Yörük

Le mot turc yörük signifiant « ceux qui marchent » et parfois francisé en Yeuruks, désigne des Turcs sunnites, initialement nomades. Aujourd'hui en grande partie intégrés à la population turque sédentaire, on les trouve encore dans les monts Taurus.

Yörük
Berger sur les Monts Taurus

Populations significatives par région
Turquie [1]
Macédoine du Nord [2]
Autres
Régions d’origine Asie centrale
Langues Turc
Religions Islam sunnite, alevisme
Ethnies liées Turkmène, Azéris, Turcs

Culture

Répartition des Yörük et des Turkmènes en Anatolie.
Répartition démographique des Yörüks dans les Balkans par tribu (carte de l'historien Yusuf Halaçoğlu).

À l'origine, les Yörük étaient organisés en clans et tribus, et pratiquaient en majorité l'élevage pastoral, l'artisanat et le commerce (notamment de tapis) à travers l'Empire ottoman, en Anatolie et dans la péninsule des Balkans[3].

Les beys seldjoukides d'Anatolie et ottomans des Balkans mirent en place le système féodal des domaines timariotes sur les meilleurs terroirs et pâturages, en chassèrent les bergers chrétiens (Arméniens, Assyro-Chaldéens et Grecs en Anatolie, Bulgares, Serbes, Grecs et Valaques dans les Balkans) et les remplacèrent par des Yörüks musulmans et turcophones[4], connus dans les Balkans sous le nom de Konariotes, déformation de Konya. Les bergers chrétiens dépossédés prirent le maquis : dans les Balkans, ce sont les Saracatsanes[5]. À l'autre extrémité, orientale, de leur territoire de nomadisation, l'équivalent des Yörüks en Perse sont les Kaşkay, en majorité chiites[6].

Les danses traditionnelles des Yörüks sont le Zeybek et le Kaşık oyunları.

Dans une perspective protochroniste, les Yörüks sont parfois présentés comme des Turkmènes « de pure souche turque », anciens guerriers des Seldjoukides venus en Turquie au XIe siècle[7], alors que selon les ethnographes ils sont en partie métissés comme la plupart des ethnies nomades : leur phénotype n'est pas de type asiatique et leur langue turque comporte un lexique en partie perse et kurde[8].

Notes et références

  1. Turquie: 1er Festival national "Yörük" Turkmène
  2. LA MACÉDOINE, HORMIS LA SALADE, ÇA T’ÉVOQUE QUOI ?
  3. Jean-Charles Blanc, « Yörük », sur Encyclopædia Universalis (consulté le )
  4. Resat Kasaba, « L'Empire ottoman, ses nomades et ses frontières aux XVIIIe et XIXe siècles », Critique internationale, vol. 3, no 12, , p. 111-127 (lire en ligne, consulté le ).
  5. Georgios Kavvadias, (en) Nomadic shepherds of the Mediterranean : The Sarakatsani of Greece, ed. Gauthier-Villars, Paris 1965
  6. Gerhard Dörfer, (de) « Qašqā’ī-Gedichte aus Fīrūz-ābād (=Südoghusisch) » in : Oghusica aus Iran, pp. 67–132, éd. Otto Harrassowitz, Wiesbaden 1990.
  7. Institut National de l’Audiovisuel- Ina.fr, « Les "Yörük": dernier peuple nomade aux portes de l'Europe », sur Ina.fr (consulté le )
  8. Éva Á. Csató, Birsel Karakoç, Lars Johanson, András Róna-Tas et Bo Utas, (en) Turks and Iranians: Interactions in Language and History, pp. 283–301, éd. Otto Harrassowitz, Wiesbaden 2016 - Dolatkhah Sohrab.

Voir aussi

Article connexe

Liens externes

  • Jean Cuisenier, « Une Tente turque d'Anatolie centrale », L'Homme, vol. 10, no 2, , p. 59-72 (lire en ligne, consulté le )
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