Épidémiologie du sida

Répartition géographique en 2007
En italique: pour 100 000 hab.
Moyennes entre les estimations hautes et basses (ONUSIDA, décembre 2007)
Région Nouvelles infections en 2007 Personnes vivant avec le VIH fin 2007 Décès dus au sida durant 2007
Amérique du Nord 46 000
8,6
1 300 000
278,7
21 000
3,9
Antilles 17 000
107,0
230 000
95,4
11 000
78,1
Amérique latine 100 000 1 600 000 58 000
Europe de l'Ouest 31 000 760 000 12 000
Europe de l'Est et Asie centrale 150 000 1 600 000 55 000
Asie de l'Est et Pacifique 92 000 800 000 32 000
Asie du Sud et du Sud-Est 340 000 4 000 000 270 000
Afrique du Nord et Moyen-Orient 35 000 380 000 25 000
Afrique subsaharienne 1 700 000 22 500 000 1 600 000
Total 2 500 000
63,1
33 200 000
593,8
2 100 000
43,1

Description

Depuis l'année 2002, le sida est considéré comme une pandémie. Les dernières estimations fournies par le rapport Onusida 2007[1] portent à 33,2 millions le nombre de personnes séropositives au VIH dans le monde ; 2,5 millions, le nombre de personnes nouvellement séropositives au VIH en 2007 ; et 2,1 millions, le nombre de personnes mortes du sida en 2007.

Ce qui permet d'estimer à plus de 25 millions le nombre de morts depuis le début de la maladie en 1981. L'organisation note une stabilisation du taux d'infection (c'est-à-dire du nombre de personnes infectées par rapport à la population globale), ce qui amène à penser que le pic de l'épidémie a été atteint et que celle-ci se stabilise[2]. Cependant, le nombre de personnes infectées a augmenté, en raison de l'augmentation de la population et de l'accès aux trithérapies (qui retarde les décès). [réf. nécessaire]

Ces estimations sont obtenues grâce à l’Epimodel[3] utilisé par l'Onusida. L'évolution de la prévalence de la séropositivité au VIH est alors obtenue par modélisation utilisant plusieurs paramètres démographiques et médicaux déterminés sur des échantillons de la population, en particulier les études antenatales[4].

L'épidémie s'étend en Asie rapidement (plus d'un million de personnes ont été nouvellement contaminées dans cette région) et poursuit son expansion en Europe orientale. En s'étendant aux pays les plus peuplés du monde, elle peut avoir des conséquences potentiellement catastrophiques. Alors que dans les premières années elle touchait principalement les consommateurs de drogues injectables, les hommes homosexuels et travailleurs sexuels ainsi que leurs partenaires, ce n'est plus le cas aujourd'hui où la majorité des contaminations sont hétérosexuelles[réf. nécessaire].

Dans les pays occidentaux, la prévalence de la séropositivité au VIH a quelque peu diminué, grâce aux campagnes de sensibilisation, ainsi que dans les pays d'Afrique centrale. Par exemple, en Ouganda[5], elle est passée de 30 % en 1995 à 5 % en 2003. Néanmoins, parmi certaines parties de la population telles que les jeunes homosexuels, le taux d'infection montre de légers signes d'un possible retour à la hausse. Cela constitue un problème majeur pour les professionnels de la santé publique. Le sida demeure également extrêmement problématique en ce qui concerne les prostitué(e)s et les toxicomanes. Le taux de décès a considérablement chuté, grâce à l'utilisation des trithérapies qui se sont avérées très efficaces, sans toutefois jamais arriver à le guérir (selon le rapport 2004 d'Onusida, il y a en 2003 environ 580 000 personnes séropositives au VIH en Europe de l'Ouest).

Selon l'UNICEF[6], 530 000 enfants de moins de 15 ans ont été infectés par le VIH en 2006, essentiellement par transmission mère-enfant, malgré les progrès faits en Afrique, notamment dans le Sud et l'Est dans la prévention de ce type de transmission. 50 % des bébés infectés mourront avant d'avoir deux ans s'ils ne sont pas traités. Le nombre de femmes infectées est plus élevé que celui des hommes. En Afrique, les antirétroviraux (ARV) manquent toujours : 9 % des femmes enceintes séropositives au VIH en ont reçu en 2005 dans les pays pauvres ou moyennement riches, pour empêcher la transmission du VIH au bébé, contre 3 % en 2003.

