Ambulance

Une ambulance est un véhicule spécialement adapté et aménagé pour permettre le transport des personnes malades, blessées ou parturientes (femme sur le point d'accoucher) vers un établissement hospitalier (public ou privé) — hôpital ou clinique — ou une unité de soins spécialisée (par exemple : soins de suite ou rééducation et réadaptation fonctionnelle).

Ambulance à New York (États-Unis)

Une ambulance dispose généralement du matériel nécessaire à la surveillance et aux premiers soins des blessés.

Dans la plupart des pays, les ambulances sont des véhicules prioritaires au regard des règles du code de la route.

Histoire

En 1792, le médecin français Dominique-Jean Larrey crée le concept de chirurgiens de l’avant, de triage des blessés et d’ambulances volantes[1].

Durant la Première Guerre mondiale, une ambulance est un poste de secours avancé au plus près du front et capable d'accueillir des soldats blessés pour les premiers soins avant leur évacuation vers un hôpital militaire de campagne[2]. Par extension, on utilise à cette époque le terme d’« ambulance » pour le véhicule tracté par un attelage et chargé du transport de ces blessés du poste d'ambulance vers l'arrière, puis celui d’« ambulance automobile » lorsque se répandent les véhicules à moteur[3].

Voir Ambulance chirurgicale automobile.

Par la suite le terme ne désignera plus qu'un véhicule destiné au transport des blessés, malades ou parturientes.

Plus récemment, on a aussi utilisé le terme d’« ambulances vertes » pour désigner des laboratoires mobiles d'analyse susceptibles d’être dépêchées sur le lieu d'un accident ou d'une pollution ou chez un particulier pour faire un diagnostic environnemental de la situation et éventuellement initier de premières actions[4]

Mesures d'hygiène

Intérieur d'une ambulance autrichienne
Intérieur d'une ambulance suisse

Les ambulances servent au transport de malades et de blessés. Ce sont des personnes affaiblies qui sont susceptibles de contracter des maladies plus facilement. L'infection peut provenir des proches et de l'entourage familial ou des lieux dans lesquels la personne a séjourné. Les malades peuvent contaminer les ambulanciers. Ou encore, les ambulanciers ou le matériel peuvent transporter les germes d'un patient vers un autre patient. Le problème est similaire à l'infection nosocomiale, bien qu'étant légalement considéré comme distinct, car on ne peut pas maîtriser l'environnement dans lequel on va chercher la personne.

Les ambulanciers doivent donc être formés à l'hygiène et suivre des protocoles de nettoyage et de désinfection. Il est recommandé d'utiliser le plus possible du matériel à usage unique.

Voici à titre d'illustration quelques grandes lignes de l'hygiène ambulancière.

