Wilhelm Fliess

Wilhelm Fliess (1858-1928) est médecin oto-rhino-laryngologiste allemand, célèbre pour sa relation épistolaire avec Sigmund Freud.

Wilhelm Fliess
Freud (à gauche) et Fliess
Biographie
Naissance
Choszczno
Décès (à 69 ans)
Berlin
Enterrement Cimetière de Dahlem
Parenté Oscar Bondy (d) (beau-frère)
Thématique
Formation Université Humboldt de Berlin
Profession Chirurgien et astrologue
Données clés

Biographie

Wilhelm Fliess nait à Arnswalde en 1858. Sa famille s'installe à Berlin. Il suit des études de médecine et se spécialise en oto-rhino-laryngologie. Il ouvre un cabinet puis crée une clinique. Il entreprend de lier les pathologies du nez et celles des organes génitaux (théorie de la "névrose nasale réflexe"). Il expérimente aussi la cocaïne par voie nasale pour traiter certains symptômes algiques.

En 1892, Fliess épouse Ida Bondy et ils ont cinq enfants.

Son fils Robert Fliess devint un psychanalyste et un écrivain prolifique dans ce domaine. Jeffrey Masson clama que Fliess avait abusé sexuellement de son fils Robert, ce qui aurait poussé Fliess à saper l'investigation de la théorie de la séduction par Freud à cause des implications dans sa vie personnelle.[1],[2]

Sa nièce Beate Hermelin (née Fliess) a été psychologue en Grande-Bretagne, où elle a fait des contributions majeures dans ce qui est aujourd'hui connu comme les neurosciences cognitives du développement.

Fliess et Freud

C'est par leur relation commune avec Josef Breuer que Fliess rencontre Sigmund Freud en 1887. Il s'ensuivra une amitié d'une quinzaine d'années et une importante correspondance entre les deux hommes.

L'affaire du double plagiat

En 1906, Fliess publie un réquisitoire contre Freud, intitulé Pour ma propre cause, dans lequel il reproche à celui-ci d'avoir servi d'intermédiaire pour un plagiat[3] qui aurait été effectué par deux auteurs viennois, Hermann Swoboda et Otto Weininger[4].

Après cette rupture, Freud détruit toutes les lettres de Fliess. Les lettres qu'il lui a envoyées sont vendues par Fliess à un marchand en 1936 ; elles sont rachetées par Marie Bonaparte qui refuse de les confier à Freud, pour éviter leur destruction. Elles sont publiées partiellement en 1985, puis en intégralité en 2006.

Fliess continue son exercice de la médecine, soignant Karl Abraham et Alix Strachey ; il publie de nombreux articles et fait partie de la Société médicale de Berlin pour les sciences sexuelles et l'eugénisme[5].

Fliess est à l'origine de plusieurs spéculations au sujet de la sexualité. Des spéculations plutôt mystiques et organicistes, parfois extravagantes, mais novatrices. Il remarque déjà le caractère polymorphe de la sexualité infantile que reprendra Sigmund Freud[6].

Il meurt d'un cancer de l'intestin et est enterré au cimetière de Dahlem.

Ouvrages de Fliess

  • Les relations entre le nez et les organes génitaux féminins présentés selon leur signification biologique (« Die Beziehungen zwischen Nase und weiblichen Geschlechtsorganen (In ihrer biologischen Bedeutung dargestellt) »), 1897, Seuil, 1977.
  • (de) Der Ablauf des Lebens. Grundlegung zur exakten Biologie, Leipzig et Vienne, Franz Deuticke, 1906.

Notes et références

  1. The Assault on Truth: Freud's Suppression of the Seduction Theory Ballantine Books New York 2003 pages 138–142
  2. A Few Kind Words about Hate by Una Stannard
  3. Jean-François Laplénie, « Comment on fonde une science nouvelle », p. 189, in Valérie Robert (éd.) Intellectuels et polémiques dans l'espace germanophone, PIA, 2003.
  4. Erik Porge, « Fliess, Wilhelm », cf. bibliographie.
  5. Erik Porge
  6. E. Roudisnesco et M. Plon, Le dictionnaire de la psychanalyse, (nouvelle édition augmentée), p. 323.

Voir aussi

Bibliographie

Tombe de Fliess au cimetière de Dahlem
  • Wilhelm Fliess, Les relations entre le nez et les organes génitaux de la femme, Éditions du Seuil, 1977 (ISBN 2020046717)
  • Sigmund Freud, Naissance de la psychanalyse, recueil de lettres envoyées par Freud, et manuscrit de Esquisse pour une psychologie scientifique, PUF 1956 ; La naissance de la psychanalyse, PUF, 1979,
    • Sigmund Freud, Lettres à Wilhelm Fliess 1887-1904, Édition complète, Traduction de Françoise Kahn et François Robert, Paris, PUF, 2006 (ISBN 2130549950)
  • Ernest Jones : La vie et l'œuvre de Sigmund Freud (tomes I) PUF-Quadridge rééd. 2006 (T 1 : (ISBN 2130556922)
  • David Bakan : Freud et la mystique juive, avec préfaces de Francis Pasche et d'Albert Memmi, Ed Payot poche, 2001, (ISBN 9782228893749)
  • Didier Anzieu
    • L'auto-analyse de Freud, PUF ; L'auto-analyse de Freud et la découverte de la psychanalyse, rééd. PUF , 1998 (ISBN 2130420842)
    • Didier Anzieu, « Vues nouvelles sur l'auto-analyse de Freud et la découverte de la psychanalyse (Vienne, 23 juillet 1988) », Revue française de psychanalyse, PUF, vol. 64, no 4 « L'élaboration psychique », , p. 1201-1216 (lire en ligne)
  • Erik Porge
    • Vol d'idées ? Wilhelm Fliess, son plagiat et Freud, suivi de Pour ma propre cause, Denoël, coll. « L'espace analytique », 1994, (ISBN 220724282X).
    • « Fliess, Wilhelm », p. 611-612, in Alain de Mijolla (dir.), Dictionnaire international de la psychanalyse 1. A/L. Calmann-Lévy, 2002, (ISBN 2-7021-2530-1).
  • Barbro Sylwan et Philippe Réfabert : Freud, Fliess, Ferenczi. Des fantômes qui hantent la psychanalyse, collection Nicolas Abraham et Maria Torok, Éditions Hermann, 2010.

Article connexe

Liens externes

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