Toutefois, dans les pays en développement (surtout en Afrique subsaharienne), les conditions économiques et le manque de campagnes de sensibilisation ont contribué à maintenir des taux d'infection élevés. Certains pays d'Afrique comptent actuellement jusqu'à 25 % de leur population active séropositive au VIH.

Si ces populations atteignaient effectivement le stade sida, elles deviendraient inaptes au travail et nécessiteraient des soins médicaux intensifs. De telles situations pourraient, à l'avenir, provoquer dans la région l'effondrement de certaines sociétés, la chute de gouvernements, augmentant d'autant plus la détresse de ces pays.

Pendant des années, nombre de ces gouvernements ont nié l'existence de ce problème, et commencent seulement à y rechercher des solutions. Le manque de soins médicaux adéquats, l'ignorance vis-à-vis de la maladie et de ses causes, ainsi que le manque de moyens financiers pour éduquer et soigner sont actuellement les principales causes de décès par le sida dans les pays en développement.

Pour l'essentiel, la rapidité de diffusion du VIH dans ces pays est due aux coinfections VIH et virus de l'Herpès (HSV). Ce dernier favorise, lors des rapports sexuels, la transmission du VIH, en particulier la transmission hétérosexuelle en rendant les muqueuses génitales davantage perméables aux virus.

À l'heure actuelle, par exemple, la mortalité globale en Afrique du Sud est de 567 000 personnes par an[7], pour une population de 46,6 millions à la même date[8].

De même, certains chiffres officiels sont troublants. En effet, les données brutes des recensements de 1991 et de 2001 au Botswana donnent une progression de la population de 2,4 % par an[9], alors que les estimations du Bureau américain du recensement donnent une estimation (pour l'an 2000) de cette augmentation annuelle de 0,76 % en tenant compte de la prévalence de la séropositivité au VIH, et de 2,5 % en n'en tenant pas compte[10]. Le chiffre de la population en 2004 ne fait qu'augmenter ce trouble, puisque l'accroissement annuel passe à 2,55 %. Tout se passe comme si cette prévalence élevée de la séropositivité au VIH n'avait pas de véritable incidence sur la croissance de la population.

Pour d'autres pays de la planète, de faux chiffres, ou des statistiques tronquées circulent, pour des raisons politiques, ou religieuses, ce qui est par exemple le cas de la Chine, celle-ci donne des chiffres officieux, mais qui sont loin de représenter la réalité, pour l'OMS, ainsi que pour diverses associations gouvernementales. Les chiffres de la pandémie du SIDA en Chine seraient en fait beaucoup plus importants, mais le pouvoir en place mentirait pour des raisons politiques, pour couvrir la corruption de hauts fonctionnaires, et masquer les défaillances de tout un système, à l'image, par exemple, d'un scandale de seringues infectées, survenu au début des années 2000, et où l'OMS fut informée. Pour donner des exemples, la Chine populaire informait l'OMS que le SIDA était responsables de quelque 6000 décès en 2007, chiffres ridicules et mensongers pour de nombreux experts, et à partir de 2010, elle remonta le chiffre pour considérer entre 15 000 et 26 000 décès annuels entre 2009 et 2015 : mais pour certains experts de l'OMS, la Chine, avec plus de 1, 4 Milliards d'habitants, et au vu de ses scandales sanitaires, aurait au moins 200 000 décès du SIDA, en se basant sur les modèles des pays industrialisés de pays Européens , Américains, et Africains. L'OMS espère que avec le temps, la Chine communiquera avec transparence l'ampleur du SIDA sur son territoire, de façon que ce pays reçoive des aides médicales conséquentes.

D'autres États communiquent mal pour des raisons religieuses : ainsi par exemple, pour le Royaume d'Arabie Saoudite, ou l'Islam est religion d'État, le SIDA est assimilé à une maladie honteuse, ou le plus souvent les homosexuels sont stigmatisés. Tout laisse donc à croire que ce Royaume communique les chiffres qu'il veut bien donner, et forcément, les chiffres communiqués sont bas, ou laissent entendre que la maladie est contrôlée.