Entre deux transports
  • les ambulanciers doivent se laver soigneusement les mains avec un savon doux ; si les mains ne sont pas sales, on peut utiliser un gel ou une solution hydro-alcoolique ;
  • changer les draps et taies d'oreiller, les mettre dans un sac plastique fermé pour les stocker en attente de nettoyage ;
  • les objets tranchants ou piquants utilisés (rasoirs, aiguilles…) sont mis dans un conteneur spécial ;
  • les déchets biologiques et de soins sont conditionnés pour une destruction par une filière spéciale ;
  • le matériel utilisé (ou accidentellement contaminé) est jeté (usage unique), ou nettoyé et désinfecté, ou conditionné pour être désinfecté par une filière spécialisée ; en particulier : brancard, siège de l'accompagnateur, matériel d'oxygénothérapie, porte-perfusion ;
  • le lavabo et les poignées de porte de la cellule arrière sont nettoyés et désinfectés ;
  • le matériel est vérifié et changé par du matériel propre voire stérile.
Chaque jour
  • la cellule avant (poste de conduite) est nettoyée : le sol et les sièges sont aspirés (l'aspirateur restant à l'extérieur), les sièges, le sol, les commandes (volant, leviers, boutons, manettes…) et poignées de porte sont nettoyés et désinfectés ;
  • les tenues sont changées et conditionnées dans des sacs plastiques ;
  • la réserve d'eau est vidée, rincée et remplie d'eau propre ; le réservoir de récupération est vidé, nettoyé et désinfecté ;
  • les bouches de circulation d'air sont aspirées, nettoyées et désinfectées ;
  • les linges conditionnés sont envoyés au nettoyage ; ceci inclut la couverture (la couverture est systématiquement enveloppée d'un drap qui est lui changé entre chaque patient)
  • les objets à détruire (déchets biologiques et de soin, matériel à usage unique) sont envoyés dans la filière de destruction ;
  • les ambulanciers se douchent et s'assurent d'avoir des ongles courts.
Chaque semaine
  • la réserve d'eau est désinfectée ;
  • le réceptacle pour objets coupants et perforants est fermé définitivement et envoyé pour élimination dans une filière spécifique ;
  • les surfaces de la cellule arrière (sol, support de brancard, parois, vitres) sont nettoyées et désinfectées ;
  • tout le matériel est sorti, nettoyé et désinfecté ; on utilise pour cela deux plans de travail, un recevant le matériel à la sortie du véhicule, l'autre où est disposé le matériel après désinfection ;
  • les tiroirs (vidés) sont nettoyés et désinfectés.

Le nettoyage se fait avec des gants à usage unique, ou pour certains actes avec des gants et blouse de nettoyage, les gants à usage unique étant fragiles. Les mains sont lavées après le nettoyage. Le nettoyage des surfaces se fait toujours en progressant vers la sortie, du haut vers le bas, du propre vers le sale, sans repasser deux fois au même endroit (on risquerait de ramener des salissures sur un endroit déjà nettoyé) ; on effectue pour cela des mouvements en « S ». On utilise deux seaux, un seau contenant le produit désinfectant, et un seau contenant de l'eau propre :

  • on imbibe l'éponge ou la serpillière de mélange désinfectant, on l'essore, on nettoie une portion de la surface, puis on rince l'éponge ou la serpillière à l'eau claire, on essore,
  • on imbibe à nouveau du mélange désinfectant…

Des mesures spécifiques peuvent être prises si le patient est contaminé par une bactérie multirésistante (BMR), un virus particulièrement contaminant ou des ectoparasites de type gale.

Par pays

Belgique

Article détaillé : Services d'ambulance en Belgique.
Intérieur d'une ambulance blindée chenillée FV-104 Samaritan de l’armée belge en 1988 avec deux civières rabattues.

France

En France, le terme « ambulance » est réservé aux véhicules ayant à leur bord au moins un titulaire du diplôme d'état d'ambulancier (DEA) et permettant le transport allongé. Cela comprend :

  • les véhicules (type A1, A2, B et C[5]) des entreprises privées titulaires de l'agrément préfectoral de transport sanitaire pour l'urgence et pour le transport sur prescription médicale. Les ambulances de secours et de soins d'urgences (ASSU) sont des véhicules où l'équipage peut tenir debout dans la cellule sanitaire[6] ;
  • les véhicules d'intervention du SMUR appelés « UMH » ;
  • les « ambulances de réanimation » sont des ambulances militaires (avec une croix rouge sur fond blanc)[7] ;.

En particulier, les véhicules suivants ne sont pas des ambulances au sens réglementaire :

  • les VSAV et les anciens véhicules de secours aux asphyxiés et aux blessés (VSAB) des sapeurs-pompiers ;
  • les véhicules « premiers secours relevage » (PSR) et « premiers secours évacuation » (PSE) de la Brigade de sapeurs-pompiers de Paris ;
  • les véhicules de premiers secours à personnes (VPSP) des associations (Croix-Rouge, Protection Civile, Secouristes Français Croix Blanche, Unité Mobile de Premiers Secours…).

