Y a d'la joie

Y a d'la joie (élision de « il y a de la joie ») est une chanson française écrite en 1936 par Charles Trenet sur une musique qu'il a composée avec Michel Emer. Cette chanson, l'une des plus connues du répertoire de Trenet, l'a rendu célèbre auprès du public.

Y a d'la joie

Chanson de Charles Trenet
Sortie 1938
Enregistré janvier 1938
Durée 2 min 33 s
Genre Chanson française
Auteur-compositeur Charles Trenet
Label Raoul Breton

Description

Sur un rythme entraînant avec des phrases simples, des allitérations et des paroles optimistes, la chanson évoque avec légèreté la joie de vivre, en mêlant des scènes de la vie quotidienne (un boulanger qui fait son pain, un facteur qui distribue son courrier, le métro qui sort du tunnel de la station Javel et revoit le ciel) à d'autres plus fantaisistes (la tour Eiffel qui part en balade) ou ironiques (un percepteur qui arrête de travailler). Mais le narrateur finit par s'apercevoir qu'il était en train de rêver.

Histoire

La chanson a été écrite par Charles Trenet alors qu'il effectue son service militaire à la caserne d'Istres[1], qu'il a intégrée en , et où il s'ennuie beaucoup. Il confie ainsi qu'il l'a créée pour se donner du courage en balayant la cour de la caserne[2].

Elle a été interprétée pour la première fois sur la scène du Casino de Paris le par Maurice Chevalier, puis dans le film de Julien Duvivier L'Homme du jour[3]. La chanson lui avait été apportée par le producteur Raoul Breton. Chevalier avait d'abord refusé face au surréalisme de certains passages (la tour Eiffel qui part en balade), avant de se laisser convaincre par Breton, aidé en cela par Mistinguett, qui croyait aussi en Trenet[4].

En , devant le succès remporté par cette chanson qu'il a enregistrée, Maurice Chevalier fait monter Charles Trenet sur la scène du Casino de Paris pour en présenter l'auteur à son public (ce qui ne se fait pas généralement), qui l'ovationne. Avant d'être appelé sous les drapeaux, Charles Trenet avait déjà commencé une carrière artistique dans le duo Charles et Johnny, mais restait encore relativement méconnu : c'est donc là son premier contact avec le public à grande échelle.

Un mois plus tard, Charles Trenet est libéré de ses obligations militaires, et Raoul Breton le fait alors engager par le théâtre de l'ABC pour assurer la première partie du spectacle de Lys Gauty. C'est là qu'il pourra interpréter lui-même sa chanson : c'est le début du succès pour le jeune chanteur.

Contexte

Cette chanson correspond bien à l'air du temps de l'époque : elle arrive dans un contexte d'insouciance, à l'heure où les réformes sociales du Front populaire en 1936 font découvrir les loisirs aux Français (avec notamment la réduction du temps de travail à 40 heures hebdomadaires, et la création des congés payés, quelques années avant que ne débute la Seconde Guerre mondiale)[2].

Utilisations

Références

  1. Biographie de Charles Trenet, sur RFI Musique.
  2. « Y’a d’la joie » (version du 23 juillet 2008 sur l'Internet Archive), sur Encarta (enregistrée sur Internet Archive le 23 juillet 2008).
  3. https://www.celluloid-angels.com/movie/lhomme-du-jour / consulté le 9 mai 2018.
  4. Jean-Pierre Pasqualini, Cent ans de chansons, Paris/Bruxelles, Atlas et Atlen, , 127 p. (ISBN 2-7312-1938-6), p. 53.
  5. Jean Watin-Augouard, « Saga Badoit : Badoit, pétille de joie », Revue des marques, Prodimarques, no 42, (lire en ligne).
  6. Louis BRUN, « 1975, Renaud critique dans "Hexagone" une France qui ne tourne plus rond ! », sur lecafuron.fr, (consulté le ).
  7. Couverture de Libération, le titre du cahier central est « La Mort qu'on voit danser »
  8. Jacques Brinaire, « "Adopte un veuf" : rire à l'émotion », La Nouvelle République du Centre-Ouest, (lire en ligne).
  9. « Y'a d'la joie (Charles Trenet) – Avalon Jazz Band - YouTube », sur www.youtube.com (consulté le )

Voir aussi

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