Il y a aussi des États de bonne volonté, comme l'Inde, où les institutions sont laïques, mais où la population est très religieuse. Ici aussi, le SIDA est considéré comme une honte, le plus souvent, la maladie étant considérée comme une maladie des homosexuels. Souvent, quand un décès lié au SIDA survient dans une famille, la cause de la mort est maquillée, on parle alors de tuberculose, maladie cardiaque, etc. approximativement, quelque 170 000 Indiens meurent du SIDA annuellement. Si le nombre de morts est conséquent, et cités par la plus grande démocratie du monde, avec les tabous religieux, et le conservatisme religieux et social, le nombre de morts est sans doute bien plus élevé, mais même avec de la bonne volonté, les chiffres réels ne seront sans doute jamais connus.

D'autres États communiquent en toute transparence, souvent des démocraties, comme l'Afrique du Sud en Afrique. Les chiffres communiqués par cet État comportent une très faible marge d'erreur. De plus, en communiquant ainsi, l'Afrique du Sud bénéficie d'aides internationales d'autres États, et de l'OMS, et de plus, ses hôpitaux et médecins sont informés des derniers médicaments ou traitements trouvés. En Afrique du Sud, vu l'ampleur des ravages de la maladie, il y a longtemps que ce pays à franchi le stade de la honte et de la dissimulation, pour communiquer en toute transparence, pour vaincre le mal.

Globalement, à l'échelle mondiale, rien n'indique vraiment si la pandémie du SIDA régresse, car il faut considérer la position des États, nombreux, et différents, avec des approches politiques, sociales, et religieuses différentes. Cependant, des progrès sont visibles, et constatés même à une petite échelle. Cependant, les dissimulations, à lier à certains conservatismes sont nombreux. Il n'en reste pas moins que le SIDA est une pandémie, une tragédie à l'échelle humaine, et que cette maladie doit encore être vue comme telle. Si le chiffre des décès annuels du SIDA ne sont connus qu'à travers un chiffre officiel, ce chiffre dépasse tout de même depuis la fin des années 1990 un million de morts au moins, ce qui en fait une grande pandémie, et non une épidémie mineure et contrôlée. à l'avenir, il faudrait avoir plus de transparences des États conservateurs, et surtout vaincre de nombreux tabous pour trouver un début de solution pour vaincre de façon intelligible la maladie ou pandémie.

Cas africain

Prévalence du sida en Afrique de 1990 à 2009
  •      Pas de données
  •      20 % - 28 %
  •      10 % - 20 %
  •      5 % - 10 %
  •      1 % - 5 %
  •      0 % - 1 %

C'est en Afrique que la pandémie connaît les taux de décès les plus élevés. L'Afrique du Sud est le pays le plus touché (10 pour cent de la population), en raison d'une criminalité sexuelle la plus élevée au monde. L'ONU estime que pour l'an 2002, 2,4 millions d'Africains sont morts du sida. Il est également estimé que 10 millions de jeunes Africains âgés de 15-24 ans et environ 3 millions d'enfants de moins de 15 ans sont infectés par le virus du VIH. En 2004, ONUSIDA, organisation de l'ONU chargée du dossier du sida, a publié un rapport sur l'évolution de la prévalence dans le monde[11],[12],[13]. Dans la mise à jour 2007 de ce rapport[14], l'ONUSIDA indique désormais une baisse régulière de la prévalence en Afrique depuis l'an 2000 où elle atteignait 5,9 % pour revenir à 5 % en 2007.

Cas européen

En France, depuis 2003, le nombre de personnes qui découvrent leur infection par le VIH par an reste stable, entre 6 000 et 7 000 cas. Celui des personnes vivant avec le VIH ne fait qu'augmenter (de 106 000 en 1996 à 130 000 en 2005), notamment en raison des traitements antirétroviraux disponibles. Alors qu'elle était de 17 mois avant 1994, après 1996 « l’allongement de la survie a été tel que la médiane n’a pu être estimée : à 5 ans, les trois quarts des personnes étaient vivantes et le risque de décéder a continué à diminuer »[15].

