propositions de lois visant à interdire l'incitation à l'anorexie ont été déposées à l'Assemblée nationale par des députés français en 2007 et 2008, mais n'ont pas abouti[40],[41].

Mouvement Thigh gap

Le Thigh gap est un mouvement qui encourage la maigreur, en promouvant le fait d'avoir un écart entre les cuisses. Il s'agit d'une mode, plutôt auprès des adolescents, qui peut représenter un facteur de risque encourageant l'anorexie mentale[42],[43].

Notes et références

  1. A Greek-English lexicon
  2. Jacqueline Kelen, La Faim de l'âme - Une approche spirituelle de l'anorexie, Presses de la Renaissance, 2002
  3. Dumas 2013, p. 559.
  4. « Anorexie et hyperactivité, un lien systématique confirmé », sur www.inserm.fr,
  5. Les critères du DSM-V relatifs aux troubles de l’alimentation ont été élaborés par le groupe de travail du DSM-V et par une équipe qui a respecté un processus empirique en trois étapes. Ce processus incluait un examen complet et systématique de la documentation scientifique publiée, une nouvelle analyse des ensembles de données déjà colligées ainsi que de vastes essais en conditions réelles axés sur les issues. Des limites intrinsèques surgissent lorsque ces critères sont appliqués aux enfants.
  6. L'aménorrhée faisait partie des critères diagnostiques du DSM-IV, mais a été supprimé du DSM-V, car il y a présence de cas d'anorexie mentale avec activité menstruelle ponctuelle ; et ce critère est difficilement applicable aux jeunes filles avant leurs premières règles, aux femmes avec une contraception orale ou post-ménopausées, et aux hommes.
  7. Voir Carence alimentaire en sélénium
  8. (en) Søren Nielsen, « Epidemiology and mortality of eating disorders », Psychiatric Clinics of North America, vol. 24, no 2, , p. 201-214 (DOI 10.1016/S0193-953X(05)70217-3).
  9. [PDF] « Site sante-sports.gouv.fr »(ArchiveWikiwixArchive.isGoogle • Que faire ?) (consulté le 1er août 2017).
  10. (en) Sullivan PF, Mortality in anorexia nervosa, Am J Psychiatry, 1995;152:1073-1074 PMID 7793446.
  11. (en) Hoek HW, van Hoeken D, Review of the prevalence and incidence of eating disorders, Int J Eat Disord, 2003;34:383-396 PMID 14566926.
  12. Neumärker KJ, Mortality and sudden death in anorexia nervosa, Int J Eat Disord, 1997;21:205–212
  13. Cooke RA, Chambers JB, Singh R, Todd GJ, Smeeton NC, Treasure J, Treasure T, QT interval in anorexia nervosa, Br Heart J, 1994;72:69–73
  14. (en) Steinhausen HC, The outcome of anorexia nervosa in the 20th century, Am J Psychiatry, 2002;159:1284-1293.
  15. (en) Bulik CM, Slof-Op't Landt MCT, van Furth EF, Sullivan PF, The genetics of anorexia nervosa, Annu Rev Nutr, 2007;27:263-275 PMID 17430085.
  16. (en) Uher R, Murphy T, Brammer MJ et al. Medial prefrontal cortex activity associated with symptom provocation in eating disorders, Am J Psychiatry, 2004;161:1238-1246.
  17. (en) Uher R, Brammer MJ, Murphy T et al. Recovery and chronicity in anorexia nervosa: brain activity associated with differential outcomes, Biol Psychiatry, 2003;54:934-942.
  18. (en) PE Scherer, S Williams, M Fogliano, G Baldini et HF Lodish, « A novel serum protein similar to C1q, produced exclusively in adipocytes », The Journal of Biological Chemistry, vol. 270, no 45, , p. 26746–9 (PMID 7592907, DOI 10.1074/jbc.270.45.26746)
  19. « Laurence, la fille aînée de Jacques Chirac, est morte »,
  20. Laurent Léger, Claude Chirac. Enquête sur le fille de l'ombre
