Zambo (anthropologie)

Le terme zambo ou zamba désignait la catégorie coloniale pour designer les descendants des métis de noirs et d'amérindiens en Amérique hispanophone (lobo au Mexique). De nos jours, c'est un terme pour designer tout mélange racial qui met l'accent sur la noirceur[1]. Il est aujourd'hui tombé en désuétude en français.

Pour les articles homonymes, voir Zambo (homonymie).

Ne pas confondre avec le sambo, art martial et sport de combat ou Zambo, personnage fictif exécuteur d'ordres d'assassinats donnés par Napoléon III et apparaissant dans des pamphlets républicains.

Au Brésil lusophone (pays où l'on parle portugais), on utilise le terme cafuzo.

Une illustration coloniale montrant un enfant métis (dit zambo), datant du XVIIIe siècle.

En anglais américain, sambo (/ˈsambō/) est un terme argotique[2], aujourd'hui considéré comme péjoratif et offensant, utilisé comme nom commun depuis le début du XVIIIe siècle pour désigner d'abord une personne métisse  afro-amérindienne ou mulâtre[2]  puis une personne noire. Son étymologie est incertaine. Son sens originel dérive du kikongo nzambu [« singe »] via l'espagnol américain zambo ([ˈθam.bo] ou [ˈsam.bo]) qui désignait  et désigne encore[2]  une sorte de singe jaune identifié au Alouatta palliata. Son sens actuel pourrait dériver du peul sambo [« oncle »][2] ou du haoussa sambo [« second fils »][2]. Par antonomase inverse, Sambo est le nom propre d'un personnage de fiction[3] aussi connu comme Black Sambo ou Little Black Sambo[4]. Il apparaît pour la première fois en dans Sambo and Toney: A Dialogue in Three Parts d'Edmund Botsford[5], avant d'être popularisé par The Story of Little Black Sambo (en), best-seller de la littérature enfantine écrit et illustré par Helen Bannerman[2] et paru en .

Racisme et discrimination

L'objectif du Jolly Darkie Target Game est de lancer une balle en bois dans une cible, la « bouche béante » de Sambo (terme proche de zambo)[6],[7] qui peut s'ouvrir et se fermer[8]. Il était l'un des nombreux jeux produits à la fin du XIXe siècle aux États-Unis et qui représentaient les Afro-Américains comme des « bêtes » et associant les images de Sambo et son visage masculin noir avec des insultes racistes[6].

Notes et références

  1. (en) Danielle Roper, « Blackface at the Andean Fiesta: Performing Blackness in the Danza de Caporales », Latin American Research Review, vol. 54, no 2, , p. 381–397 (ISSN 1542-4278, DOI 10.25222/larr.300, lire en ligne, consulté le )
  2. (en) Entrée « sambo », dans Jonathon Green, Green's Dictionary of Slang, Chambers Harrap Publishers, (ISBN 978-0-19-982994-1) (extrait, consulté le 28 septembre 2015)
  3. Sambo (notice BnF no FRBNF12372076)
  4. (en) Sambo (notice LoC no sh86002720)
  5. (en) Ronald L. Mize Jr, « Sambo », dans International Encyclopedia of the Social Sciences, , aspx (lire en ligne)
  6. Booker 2000, p. 124.
  7. Turner 1994, p. 11.
  8. Tompkins 2012, p. 194.

Voir aussi

Bibliographie

 : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • (en) Christopher Brian Booker, I Will Wear No Chain! : A Social History of African-American Males, Westport (Conn.)/London, Greenwood Publishing Group, , 254 p. (ISBN 0-275-95637-7, LCCN 99086221, lire en ligne)
  • (en) Kyla Wazana Tompkins, Racial Indigestion : Eating Bodies in the 19th Century, New York, New York University Press, , 288 p. (ISBN 978-0-8147-7005-4, LCCN 2011051505, lire en ligne)
  • (en) Patricia A. Turner, Ceramic Uncles & Celluloid Mammies : Black Images and Their Influence on Culture, New York/London/Toronto Ont. etc., Anchor Books, , 238 p. (ISBN 0-385-46784-2)
  • (en) Patricia A. Turner, « Sambo », dans The Concise Oxford Companion to African American Literature (lire en ligne)

Articles connexes

Liens externes

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