William Denison

William Thomas Denison ( - ) fut vice-gouverneur de Tasmanie de 1847 à 1855, douzième gouverneur de Nouvelle-Galles du Sud du au et gouverneur de Madras de 1861 à 1866.

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Denison était un homme au caractère trempé et un bon administrateur. Dès ses premiers jours en Tasmanie, il parla très franchement des colons dans des dépêches qu'il considérait comme confidentielles, ce qui le fit mal percevoir et ressentir comme un représentant de l'Office britannique des colonies à l'époque de la lutte contre l'envoi de condamnés et de la formation d'un vrai gouvernement local. Il porta un grand intérêt à la vie de la colonie et contribua à promouvoir l'éducation, les sciences et le commerce, à une période où la Tasmanie était en train de devenir une colonie prospère. En Nouvelle-Galles du Sud, sa tâche fut plus facile, et il n'a eu aucune difficulté à faire face de manière adéquate aux problèmes qui se posèrent pendant les premiers jours de fonctionnement d'un gouvernement responsable en Australie[1].

Jeunesse

Denison était le fils de John Denison, est né à Londres, en Angleterre, et a fait ses études à l'Eton College puis à l'académie royale militaire de Sandhurst avant de rentrer dans le corps des ingénieurs royaux en 1826. En , il épousa Caroline Hornby[2].

Gouverneur de Tasmanie

On offrit à Denison le poste de vice-gouverneur de Van Diemen's Land (Tasmanie) en 1846 et il arriva à Hobart le . Six membres nommés du Conseil législatif avaient démissionné pour protester contre le coût du système pénitentiaire, qui était en grande partie supporté par les Tasmaniens et majoré par l'arrêt de l'envoi de prisonniers en Nouvelle-Galles du Sud. Il n'y avait donc pas de quorum au Conseil. En raison de difficultés dans la nomination de remplaçants, Denison choisit de gouverner sans Conseil, même si cela signifiait qu'il ne pouvait pas faire voter de lois, y compris celles nécessaires pour modifier certaines lois fiscales jugées déficientes[2]. Il se trouva en opposition avec les deux juges de la Cour suprême de Tasmanie. La question du pouvoir du Conseil de lever des impôts leur avait été posée et le président Pedder et le juge Montagu décidèrent que le Conseil n'avait pas le droit de percevoir d'impôts autres qu'à des fins locales. Denison accusa alors les juges de négligence dans leurs devoirs pour ne pas avoir relevé des failles dans les lois avant leur promulgation. Il proposa que le président doive demander une autorisation pour s'absenter et le licenciement de Montagu qui était poursuivi par un créancier. Denison fut réprimandé par la suite par le Secrétaire d'État, Earl Grey, pour sa conduite envers Pedder mais le licenciement de Montagu fut confirmé[1].

Un rapport adressé par Denison au Secrétaire d'État, dans lequel il parlait de manière défavorable de l'ensemble des colons fut imprimé comme un document parlementaire. Denison devint naturellement très impopulaire et cette impopularité ne diminua pas avec son attitude à l'égard de l'envoi de prisonniers. Il réussit cependant à se concilier une partie des citoyens par l'octroi de cinq acres de terres à Hobart pour faire construire une école publique[1].

En 1846, le prédécesseur de Grey, Gladstone avait suspendu le transport de prisonniers masculins en Tasmanie pour deux ans et Grey donna à tort l'impression dans ses dépêches à Denison que celui-ci ne serait pas repris et Denison l'expliqua ainsi au Conseil législatif[2]. Par la suite, le gouvernement britannique recommença à envoyer des condamnés en grand nombre. Une association contre l'envoi de prisonniers se forma et elle reçut le soutien de presque tous les principaux colons de l'île, et comme les autres colonies avaient pris la même position, le succès était devenu certain. Le dernier navire de condamnés pour la Tasmanie arriva vers la fin de 1852[1].