  21. Institut universitaire en santé mentale Douglas, clinique des troubles de l'alimentation, Montréal, Qc, Canada.
  22. Laëtitia Sirolli, Les troubles du comportement alimentaire de la naissance à l’adolescence,  éd. Eyrolles, Paris, 2006, p. 150 (OCLC 277231119).
  23. Gérard Apfeldorfer, Anorexie, boulimie, obésité,  éd. Flammarion, France, 1995, p. 82 (OCLC 716365322).
  24. Gérard Apfeldorfer, Anorexie, boulimie, obésité,  éd. Flammarion, France, 1995, p. 21 (OCLC 716365322).
  25. (en)The Jerusalem Post, David Horovitz (dir.), Jérusalem, (ISSN 0021-597X) [lire en ligne].
  26. Henri Chabrol, L’anorexie et la boulimie de l’adolescente, Puf, coll. « Que sais-je ? », Paris, 1998, p. 81.
  27. Anne-Laure Vaineau, « L'anorexie mentale : une quête insatiable de contrôle », Psychologies,
  28. http://www.minerva-ebm.be/fr/article.asp?id=2237
  29. (en) Godart N, Berthoz S, Curt F, et al. A randomized controlled trial of adjunctive family therapy and treatment as usual following inpatient treatment for anorexia nervosa adolescents. PLos One 2012;7:e28249.
  30. (en) Daniel Le Grange, « The Maudsley family-based treatment for adolescent anorexia nervosa », World Psychiatry, vol. 4, no 3, , p. 142-146 (ISSN 1723-8617, PMID 16633532, lire en ligne).
  31. (en) Attia E, Mayer L, Killory E, Medication response in the treatment of patients with anorexia nervosa, J Psychiatr Pract, 2001;7:157-162 PMID 15990519.
  32. (en) Lipsman N, Woodside DB, Giacobbe P et al. Subcallosal cingulate deep brain stimulation for treatment-refractory anorexia nervosa: a phase 1 pilot trial, Lancet, 2013;381:1361-1370.
  33. Docteur Nathalie Godart, unité INSERM 669, « Anorexie mentale : approches thérapeutiques à l'étude », Dossier INSERM,
  34. Ginette Raimbault et Caroline Eliacheff, Les indomptables : figures de l'anorexie, Odile Jacob, 2001, p. 51-72. (OCLC 468650878).
  35. Anorexia Nervosa (Apepsia Hysterica, Anorexia Hysterica) (1873) William Withey Gull, published in the 'Clinical Society's Transactions, vol vii, 1874, p. 22
  36. « Une proposition de loi et une charte pour lutter contre l'incitation à l'anorexie », Le Monde, .
  37. Santé : lutte contre l'incitation à l'anorexie
  38. nouvelobs.com 27 octobre 2011
  39. http://www.gouvernement.fr: LOI n° 2016-41 du 26 janvier 2016 de modernisation de notre système de santé
  40. Assemblée nationale, constitution du 4 octobre 1958, douzième législature, proposition de loi tendant à interdire les sites Internet faisant l’apologie de l’anorexie. Présentée par Monsieur François Vannson. Exposé des motifs.
  41. Assemblée nationale : Proposition de loi de Mme Valérie Boyer visant à combattre l'incitation à l'anorexie, no 781, déposée le 3 avril 2008.
  42. « Thigh Gap : quand l'écart entre les cuisses vire à l’obsession », Huffingtonpost,
  43. « Ces adolescentes qui rêvent d'un Tigh Gap », Le Figaro,

Bibliographie

Les ouvrages marqués d'une plume ont servi de support à la rédaction de l'article

  • Jean E. Dumas, Psychopathologie de l'enfant et de l'adolescent, Louvain-la-Neuve, De Boek Supérieur, , 783 p. (ISBN 978-2-8041-7312-8). 

Voir aussi

Cette bibliographie recense trop d'ouvrages (mars 2018).
Les ouvrages doivent être « de référence » dans le domaine du sujet de l'article dans lequel ils apparaissent. Il est souhaitable — si cela présente un intérêt — de les citer comme source et de les enlever de la section « bibliographie ».