Tous ces véhicules (ambulances, VSAB, VSAV, VPSP, PSR et PSE, véhicules sanitaires de l'armée) sont regroupés sous le vocable « véhicules adaptés au transport sanitaire ».

La norme NF EN 1789 de décembre 1999 relative aux « véhicules de transports sanitaires et leurs équipements » (ICS : 11.160 ; 43.160) distingue cinq types de véhicules adaptés au transport sanitaire :

  • Catégorie A / Type B : ambulance de service sanitaire (ASSU), ambulance routière conçue et équipée pour le transport, les premiers soins et la surveillance de patients ;
    • Catégorie A1 : adaptée au transport d'un patient unique ;
    • Catégorie A2 : adaptée au transport d'un ou plusieurs patients sur un (des) brancard(s) et/ou chaise(s) portoire(s) ;
  • Catégorie A / Type C : unité mobile hospitalière (UMH), ambulance routière conçue et équipée pour le transport, les soins intensifs et la surveillance de patients ;
  • Catégorie C / Type A : les ambulances privées conçues et équipées pour le transport sanitaire de patients dont l'état de santé ne laisse pas présager qu'ils puissent devenir des patients en détresse ;
  • Catégorie D : véhicule sanitaire léger (VSL) destiné au transport assis de personnes ne pouvant marcher depuis un bâtiment de soins (privé ou publique).

Ces véhicules routiers doivent être conformes à l'homologation de type pour les véhicules à usage spéciaux conformément à la dernière version amendée applicable à la directive 70/156/CEE

Les ambulances privées (type A) sont des « véhicules d'intérêt général bénéficiant de facilités de passage » (régi par l'article R311-1 du code de la route, voir plus bas), et sont donc équipées :

  • de feux à éclat (flashs) bleus (article R313-27 du code de la route) ;
  • d'un avertisseur sonore à deux tons, trois temps (« do-mi-do-silence… »)

Les ambulances privées intervenant sur demande du SAMU rentrent dans la catégorie des véhicules d'intérêt général prioritaire, depuis le décret no 2007-786 du 10 mai 2007 relatif aux véhicules d'intérêt général paru au JO no 109 du 11 mai 2007 page 8543 texte no 53. C'est le cas notamment des ambulances participant à l'aide médicale urgente pendant la garde ambulancière préfectorale organisée toutes les nuits, et chaque jour des samedis, dimanches et fériés.

Les VSL, bien que dépêchés par un hôpital ou sur demande d'un patient, ne sont pas destinés à du transport d'urgence. Aussi, la plupart du temps, ils ne sont pas équipés d'avertisseurs, mais cette décision ne constitue pas un cas général : il n'est pas impossible de croiser un VSL équipé de mêmes avertisseurs sonores et lumineux qu'une ambulance de type A.

Après avis du sous-comité des transports sanitaires et par autorisation préfectorale, une ambulance privée ASSU (type B) peut devenir une UMH sous convention avec le centre hospitalier détenteur du SMUR. Dans ce cas elle peut être équipée de feux bleus à éclispe et d'avertisseur deux tons (type Samu). L'utilisation de cette ambulance est réservée exclusivement aux demandes émanant du Samu/SMUR départemental pour des transports médicalisés (équipe médicale mobile). L'équipage ambulancier peut être réduit à un DEA suivant le cahier des charges attaché à la convention. Cette ambulance n'est pas comptée au nombre des véhicules sanitaires départementaux autorisés à circuler suivant le respect du numérus-clausus réglementaire (nombre de véhicules sanitaires au regard de la population du département).

Les véhicules de pompiers, des ambulances associatives sous dérogation préfectorale (Croix-Rouge, Protection Civile…) ainsi que du SAMU/SMUR sont des « véhicules d'intérêt général prioritaires », et sont donc équipés :

  • de feux bleus à éclipse (gyrophares) (article R313-27 du code de la route) ;
  • d'un avertisseur sonore à deux tons, deux temps (« fa-la » d'une demi seconde chacune)[8].