À la même époque, la question de la formation d'un gouvernement responsable était venue sur le devant de la scène. En 1850, une loi pour un système de gouvernement des colonies australiennes plus autonome fut adoptée, loi qui prévoyait que les futurs membres des conseils législatifs seraient élus au lieu d'être nommés. Un conseil de 16 membres fut élu en Tasmanie, tous contre l'envoi de nouveaux prisonniers et le pouvoir du gouverneur fut désormais très réduit. Il encourut, toutefois, quelques critiques lorsqu'il réglementa le droit de propriété avec une préemption de l'État avant que le nouveau Conseil ne se réunisse. Ce règlement avait pour but de protéger les petits exploitants mais les grands spéculateurs et gros herbagers réussirent tout de même à s'emparer de vastes étendues de terres. Denison, cependant, devint plus populaire vers la fin de son mandat. En , il apprit qu'il avait été nommé gouverneur de Nouvelle-Galles du Sud et, quand il quitta Hobart le , il reçut un chèque de 2000 £ qu'après un échange de correspondance avec le Secrétaire d'État, il fut autorisé à accepter[1]. L'un de ses derniers actes officiels fut de soutenir le Conseil législatif lorsqu'il demanda que le nom de la colonie soit changé en Tasmanie au lieu de Van Diemen's Land[2].

Gouverneur de Nouvelle-Galles du Sud

En 1856, Denison devint à la fois gouverneur de Nouvelle-Galles du Sud et "Gouverneur général sur l'ensemble de nos colonies: Nouvelle-Galles du Sud, Van Diemen's Land, Victoria, Australie méridionale et Australie occidentale", un nouveau titre, qui se voulait encourager la coopération entre les différentes colonies. À la suite de la guerre de Crimée, il renforça les moyens de défense de Sydney, en renforçant les batteries sur Dawes Point et en faisant construire Fort Denison. Il inaugura le système parlementaire bicaméral du gouvernement de Nouvelle-Galles du Sud et sut se comporter avec sagesse et tact dans le règlement des problèmes qui se posèrent notamment le transfert du pouvoir au nouveau Parlement. Il s'opposa avec succès à la décision du Ministère britannique des Colonies d'attribuer la Nouvelle-Angleterre et la vallée Clarence à la nouvelle colonie du Queensland. En 1859, il nomma le premier Conseil législatif du Queensland et amorça le processus d'élection de la première Assemblée législative, inaugurée le . Lors de la construction des premières lignes de chemin de fer en 1855, il ne régla pas le problème des différents gabarits de lignes, malgré son poste de gouverneur-général et ce bien qu'il se soit montré plus actif dans le développement des modalités de financement des connexions postales avec le Royaume-Uni, l'amélioration des droits de douane inter-coloniaux et la répartition des phares à construire[2].

Denison fut chargé de fermer la colonie pénitentiaire de l'île Norfolk et de réinstaller les mutins du Bounty sur les îles Pitcairn. Il demanda d'abord que les terres de l'île, à l'exception de certaines réserves qui seraient confiées aux Pitcairniens, ne puissent être achetées que par l'Office des colonies et ce pour éviter des conflits graves entre colons et autochtones[2]. Lors de sa visite en Nouvelle-Zélande il donna des conseils judicieux au colonel Gore Browne qui, s'ils avaient été suivis, auraient pu éviter les guerres de terres de Nouvelle-Zélande. En , il fut informé qu'il avait été nommé gouverneur de Madras, et quitta Sydney le [1].

Gouverneur de Madras

En Inde, sa formation d'ingénieur lui fut utile pour développer l'irrigation dont il était un ardent défenseur. En , lorsque Lord Elgin mourut, Denison devint gouverneur-général de l'Inde pendant deux mois. En , il retourna en Angleterre et écrivit ses Varieties of Vice-Regal Life, qui parut en deux volumes en 1870. Il est mort à East Sheen, dans le Surrey.

Références

  1. Percival Serle, « Denison, Sir William Thomas (1804 - 1871) », Dictionary of Australian Biography, Project Gutenberg Australia (consulté le )
  2. C. H. Currey, « Denison, Sir William Thomas (1804 - 1871) », Australian Dictionary of Biography, Australian National University (consulté le )
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