Ouvrages d'approfondissement

Essais

  • Karin Bernfeld, Déjouer les troubles alimentaires,  éd. Librio/Flammarion, 2007
  • Bernard Brusset, Psychopathologie de l'anorexie mentale, Dunod 1998
  • Hilde Bruch :
    • Les Yeux et le Ventre, Paris, Payot, 1994 (ISBN 2-228-88836-2).
    • Conversation avec des anorexiques, Paris Payot, coll. « Petite Bibliothèque Payot », 2005 (ISBN 2-228-89983-6).
  • Maurice Corcos, Le corps absent, approche psychosomatique des troubles des conduites alimentaires, Dunod 2000
  • Caroline Eliacheff, Ginette Raimbault, Les indomptables : Figures de l'anorexie,  éd. Odile Jacob (OCLC 468650878)
  • Philippe Jeammet, Anorexie - boulimie : Les paradoxes de l'adolescence, Hachette, 2004
  • Evelyne Kestemberg, Jean Kestemberg, Simone Decobert, La faim et le corps: Une étude psychanalytique de l'anorexie mentale, Puf, coll. « Le fil », 2005 (ISBN 2-13-054835-0)
  • Vladimir Marinov, Joyce McDougall et al. Anorexie, addictions et fragilités narcissiques, Puf, 2001, (ISBN 2-13-051922-9)
  • Alain Perroud :
    • L'anorexie et la boulimie, éditions Favre, Lausanne
    • Faire face à l'anorexie, éditions Retz
  • Xavier Pommereau, Jean-Philippe de Tonnac, Le mystère de l'anorexie, Albin Michel, 2007. (ISBN 2-226-18054-0)
  • Daniel Rigaud, Anorexie, boulimie, compulsions. Les troubles du comportement alimentaire, Milan, 2002, (ISBN 2-7459-0521-X).
  • Marie Claude de Sève, Troubles alimentaires : Comment mettre un frein à l'anorexie et à la boulimie. Quebecor, coll. «Psychologie», 2009, (ISBN 978-2-7640-1443-1)
  • Yves Simon et François Nef, Comment sortir de l'anorexie ? Et retrouver le plaisir de vivre, Odile Jacob, 2002 (ISBN 2-7381-1069-X)
  • Thierry Vincent, L'Anorexie,  éd. Odile Jacob-poche, 2006, (ISBN 2-7381-1786-4)

Témoignages

  • Othilie Bailly, L'Enfant qui se laissait mourir, J'ai lu, 2000
  • Geneviève Brisac, « Petite », Points, 1994
  • Valérie Guérin Carnet de vie. Une traversée picturale et humaine de l'anorexie, Utopsya, 2010
  • Marya Hornbacher, Piégée - Mémoires d'une anorexique, Bayard
  • Les Filles du calvaire, Le ventre vide, le froid autour, éditions Eyrolles, 2011 (ISBN 978-2212551617)
  • Justine, Ce matin j'ai décidé d'arrêter de manger, OH! éditions, 2007
  • Nathalie Maciel, La balance du vide, Dorval éditions (2007)
  • Virginie Megglé, Face à l'anorexie - Le visible et l'invisible, Eyrolles éditions, 2006
  • Pauline Monvoisin, Une année sans faim. Mon combat contre l'anorexie, Stéphane Batigne Éditeur, 2014
  • Vittoria Pazalle, Anorexie et boulimie : journal intime d'une reconstruction, éditions Dangles, 2007
  • Camille de Peretti, Thornytorinx, éditions Belfond (2005)
  • Patrick Poivre d'Arvor,
    • Lettres à l'absente, Albin Michel, 1993
    • Elle n'était pas d'ici, Albin Michel, 1995
  • Janine Teisson, « L'enfant plume », J'ai lu, 2000
  • Valérie Valère, Le Pavillon des enfants fous de V Éditions Stock 1978, Livre de Poche

Articles connexes

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