Zig et Puce

Zig et Puce est une série de bande dessinée créée en 1925 par Alain Saint-Ogan.

Pour les articles homonymes, voir Zig.

Zig et Puce
Série

logo de la série

Scénario Alain Saint-Ogan (1925-1956)
Greg (1963-1969)
Dessin Alain Saint-Ogan (1925-1956)
Greg (1963-1969)
Genre(s) aventure

Personnages principaux Zig, Puce, Alfred, Dolly (alias Sheila), Poprocket, Musgrave

Pays France
Langue originale français
Éditeur Hachette
Glénat
Futuropolis
Stock
Le Lombard
Récréabull
Nb. d’albums 18 par Saint-Ogan,
6 par Greg

Cette série paraît initialement dans Le Dimanche illustré, supplément hebdomadaire pour la jeunesse du quotidien L’Excelsior.

Synopsis

Zig et Puce cherchent par tous les moyens à atteindre l'Amérique pour y devenir millionnaires, mais leur voyage est souvent contrarié soit par manque d'argent soit par accident. Il s'ensuit qu'ils voyagent partout dans le monde en cherchant toujours à atteindre l'Amérique.

C'est lors d'un de ces voyages, où ils se retrouvent au pôle Nord, qu'ils rencontrent Alfred qui les accompagnera ensuite dans leurs pérégrinations. Originaire de l’hémisphère nord, Alfred est donc bien un pingouin (et plus exactement un petit pingouin, la seule espèce subsistante du genre Alca), contrairement à la majorité des personnages dessinés animaliers ultérieurs de la même apparence, qui sont généralement des manchots. Certes, ayant des ailes atrophiées, Alfred ne peut voler, (sauf quand un savant lui greffe des ailes de cigogne), alors que les pingouins en sont parfaitement capables. Il ne peut pourtant pas être un manchot, car ceux-ci vivent uniquement dans l'hémisphère sud, et de plus il ne ressemble à aucune des dix-huit espèces de manchots. Notons cependant qu'il n'a pas non plus vraiment l'aspect du petit pingouin, ayant un curieux bec spatulé qui n'est ni celui d'un pingouin, ni celui d'un manchot. L'artiste Alain Saint-Ogan semble donc avoir imaginé un drôle de pingouin, unique en son genre...

A moins qu'Alain Saint-Ogan ait pris pour modèle d'Alfred le grand pingouin, aujourd'hui disparu à cause de son extermination par les humains (1844). Ce grand pingouin, contrairement au petit, le pingouin torda, ne volait pas, mesurait environ 70cm pour 5 à 7 kg, et portait un grand bec en forme de lame de couteau. Cela ressemble bien à Alfred ! (source : Le Grand Pingouin de Henri Gourdin, Actes Sud 2008)

Personnages

Sous Alain Saint-Ogan, Zig et Puce font la connaissance de la charmante Dolly et de son oncle richissime, de même que du bandit Musgrave.

Greg s'inspirera de ces personnages quand il reprendra la série, changeant le nom de Dolly en Sheila, et l'oncle de celle-ci devenant son père, qu'il nommera Poprocket.

Historique

Naissance

Alain Saint-Ogan crée, à la demande de Henri de Weindel et Camille Ducray, responsables d'édition, les personnages de Zig et Puce pour remplacer au dernier moment une page de publicité manquante à la dernière page dans Le Dimanche illustré, supplément dominical au journal L’Excelsior.

La série Zig et Puce fait ainsi, par hasard, ses débuts dans le n° 11 du .

Alain Saint-Ogan

D'abord une suite de gags, la série se transforme graduellement en récits d'aventure plus structurés.

Dans le n° 148 du , Zig et Puce font la connaissance du pingouin Alfred qu'ils adoptent.

Les lecteurs écrivent en masse et réclament leur présence plus régulière ; ce qui sera fait dès le n° 202 du .

Zig et Puce sont les premiers héros d'expression française à s'exprimer par bulles de façon régulière.

À partir de 1927, le pingouin Alfred déclenche un phénomène de mode sans précédent, faisant l'objet, peut-être pour la première fois, de produits dérivés.

Il devient la mascotte de différentes personnalités, dont :

  • Mistinguett, chanteuse française, qui s'affiche avec une peluche à l'effigie d'Alfred
  • Charles Lindbergh, aviateur américain, qui, à son arrivée à Paris lors de sa traversée historique de l'Atlantique en avion en solitaire, reçoit d'une dame américaine une peluche à l'effigie d'Alfred qu'il installera dans la carlingue de son avion en repartant de Paris pour Bruxelles.
  • Gaston Doumergue, président de la République française.