Entre 1995 et 2005, les évolutions du sida sont notables sur trois points[15] : les usagers de drogues nouvellement infectés par le VIH adhèrent bien aux politiques de réduction des risques, ce qui a pour conséquence la diminution des nouvelles infections ; l'augmentation du nombre de personnes d'Afrique subsaharienne vivant en France infectées par le VIH. Dans ce cas, les infections ne se font pas uniquement en Afrique, mais également en France. Ce qui dénote une intrication entre les populations française et africaine ; une féminisation lente de l'infection au VIH.

Le cas français n'est pas très différent des autres pays européens qui enregistrent également une diminution des cas de nouvelles infections (30 cas par million en 1998 et 19 cas par million en 2005) et de décès liés au sida. Les usagers de drogues, tout comme en France, adhèrent bien aux politiques de réduction des risques. Les nouveaux cas sont en partie liés à l'augmentation des diagnostics chez des personnes originaires d'Afrique[16] ainsi que chez les homosexuels qui représentent 38 % de l’ensemble des découvertes de séropositivité en 2007, à cause de comportements sexuels à risque, ce qui est corroboré par l'augmentation parallèle du nombre d'infections sexuellement transmissibles[17].

Alors que la notification des cas de séropositivité au VIH est obligatoire en France, elle ne l'est pas en Espagne et en Italie, qui sont avec la France, les pays européens les plus touchés par le VIH/sida[16]. De ce côté, la France reste dans le temps le pays européen à la pointe de l'observation épidémiologique. Ce qui permet d'observer l'évolution de cette maladie et d'adapter les campagnes d'information, de dépistage et de prévention aux populations les plus à risque[18].

Références

  1. UNAIDS: Aids epidemic update
  2. Peter Piot, Libération no 7794, 31 mai 2006
  3. Chin J, Lwanga SK, Estimation and projection of adult AIDS cases: a simple epidemiological model, Bull World Health Organ, 1991;69:399-406
  4. Washington Post : Among the reasons for the overestimate is methodology; U.N. officials traditionally based their national HIV estimates on infection rates among pregnant women receiving prenatal care. As a group, such women were younger, more urban, wealthier and likely to be more sexually active than populations as a whole, according to recent studies.
  5. (en) Daily Nation
  6. (en) Children and AIDS : a stocktaking, rapport de l'UNICEF de janvier 2006
  7. (en) Mortality in SA, 2004
  8. (en) Mid years population estimates 2004
  9. Statoids
  10. Bureau américain du recensement
  11. Synthèse journalistique à partir des chiffres du rapport 2004 d'ONUSIDA sur le site de L'OMS
  12. Synthèse journalistique à partir des chiffres du rapport 2004 d'ONUSIDA sur le site aidh.org
  13. article critique du rapport d'ONUSIDA sur le site d'IRIN
  14. (en) 2007 UNAIDS. AIDS epidemic update : December 2007.
  15. (fr) Caroline Semaille, « Lutte contre le VIH/sida et les infections sexuellement transmissibles en France - 10 ans de surveillance, 1996-2005- Synthèse et mise en perspective », Institut de veille sanitaire, 2005 (consulté le 7 avril 2008), page 5 (page 1 du PDF)
  16. (fr) Caroline Semaille, « Lutte contre le VIH/sida et les infections sexuellement transmissibles en France - 10 ans de surveillance, 1996-2005- Synthèse et mise en perspective », Institut de veille sanitaire, 2005 (consulté le 7 avril 2008), page 10 (page 6 du PDF)
  17. Surveillance de l’infection à VIH-sida en France, 2007
  18. (fr) Caroline Semaille, « Lutte contre le VIH/sida et les infections sexuellement transmissibles en France - 10 ans de surveillance, 1996-2005- Synthèse et mise en perspective », Institut de veille sanitaire, 2005 (consulté le 7 avril 2008), page 11 (page 7 du PDF)

Bibliographie

  • « Epidémiologie du sida en Afrique » B Auvert - Populations Africaines et SIDA Paris: La Découverte, 1994
  • « Epidemiologie du SIDA et de l'infection par VIH en Afrique » P Piot, M Carael - SIDA et infection par Vili. Paris, Flammarion, 1989
  • AIDS epidemiology: a quantitative approach R Brookmeyer, MH Gail - 1994
  • « HIV/AIDS epidemiology, pathogenesis, prevention, and treatment » V Simon, DD Ho, Q Abdool Karim The Lancet, 2006 - Elsevier

Sources

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