William Haldimand

William Haldimand, né le à Londres et décédé le à Lausanne, est un banquier, homme d’affaires et mécène anglo-suisse.

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William Haldimand
Lithographie de William Haldimand
Naissance
Londres
Décès
Lausanne (Suisse)
Nationalité Suisse
Angleterre
Profession
Financier, banquier
Autres activités
Homme politique, mécène

Fils d’Antoine-François, banquier et de Jane Pickersgill, il est l’avant dernier de 12 enfants et frère de Jane Marcet.

Il devient directeur de la Banque d’Angleterre en 1809, puis, en 1817, directeur de la banque fondée par son père.

Député libéral à la chambre commune à partir de 1820, il renonce à son mandat politique en 1826 et liquide sa banque un an après pour finalement se retirer à Lausanne en 1828.

Philanthrope, il consacre sa retraite, en Suisse, à des œuvres de bienfaisance et d’utilité publique en construisant, entre autres, l’église de la Croix-d’Ouchy en 1840, l’Asile des Aveugles en 1843 et une buanderie populaire en 1854.

Biographie

Enfance et scolarité

William Haldimand est issu d’une famille bourgeoise suisse originaire d’Yverdon, dans le canton de Vaud en Suisse depuis 1694.

Né à Londres où son père a fondé une banque, il est le onzième enfant d’une fratrie de douze, sa mère meurt peu après la naissance de son petit frère. Il grandit en ville, élevé par sa sœur ainée qui lui apprend la probité, il reçoit très tôt une éducation à la maison avec ses sœurs et à 16 ans, initié par son père au milieu banquier et commercial, il montre des aptitudes naturelles pour la finance.

Son père, François Haldimand, hérite de la propriété et de l'affaire de l’un de ses oncles, Sir Frederick Haldimand, un soldat distingué. François et George, son unique frère toujours survivant, deviennent partenaires de cette affaire, en 1806 et la développent. Le mariage de George en 1807 avec Charlotte, la fille d’un magistrat londonien et agent d’une compagnie indienne, favorise l’entrée de William Haldimand dans la haute société, lui permettant en 1809, alors âgé de 25 ans, de devenir Directeur de la banque d’Angleterre. En pleines guerres napoléoniennes avec une dette publique de 20 milliards de livres Sterling, il met en valeur son expertise dans les transactions étrangères. C’est pour lui un grand honneur d’être appelé à siéger dans le comité de « the Old Lady ».

Carrière

Durant son siège au comité de la banque d’Angleterre, son père décède en 1817, laissant derrière lui nombre de propriétés et de biens en Italie, Suisse et Angleterre à diviser entre ses quatre enfants restants et leurs cousins. William Haldimand hérite de la banque familiale.

Il est élu en 1820 par l'arrondissement d'Ipswich comme député libéral à la chambre des communes. Réélu en 1826, son siège est contesté par ses adversaires et il renonce à son mandat, ainsi qu'à la politique.

Durant les guerres, la banque d’Angleterre est chargée par l'Etat de subvenir à ses besoins, voyant la dette augmenter et l'inflation menacer, le Parlement décrète le cours fort, qui doit durer jusqu'après Waterloo et qui permet à l’Angleterre d'entretenir sa marine et son armée et de venir, financièrement, en aide à ses allies. La paix conclue, le change anglais remonte, alors qu'en 1814, à l'étranger, le change anglais était de 25 % en-dessous du pair, quatre ans plus tard, il ne l'était plus que de 3 %. Ce n'est qu'en 1821 que le cours fort est aboli et que, par conséquent, le remboursement des billets en or est de nouveau autorise.

Très attache au parti libéral, oppose à la loi du cours fort, Haldimand est souvent en conflit avec ses collègues du comité de la banque et avec les dirigeants d'Angleterre. En 1827, Fatigué, las, il décide de dissoudre sa maison de commerce, l’héritage de son père, qu'il dirigeait depuis 1817.

Réalisation

En 1828 malade, il s’installe à Denantou, près de Lausanne, où il dispose d’une propriété achetée en 1818. Il consacre alors beaucoup de temps à la bienfaisance. Prêt à venir en aide aux nécessiteux, il ne se laisse cependant pas aveugler, car la pratique des affaires l'a rendu clairvoyant.