Suisse

En Suisse, de par le fédéralisme, il existe des lois un peu différentes dans chaque canton, mais prenons l'exemple de Genève qui est représentative des services d'urgences médicales en Suisse. À Genève, il y a deux sortes d'ambulances :

  • les ambulances d'urgence, engagées par le 144 (numéro d'appel d'urgences médicales), celles-ci sont composées au minimum d'un ambulancier diplômé CRS/ES/IAS et d'un TA (Croix-Rouge Suisse). Ces ambulances font partie soit d'une entreprise privée soit d'un organisme public (comme le SIS Genève). Les ambulances d'urgence peuvent, au besoin, être renforcées par le cardiomobile, l'équivalent du SMUR.
  • les ambulances de transferts ou rapatriements, qui sont partenaires des hôpitaux pour des transferts intra-hospitaliers ou de la Rega entre autres pour des rapatriements de blessés ou malades. Ces ambulances peuvent être composées de TA (techniciens ambulanciers), d'équipes médicales ou d'ambulanciers CRS/ES/IAS.
  • la section sanitaire des sapeurs-pompiers de l'aéroport de Genève (SSA), a été finalisée le 1er avril 2003. Elle est directement rattachée à la brigade sanitaire cantonale regroupant le cardiomobile et l'hélicoptère des HUG. Elle se compose de dix-neuf ambulanciers IAS/CRS regroupés en six groupes de trois, qui se relaient pour assurer deux ambulances de jour et une de nuit, 24h/24 sur la totalité du canton de Genève et la partie Terre Sainte du canton de Vaud en 3e échelon. Engagement par le 144 GE et VD.

Notes et références

  1. Le Baron Jean-Dominique Larrey inventeur des ambulances volantes
  2. Les soins
  3. Médecins de la Grande Guerre
  4. Mi-2008 le parlement européen à la suite d'une première évaluation du plan d’action, a publié un rapport qui a notamment souligné que « certains États membres ont mis en place avec succès des laboratoires mobiles d'analyse ou "ambulances vertes" afin de poser un diagnostic rapide et fiable de la pollution de l'habitat dans les lieux publics et prives; estime que la Commission pourrait promouvoir cette pratique auprès des États-membres qui ne se sont pas encore dotes de ce modèle d'intervention directe sur le site pollue » (Rapport : " sur "l'Évaluation a mi-parcours du plan d'action européen en matière d'environnement et de santé 2004-2010" (2007/2252(INI)), par la Commission de l'environnement, de la santé publique et de la sécurité alimentaire / Rapporteur: Frédérique Ries", pdf, 15 pages, 184 ko).
  5. Circulaire DGS/SQ 2 no 98-483 du 29 juillet 1998
  6. Arrêté 2003-03-17/34, art.1-26; en vigueur au 01-05-2003
  7. l'article 38 de la Convention de Genève institut l'emblème de la croix-rouge comme emblème distinctif des services sanitaire des armées
  8. Le pin-pon est produit par les notes « si-la » chez les pompiers et les notes « fa-la » pour les UMH des SMUR

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

  • Corporation d'urgences-santé, Montréal, Québec
  • Art. L. 6311-1 et suivants du Code de la santé publique
  • Arrêté du 22 février 1988 fixant les conditions demandées aux véhicules et aux installations matérielles affectés aux transports sanitaires terrestres Aide médicale urgente
  • Circulaire DGS/SQ 2 no 98-483 du 29 juillet 1998 relative à la participation des transporteurs sanitaires privés à l'aide médicale urgente
  • Arrêté du 10 février 2009 abrogeant l'arrêté du 20 mars 1990 fixant les conditions exigées pour les véhicules et les installations matérielles affectés aux transports sanitaires terrestres.
  • Norme NF EN 1789 concernant les véhicules de transport sanitaire et leurs équipements.
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