Xötr

Xötr (à prononcer rötch, « génération » en drehu) est une chorégraphie de la troupe Wetr (à prononcer wètch)[1], créée par Jean-Georges Hnamano Drengen, de Lifou.

Descriptif

Des hommes jeunes, une douzaine, enchaînent des tableaux vivants, en groupe entier ou en petits groupes, et figurent une histoire rapide du monde autochtone néo-calédonien.

On commence par revivifier les mythes, partir des origines, des animaux-totems, lézard, crabe, tortue, rat, oiseau. Avec des humains sifflant, imitant des chants d'oiseaux. Les interactions sont faits de contacts, de défis, de conflits, de communions aussi, et d'ouverture. Les costumes sont fabriqués uniquement à base de végétaux, mais sans bagayou (étui pénien, cache-sexe), ni chaussures, conformes aux descriptions des aventuriers, religieux et ethnologues. Tout comme les coiffures, les parures (couronnes de feuilles, bracelets végétaux, plumets de danse), les maquillages (camouflages). Les objets sont peu nombreux : bâtons, sagaies, frondes...

Une sirène de bateau annonce la découverte des marins occidentaux, puis la christianisation, avec une rapide belle image de crucifix, cadavre-dieu, source commune de tous les désordres des mondes kanak : influence, insolence, renversement. Le glissement est rapide, allusif, vers des conflits, des résolutions de conflits, puis la redécouverte des valeurs kanak, au son du tambour-bambou, heurté verticalement contre le sol.

L'alternance de scènes dynamiques, masculines, guerrières, avec des moments suspendus, exprime une formidable énergie, canalisée. L'absence d'éléments féminins contribue à une stylisation virile, puissante, avec chants et accompagnement musical, et sonore (piétinements rythmés, façon pilou, cris, chuintements, appels). On peut regretter dans cette première représentation quelques accords mièvres de guitare.

Le final explicatif rend d'abord hommage aux 24 ans de la troupe Wetr, à la mémoire des disparus, sur fond de projection vidéo d'archives de Wetr. Puis, le porte-parole affirme la continuité du temps : le temps passe, hier, aujourd'hui, demain. La fierté des peuples autochtones, toujours vivants.

Le message, nécessairement simplificateur, est rappelé, après la première fermeture de rideau, par un dernier tableau statique de quatre groupes de corps mêlés.

Les gens qui ne comprennent pas le drehu, parlé, scandé et chanté, apprécieraient un sous-titrage (français) plus important.

Références

Articles connexes

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