La série fait par ailleurs l'objet de traduction dès cette époque, comme en néerlandais dans De Humorist de 1930 à 1933[1].

La chanteuse Chantal Goya leur consacre une chanson en 2006.

Dans la même période, chansons et pièces de théâtre mettent en scène les personnages de la série Zig et Puce.

La réplique « T'as le bonjour d'Alfred », dite régulièrement après que Zig et Puce ont défait un adversaire, devient une expression du langage courant utilisée lorsqu'on vient de donner une leçon à quelqu'un[2].

La série Zig et Puce sert de modèle à Hergé, jeune débutant, créateur de Tintin, qui vient rendre visite à Alain Saint-Ogan à Paris en 1931 pour lui demander conseil[3]. On peut reconnaître l'influence de Zig et Puce dans la série Quick et Flupke d'Hergé.

La série Zig et Puce connaît ainsi un grand succès jusqu'à un premier arrêt en 1956.

Greg

Elle est reprise, en accord avec Alain Saint-Ogan, par Greg, qui la modernise, entre 1963 et 1970 dans le Journal de Tintin.

Influence

En 1974, Alfred devient la mascotte du Festival international de la bande dessinée d'Angoulême.

Albums

Alain Saint-Ogan

  1. Zig et Puce, 1927.
  2. Zig et Puce millionnaires, Hachette, , 40 p. (lire en ligne).
  3. Zig, Puce et Alfred, 1929.
  4. Zig et Puce à New-York, Hachette, , 40 p. (lire en ligne).
  5. Zig et Puce cherchent Dolly, Hachette, , 40 p. (lire en ligne).
  6. Zig et Puce aux Indes, 1932.
  7. Zig, Puce et Furette, Hachette, , 40 p. (lire en ligne).
  8. Zig, Puce et la petite princesse, Hachette, , 40 p. (lire en ligne).
  9. Zig et Puce au XXIe siècle, 1935.
  10. Zig et Puce Ministres, 1938.
  11. Zig et Puce et le Professeur Médor, 1941.
  12. Revoilà Zig et Puce, 1947.
  13. Zig et Puce et l’homme invisible, 1949[4].
  14. Zig et Puce et le complot, 1950.
  15. Zig et Puce et le cirque, 1951.
  16. Zig et Puce en Éthiopie, 1952.
  17. Zig et Puce sur Vénus, 2000.
  18. Zig, Puce, Nénette et la baronne Truffe, 2001.

Greg

  1. Le voleur fantôme, 1965.
  2. S.O.S. “Sheila”, 1966.
  3. Prototype Zéro-Zéro, 1967.
  4. La pierre qui vole, 1968.
  5. Les frais de la princesse, 1970.
  6. Zig et Puce contre le légume boulimique.

Notes et références

  1. (nl) « De Humorist », sur Lambiek Comicopledia (consulté le ).
  2. Philippe Gaillard, Histoire des expressions populaires françaises, Publibook, , 290 p. (ISBN 978-2-342-05574-0 et 2-342-05574-9, lire en ligne), p. 258
  3. Dominique Petitfaux, « Alain Saint-Ogan (1895-1974] », sur Encyclopædia Universalis en ligne
  4. Nicolas Pothier, « Vieilles Branches », BoDoï, no 10, , p. 42.

Annexes

Bibliographie

  • Romain Duval, « La Parade historique de Saint-Ogan : Une authentique transfiguration du banal », dans Boris Eizykman (dir.), Plates bandes à part : Esthétique de la bande dessinée (actes d'un colloque tenu en mai 2007 à Amiens), Bruxelles, La Lettre volée, coll. « Essais », .
  • Vincent Bernière, « Alain Saint-Ogan : Zig et Puce », Beaux-Arts Magazine, hors série : Les secrets des chefs-d'œuvre de la BD d'humour, , p. 6-15
  • Paul Gravett (dir.), « De 1930 à 1949 : Zig et Puce au XXIe siècle », dans Les 1001 BD qu'il faut avoir lues dans sa vie, Flammarion, (ISBN 2081277735), p. 99.

Liens externes

  • Portail de la bande dessinée francophone
  • Portail de l’humour
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.