Bon et charitable avec les simples, il sait donner sans humilier et refuser sans blesser. « On l'accuse parfois de jeter son argent par les fenêtres ; c'est peut-être quelquefois vrai, mais s'il lui arrive de le faire, il sait choisir Ia fenêtre : ce n'est en tout cas pas celle où il y avait des applaudissements à recueillir, car il n'aime point les louanges. Celles-ci, disait-il, sont une atteinte portée ä l'indépendance. »

Il apporte son soutien financier aux Grecs lors de la Guerre d'indépendance. En 1828, il participe à la création d'un hôpital à Aix-les-Bains et y enverra plusieurs malades, dont il couvrira les frais médicaux. Quelques années plus tard, la reine Hortense, belle-fille de Napoléon Ier et mère de Napoléon III, est l'hôtesse, au Denantou, de William Haldimand ; celui-ci lui parle, en passant, de sa fondation d'Aix-les-Bains. La reine Hortense lui propose alors d'y ajouter, à ses frais, quelques lits gratuits, ce que W. Haldimand accepte. Quelques années plus tard, sous le Second Empire, la municipalité d'Aix-les-Bains, obéissant à un sentiment de servilité peu louable, débaptisa l'Hôpital Haldimand et l'appela Hôpital de la reine Hortense.

En 1850, à Lausanne, en plein centre de la ville, place de la Riponne, à l'endroit où se trouve actuellement l'aile nord de l'Université, il fonde une buanderie qui porte son nom. Cette buanderie est construite selon ses plans et à ses frais ; il l'a fait, pensant que le progrès matériel va de pair avec le progrès moral et que la propreté du corps entraine la propreté morale. Pendant bien des années, la buanderie Haldimand n'a qu'un succès financier relatif en raison de prix très bas, Ie bain coûte 20 centimes. À ce tarif, le déficit annuel est inévitable et Haldimand bouche ce trou jusqu'au jour où ce ne fut plus nécessaire.

W. Haldimand donne encore 75.000 francs pour la fondation de l'église anglaise de la route d'Ouchy. Mais son œuvre essentielle à Lausanne est la fondation, en 1842, de l'Asile des aveugles. Le Grand Conseil, dans sa séance du , lui donne l'existence légale et il ouvre en 1844. Le Dr Recordon, en devient le premier médecin.

Il érige également la fontaine de Mornex et offre des subventions à la ville de Lausanne pour la construction de routes et des travaux d'irrigation.

Le , Haldimand obtient du Conseil communal de la ville la bourgeoisie de la ville de Lausanne. Il meurt au Denantou, le , à l’âge de 78 ans, après une paralysie qui dura plusieurs années et est enseveli au cimetière d'Ouchy. Ses restes sont transférés en 1898 au cimetière de Montoie, où sa pierre tombale est encore visible en 2016.

Le pari des trois tours

La tour Haldimand en 2014

Selon une légende urbaine largement répandue mais qui n'est à ce jour étayée par aucune source digne de foi, William Haldimand aurait, avec deux de ses amis Auguste Perdonnet et Charles de Cerjat, fait un pari vers 1823 : celui de construire à Lausanne la tour romantique la plus convaincante. La ruine pittoresque de William Haldimand aurait gagné le concours. En réalité, la tour de Perdonnet, située dans le parc de Mon-Repos, a été construite en 1821-1822 selon un projet du peintre genevois Pierre-Louis Bouvier[1]. Elle précède de près de dix ans les deux autres tours lausannoises, à savoir la Tour Haldimand, que son propriétaire fait bâtir vers 1830 seulement à Ouchy au Denantou, à l'embouchure de la Vuachère, et celle (disparue) élevée par de Cerjat à Rovéréaz, au nord de la ville, dans les années 1830 également[2].

Toponymie

Sources

  • Louis Polla, Rues de Lausanne, Lausanne, éditions 24 heures, , 191 p. (ISBN 978-2-8265-0050-6, LCCN 81206298), p. 128-129
  • Louis Polla, « William Haldimand » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne, version du .
  • The History of Parliament, British Political, Social & Local Histor – Ref Volumes : 1820-1832, auteur Margaret Escoot http://www.historyofparliamentonline.org/volume/1820-1832/member/haldimand-william-1784-1862
  • Dictionnaire historique de la Suisse
  • E. Olivier, Médecine et santé dans le Pays de Vaud, 4 vol., 1962
  • Revue historique vaudoise, article de taillens J, 1944

Références

  1. Marcel Grandjean, « Le sentiment du Moyen Age et les premiers pas de l'architecture néo-gothique dans le Pays de Vaud », Revue suisse d'art et d'archéologie, vol. 40, no 1, , p. 1-20 (lire en ligne, consulté le )
  2. Marcel Grandjean, Les Monuments d'art et d'histoire du canton de Vaud IV. Lausanne, villages, hameaux et maisons de l'ancienne campagne lausannoise, Bâle, Société d'histoire de l'art en Suisse, coll. « Monuments d'art et d'histoire de la Suisse 71 », , 451 p. (ISBN 3-7643-1208-4), p. 34, 214-220, 232-270


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