Wolff Lévitan

Wolff Lévitan, né le à Misnitz (Myszyniec), en Russie, aujourd'hui en Pologne et mort le dans le 16e arrondissement de Paris, est le fondateur du magasin Lévitan, situé aux nos  85-87 rue du Faubourg-Saint-Martin dans le 10e arrondissement de Paris, dont le magasin devient le Lager-Ost (camp est), annexe parisienne de Drancy. Il est le beau-frère de Marcel Bleustein-Blanchet et l'oncle de Robert Badinter.

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Biographie

Wolff Lévitan[1] est né le à Misnitz (Myszyniec), en Russie, aujourd'hui en Pologne[2].

Trois sœurs de Marcel Bleustein-Blanchet ont épousé trois frères Levitan[3].

Wolff Lévitan épouse Berthe Bleustein, née le dans le 18e arrondissement de Paris et morte le dans le 16e arrondissement de Paris[4].

Ils ont deux enfants dont Jacqueline Myriam Lévitan (épouse Bokanowski)[5].

Le Magasin Lévitan

Le magasin Aux Classes Laborieuses au 85 rue du Faubourg Saint-Martin est installé depuis 1899 dans le 10e arrondissement de Paris[6].

La société anglaise "Aux Classes Laborieuses Limited" achète un immeuble situé au 46-48 boulevard de Strasbourg, puis peu après, achète l’immeuble au dos de celui-ci[6].

Le magasin vend des textiles, des tissus d’ameublements, des vêtements, des jouets, de la vaisselle, etc. Il fait partie des grands magasins de l’époque. Le nom "Aux Classes Laborieuses" vient du fait que les produits sont vendus à prix bas, à la classe populaire[6]. A la suite de la Première Guerre mondiale, l'entreprise doit louer le bâtiment quelque temps, puis le vendre[6]. En 1920, Wolff Lévitan acquiert l'immeuble, devenant le premier fabricant français de meubles[6].

Wolff Lévitan demande à son neveu Marcel Bleustein-Blanchet, pionnier du métier de publicitaire, futur fondateur du groupe Publicis, de l'aider dans la promotion de son affaire. Fait ironique, l'un des plus grands concurrents de Publicis aujourd'hui est BETC (agence de publicité BETC-Havas), installé dans les anciens locaux du Magasin Lévitan [6].

Le Camp Lévitan

Les allemands confisquent le Magasin Lévitan avec tout son inventaire, y compris les caisses enregistreuses. Les meubles sont envoyés en Allemagne. Le magasin devient un camp de travail forcé, le Camp Lévitan. Les trois premiers étages sont utilisés pour la marchandise. Le 4e étage est transformé en un dortoir rudimentaire pour les 795 prisonniers juifs sélectionnés du camp de Drancy[7].

Le , cent vingt internés juifs sont transférés du camp de Drancy au Magasin Lévitan. Ils sont les premiers détenus de trois camps satellites dans Paris : Lévitan, Austerlitz et Bassano. De à , environ 800 prisonniers vont constituer la main d'œuvre de travail forcé, d'une durée de quelques semaines à un an. Cent soixante-quatre de ces prisonniers sont déportés[8].

Après la Guerre

L'immeuble lui est rendu après la Seconde Guerre mondiale.

Wolff Lévitan meurt à son domicile du 16e arrondissement de Paris le [9],[10]. Il est inhumé au cimetière parisien de Bagneux.

L'entreprise décline au milieu des années 1970. En 1990, l'immeuble est vendu. Les lieux sont à l'abandon jusqu'en 2000. La firme BETC, une agence de publicité s'y installe[11]. En 2017, le Bon Coin s’installe dans les locaux.

Bibliographie

Notes et références

Articles connexes

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